Les tensions montent un peu partout, en Europe, entre travailleurs autochtones et immigrés (fussent-ils naturalisés récents…). La cause principale est facile à comprendre : le travail se raréfie. Nul ne peut se hasarder à conjecturer la durée de la crise, mais pour l’instant ele est là, et bien là.
On le sait, gouverner c’est prévoir. Que va-t-on faire, si la crise dure – et il y a fort à parier qu’elle va, malheureusement, durer…- avec toutes ces populations qu’on a fait venir en masse en Europe en général, et en France en particulier ?
Des gouvernants un peu trop imbus de leur savoir faire, un peu trop confiants dans l’avenir et un peu trop surs d’eux-mêmes, n’ont-ils pas installé là une formidable bombe à retardement ?
Les services et les collaborateurs de Juan Somavia au BIT ne disent rien, à vrai dire, que l’on ne sache déjà. Mais leurs propos ont le mérite de ramener aux dures réalités…. Le chômage monte partout dans le monde sous l’effet de la crise, d’autant plus rapidement dans les pays où la main d’oeuvre est flexible, aggravant les inégalités aux dépens des jeunes salariés, travailleurs âgés ou migrants et intérimaires.
Alors que la zone OCDE affichait en 2007 son plus faible taux de chômage depuis 1980 (5,6%), le marché du travail s’est brutalement retourné. Désormais, le BIT et l’OCDE estiment que le chômage risque de toucher entre 20 et 25 millions de personnes de plus dans le monde d’ici à 2010, atteignant un record de 210 millions de personnes fin 2009.
De nombreux salariés ont perdu leur emploi dès fin 2007 aux Etats-Unis, en Irlande et en Espagne, où l’immobilier tournait à plein régime mais à crédit. La vague a gagné la plupart des grandes économies en 2008. Même l’Allemagne est touchée depuis décembre.
Banques, BTP, automobile, sidérurgie ou télécoms, les annonces de suppressions d’emploi massives se succèdent. Avec la mondialisation, « cela a fait tache d’huile, y compris dans les pays qui n’avaient pas fait d’excès en matière d’économie financière », constate Raymond Torres, directeur de l’Institut d’études sociales au Bureau international du travail (BIT).
« Outre les pays directement impliqués dans la crise financière et les pays déjà en ralentissement économique auparavant, le phénomène frappe des pays dépendants des autres par le biais d’exportations, comme la Chine, ou de transferts des migrants, comme le Mexique », précise-t-il.
Taux de chômage dans les principaux pays industrialisés en novembre 2007 et novembre 2008
« Par son ampleur, la hausse du chômage va toucher tout le monde. Mais les plus vulnérables, comme les jeunes ou les moins qualifiés, auront plus de mal à retrouver un emploi décent après la crise. Dans les pays avec une part importante de contrats précaires, le chômage se répand plus vite », dit-il.
Pour Stefano Scarpetta, chef de la division analyse et politique de l’emploi à l’OCDE, la montée du chômage, plus rapide qu’il ne le prévoyait, tient à l’ampleur de la récession, « spectaculaire par sa dimension et par ses incertitudes », « peut-être pire qu’en 1993 ».« Les premiers touchés sont les intérimaires », relève-t-il, évoquant aussi « les jeunes, les travailleurs âgés, immigrés ou faiblement qualifiés », qui, « même avant la crise, avaient déjà énormément de mal dans certains pays ».
En Grande-Bretagne, les jeunes font partie des plus touchés par un chômage revenu au niveau de 1999. Idem en Suède, qui prévoit la pire récession depuis 30 ans. En Espagne, le chômage, divisé par trois en 13 ans, a bondi en 2008 alimenté par quantité d’ouvriers du bâtiment peu qualifiés et souvent immigrés. Et, en Chine, environ six millions de migrants sont rentrés dans leurs campagnes après avoir perdu leur emploi en ville.
Au Japon, où environ un tiers des salariés sont intérimaires ou en contrat à durée déterminée (proportion la plus élevée derrière les Pays-Bas), au moins 85.000 employés temporaires, souvent immigrés notamment d’origine brésilienne, ont, ou vont, perdre leur emploi d’ici mars.
Aux Etats-Unis, où 2,6 millions d’emplois ont disparu en 2008 pour la première fois depuis 1945, environ deux tiers des suppressions récentes sont intervenues dans les services. En décembre, le taux de chômage a bondi à 7,2%, son plus haut niveau depuis janvier 1993.
Sous un tel déluge de précisions, venant de gens généralement bien informés, on voit mal comment la France pourrait passer à travers les gouttes d’une crise planétaire, profonde et durable.
Et l’on en revient donc aux deux questions que nous posions au début de cette réflexion, qui en réalité n’en font qu’une : si gouverner c’est prévoir, il faut bien admettre que nous n’avons pas été si bien gouvernés que cela pendant ces dernières décennies. C’est peut-être cette bombe à retardement qu’est l’immigration, follement installée chez nous par un Pays Légal insensé qui se chargera, en exp
losant à la figure de tout ce beau monde, de le lui rappeler.
Un cataclysme un peu comparable, mutatis mutandis, à celui de Tchernobyl, en quelque sorte…..
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“Le constat est sans appel mais ne nous laissons pas aller au découragement. .D’abord ne nous…”