Voici trois semaines, maintenant, que nous préparons à notre façon le prochain mariage du Prince Jean.
Nous avons d’abord tâché de montrer d’où venait la légitimité de la Famille de France; puis nous avons voulu donner un rapide aperçu de tous les symboles de Senlis et de Chantilly, choisis par le couple pour ce mariage, et l’on a vu que ces symboles étaient nombreux et qu’ils étaient forts. Et cela nous a fait à nouveau plonger au coeur de notre Histoire et de notre Culture, de notre Civilisation.
Au stade où nous en sommes arrivés, il ne sera pas inutile, dans notre familiarisation avec la Famille de France, de nous arrêter maintenant quelques instants sur ceux qui la composent depuis le siècle dernier, et de faire un petit peu de généalogie, afin de bien savoir qui est qui, et qui vient d’où…..
Le roi Louis-Philippe avait cinq fils…..
En regardant la scène de gauche à droite:
– le Prince de Joinville (François, ci dessous). C’est celui qui vint visiter chez lui, à Martigues, le grand-père maternel de Maurras (qui s’appelait Garnier) avec qui il naviguait. Une stèle du jardin de Charles Maurras perpétue le souvenir de cette visite.
Les Maurras, en effet, sont originaires de Roquevaire (où Charles est enterré avec sa mère, son père et son frère; seul son coeur est à Martigues, dans son jardin). La maison de Martigues vient donc à la famille Maurras par sa mère, qui est une Garnier, pas par son père.
C’est également de son grand-père Garnier que Maurras tirait son vif désir d’être marin (désir insatisfait, on le sait: Maurras en parle, entre autre, dans son poème Destinée…).
Il est à noter que le prince de Joinville a participé très concrètement à l’évolution de la marine à vapeur française par sa vision moderne de cette marine, ses écrits et son expérience d’Amiral de la Royale….
– le Duc de Montpensier.
– le Duc d’Orléans. Ferdinand, celui dont Ingres a fait le grand portrait (ci dessous) entré au Louvre récemment. Père de deux enfants, dont nous allons parler, il est mort accidentellement en 1842.
– le Duc de Nemours.
– le Duc d’Aumale (Henri). Lui aussi père de deux enfants, qu’il vit mourir très jeunes, c’est lui qui donna Chantilly et toutes ses collections à l’Institut. Nous esquisserons son portrait un peu plus détaillé après-demain.
Malgré cette nombreuse postérité masculine de Louis-Philippe, c’est du seul Ferdinand, mort prématurément et accidentellement en 1842, que descendent tous les représentants de la Famille de France jusqu’à nos jours.
Ferdinand avait deux fils: Louis-Philippe et Robert, duc de Chartres.
– Louis-Philippe Albert deviendra Philippe VII à la mort du Comte de Chambord, lorsque la fusion sera réalisée entre les légitimistes et les orléanistes (« …Les Orléans sont mes fils… »). Philippe VII, et non Louis-Philippe II, car, s’il avait pris le nom de Louis-Philippe II, cela aurait heurté bon nombre de Légitimistes qui auraient vu là, au mieux une maladresse, au pire une provocation. Il préféra donc, sagement, dépasser « par le haut » la querelle dynastique, en s’enracinant dans le plus profond de notre histoire, puisqu’il remontait ainsi à Philippe VI, premier souverain de la dynastie des Valois, sous lequel commença la guerre de Cent ans.
Il résidait à l’Hôtel Matignon, où il menait grand train et d’où il organisait une intense activité dont la république naissante finit par prendre ombrage, et même peur, car cela représentait pour elle un réel danger.
C’est ce qui amena la cruelle et inique Loi d’exil de 1886. Le Prince dut quitter le territoire national..
Il fut le père de Louis-Philippe Robert, devenu Philippe VIII, mort sans héritier (ci dessus). Lui aussi, comme son père, prit sagement le nom de Philippe, et non de Louis-Philippe, pour la même raison que nous venons d’évoquer.
C’est de lui, Philippe VIII, que Maurras disait, en substance, qu’il aurait fait un grand roi; un grand roi qui avait manqué à la France. C’est lui qui, en 1905, a fait ce voyage scientifique au Grooenland et au Pôle Nord, dans les traces duquel le Prince Jean a voulu marcher il y a peu, et dont nous parlerons bientôt. Il est à noter que le Muséum d’Histoire Naturelle s’est enrichi des collections réunies par Philippe VIII…
– A la mort sans héritier de Philippe VIII, ce fut donc son cousin Jean, duc de Guise, qui devint Jean III. Jean III était le fils de Robert, duc de Chartres, le deuxième fils de Ferdinand. La boucle est ainsi bouclée, pour ainsi dire: c’est donc du seul Ferdinand, et non des quatre, ou de l’un ou l’autre des quatre autres fils de Louis-Philippe, que descendent les représentants actuels de notre Famille de France.
Jean III est le père d’Henri VI (ci dessous), le Comte de Paris des Mémoires d’exil et de combat (qui rentra en France en 1950, la Loi d’exil ayant été abrogée, au bout de 64 ans); lui-même père d’Henri VII, l’actuel Comte de Paris; lui-même père de l’actuel Prince Jean, qui sera donc Jean IV, et de son frère Eudes, duc d’Angoulême.
Pourquoi ne pas dire un mot sur Montpensier, qui chercha à devenir roi d’Espagne, et à ce titre obtint de Louis-Philippe la révocation des renonciations d’Utrecht, ni sur Nemours, qui fut un précurseur de la fusion, puisque, son père Louis-Philippe régnant, il estimait la dynastie des Orléans illégitime tant que la branche aînée subsistait? Il fallait du courage pour dire et répéter: » Aussi longtemps qu’Henri V est vivant, nous ne sommes pas la famille de France mais celle d’Orléans. A ce titre, il était en désaccord avec le Duc d’Orléans, très motivé par le caractère issu de la révolution de la monarchie de juillet.
Il y a tous les symboles de Senlis et de Chantilly, et puis il y a a aussi le choix médiatique, politique, ou politiquement correct, de donner toute la publicité voulue au mariage en mairie, sous le buste de Marianne et le sourire de Rachida Dati. La presse people s’en délecte à raison…