Pour la première fois, la présidence de la République dévoile le détail de son fonctionnement : une dotation de 112,3 millions d’euros, 1 031 salariés et 62 logements de fonction.
C’est Patrick Roger qui détaille le grand train des autorités de la République dans Le Monde (1). Un grand train qui, en soi, n’est pas choquant : il est normal qu’un grand pays comme la France ait une représentation digne d’elle. Ce qui est choquant c’est qu’à ses origines la République, fille de la Révolution, a prétendu établir un monde nouveau (régénéré, disaient les révolutionnaires !) en fustigeant les turpitudes et les corruptions de ce qu’ils ont appelé l’Ancien régime.
On est bien obligé de constater qu’ils l’ont remplacé par… la même chose ! Mais en pire….
Quand aux « angoisses » de monsieur Frémont, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, qu’évoque l’auteur en fin d’article, on fera juste remarquer que c’est d’assez mauvais goût, lorsque l’on songe aux milliers de françaises et de français qui se débattent avec des salaires qu’on se contentera de qualifier d’indécents, pour ne pa sêtrea ccusés de tomber dans la polémique…..
La présidence de la République livre ses secrets. Nicolas Sarkozy a décidé d’en finir avec la réputation d’opacité entourant les finances de l’Elysée. Son directeur du cabinet, Christian Frémont, assure qu’il n’y a » rien à cacher « . Il espère ainsi couper court aux polémiques qui avaient suivi l’augmentation de 172 % du traitement du chef de l’Etat, fin 2007, et la nouvelle progression de la dotation de l’Elysée, portée à 112,3 millions d’euros dans le projet de loi de finances pour 2009.
Pour la première fois, le rapporteur spécial de l’Assemblée nationale sur le budget des pouvoirs publics, Jean Launay (PS, Lot), a donc pu obtenir l’ensemble des éléments dont il souhaitait avoir connaissance. Cela donne, dans le rapport qui devait être présenté vendredi 7 novembre en commission élargie, un aperçu quasi exhaustif du fonctionnement du » château « .
L’installation de M. Sarkozy à l’Elysée a entraîné des travaux d’aménagement (1,8 million d’euros), des investissements pour l’informatique et la téléphonie (0,9 million d’euros) et un renouvellement du parc automobile (0,3 million d’euros) nécessitant l’inscription d’un crédit complémentaire de 1,5 million d’euros en loi de finances rectificative sur 2007. Le parc automobile de l’Elysée compte actuellement 62 véhicules et 7 scooters. Certains coûts ont en revanche été réduits : ainsi des économies de 75 000 euros pour les fleurs et de 165 000 euros pour le vin ont-elles été réalisées.
Au 1er juillet, l’Elysée employait 1 031 personnes, dont 98 recrutées directement par la présidence de la République, la majeure partie des personnels étant constituée par des détachements. Les principaux pourvoyeurs en effectifs sont la défense (359), l’intérieur (178), la culture (101), les finances (100) et les affaires étrangères (29). Certains détachements peuvent paraître plus surprenants : outre La Poste (11), France Télécom (29) et la Ville de Paris (5), l’hôpital de Cadillac, en Gironde, et le département de Seine-et-Marne comptent chacun un des leurs parmi les collaborateurs de l’Elysée.
Visite guidée du patrimoine présidentiel. Le porche du 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré s’ouvre sur une cour de 600 mètres carrés au fond de laquelle se dresse le palais de l’Elysée. En plus des 147 bureaux et des 1 500 mètres carrés de pièces de réception, le bâtiment abrite les cuisines et leurs réserves, une salle de cinéma et les appartements du président de la République, qui occupent une superficie de 330 mètres carrés. Dans le budget 2009, 1,4 million d’euros d’équipement et de travaux ont été prévus. » C’est très compliqué de vivre dans un palais quand on n’a pas les moyens de faire beaucoup de travaux « , assure M. Frémont. A l’arrière du palais s’étend un parc de 2 hectares.
Les numéros 2, 4, 14 et 22 de la rue de l’Elysée hébergent les annexes : 94 bureaux complémentaires, des cuisines et des salles de restauration, une salle de sport et une crèche.
La » maison civile » de la présidence de la République comprend 89 personnalités et collaborateurs, ainsi que 137 secrétaires et personnels administratifs. La » maison militaire » – l’état-major particulier du chef de l’Etat – compte 31 personnes. A cela s’ajoutent les 263 membres de la garde républicaine et des services placés sous les ordres du commandement militaire.
De nombreux corps de métier sont représentés parmi les 531 personnes employées dans les services généraux. La seule correspondance présidentielle n’emploie pas moins de 104 personnes. Les effectifs du groupe de sécurité de la présidence de la République sont de 84 fonctionnaires de police.
Outre les services techniques tels que l’audiovisuel (19 personnes), les télécommunications et l’informatique (38), les transmissions (15), la présidence emploie aussi des personnels pour les cuisines (23) et la restauration (30), le protocole (12), la crèche (10), la décoration (6), l’entretien et la surveillance des résidences présidentielles (108).
Les hôtes du chef de l’Etat peuvent être accueillis dans la résidence Marigny. Cet ancien hôtel particulier, situé en face de l’Elysée, propose près de 900 mètres carrés de salons et salles à manger et pas moins de 26 chambres. Lors de son séjour officiel à Paris, le chef de l’Etat libyen, le colonel Khadafi, demanda toutefois à planter sa tente dans les jardins.
L’Elysée dispose d’une annexe au palais de l’Alma, quai Branly. Outre le pavillon d’honneur et la Maréchalerie, pouvant accueillir des manifestations officielles, les bâtiments abritent 62 logements de fonction, dont 27 de type F4, F5 et plus, pour une superficie totale de 5 300 mètres carrés : 16 sont destinés aux collaborateurs du président de la République et chefs de service, 46 à des personnels de service. » Les appartements de fonction sont justifiés par des nécessités de service absolues. Leurs occupants acquittent la taxe d’habitation et celle sur les ordures ménagères. Ces appartements font l’objet d’une déclaration aux services fiscaux au titre des avantages en nature « , précise l’Elysée.
M. Sarkozy a de plus récupéré le pavillon de la Lanterne (600 mètres carrés et un parc de 5,5 hectares), à Versailles (Yvelines), auparavant réservé au premier ministre. Il dispose d’un pavillon de chasse à Souzy-la-Briche, dans l’Essonne (250 mètres carrés et un parc de 380 hectares) et du fort de Brégançon, dans le Var (1 330 mètres carrés et un parc de 2 hectares). Le patrimoine immobilier de l’Elysée comprend enfin les domaines de Rambouillet (7 136 mètres carrés, un parc de 140 hectares) et de Marly-le-Roi (1 100 mètres carrés, un parc de 50 hectares), dans les Yvelines, ouverts au public.
Le poste des déplacements est celui qui connaît la plus forte progression. Prévu initialement pour 15,3 millions dans le budget pour 2008, il a été augmenté de 5 millions en cours d’année. Pour 2009, 20,356 millions d’euros sont inscrits. Ce budget, cependant, ne comprend pas le coût de la mise à disposition de l’escadron de transport, d’encadrement et de calibration (ETEC) pour les déplacements présidentiels, estimé à 10 millions d’euros. L’A319 présidentiel devrait être prochainement remplacé par un A330. Son achat sera pris en charge par le ministère de la défense.
L’Elysée promet, désormais, la transparence et la rigueur. » Chaque chef de service a un budget et je suis chargé de veiller à ce qu’il s’y tienne, assure M. Frémont. Croyez-moi, l’angoisse de finir l’année dans le budget, je l’ai. «
(1) : 8 novembre 2008.
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