« Je mets un billet sur la tête / De celui qui fera taire / Ce c.. d’Eric Zemmour… » ! Voilà ce qu’éructe dans une de ses dernières productions (?!) un voyou, vulgaire, bête et méchant : le rappeur d’origine congolaise Youssoupha.
Même France info s’en est ému, le mardi 17 au matin.
Et pourtant c’est une radio peu suspecte de rejet ou de refus de tout ce qui nous vient du monde des nouvelles expressions (!!!!!) et de la diversité. Citant Télé Loisirs (on a la culture qu’on peut ! il est vrai que nous préférons Chateaubriand….) David Abiker, le journaliste du billet de France Info, commence par rappeler la « qualité de ses textes » (!!!!!) et aussi qu’il « a fait prof de lettres » (re !!!!!), oui mais dans l’émission Popstars ! A quand « j’ai été commandant de Transatlantique…sur le petit bassin du Jardin du Luxembourg » ! On croit rêver, et malheureusement, on ne rêve pas….
Malgré cette entame calamiteuse, David Abiker finit malgré tout par (re)toucher terre et par poser, malgré tout, « la » bonne question (ce mardi 17, donc) à propos de cet énergumène et du danger potentiel qu’il représente, et qu’il ne faudrait pas prendre à la légère : la violence musicale peut-elle générer de la violence tout court ?
Exactement comme la violence de certains jeux vidéos (on en a des exemples de plus en plus fréquents, hélas…) en arrive à générer de la violence dans les comportements au quotidien…..
Quant à Zemmour, voilà une preuve supplémentaire –mais on n’en avait vraiment pas besoin…- de la qualité de ses propos, et du fait qu’ils font mouche un peu partout dans l’opinion. Pour être attaqué de cette façon, c’est qu’il doit sacrément « les » embêter ! Au-delà, même, de ce que nous pensons généralement….
On pourrait poser la même question que pour Youssef Fofana ou la Tribu Ka: mais que font des types pareils chez nous ? On pourrait aussi paraphraser Cervantès, et son célèbre Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es, en disant quelque chose comme : Dis-moi qui te déteste, je te dirai qui tu es….
P.S. : Pour mémoire, voici -sans rien y changer- le scripte du billet de David Abiker:
Youssoupha le rappeur veut faire taire Eric Zemmour le chroniqueur.
Les paroles évoquent les bavures de la police, la difficulté de vivre en banlieue ou la cause palestinienne. Youssoupha n’est pas un débutant nous rappelle Télé loisirs : il est connu pour la qualité de ses textes et pour avoir fait prof de lettres dans l’émission Popstars. Ca pourrait rapper comme ça longtemps si au détour d’un couplet, le rappeur n’alignait pas cette rafale de mots dans la figure médiatique du journaliste Eric Zemmour…
« J’mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d’Eric Zemmour en Français dans le texte ». Certains diront à Zemmour que c’est la rançon de la célébrité et de la franchise provocatrice qui animent le chroniqueur « réac » de Laurent Ruquier. Il est vrai que depuis plusieurs mois Zemmour comme Naulleau sont devenus sur internet des stars ou des bêtes noires, au choix. Bête noire, c’est le cas de Zemmour qui dans une émission sur Arté évoque les races ou ne cache pas sont peu d’intérêt pour le rap de Grand Corps Malade ou d’Abdel Malik comme le rappelle le Post.fr.
D’autres pourront légitimement se demander si le rappeur Youssouffa n’est pas allé trop loin en proposant même en chanson de payer celui qui fera taire Eric Zemmour. Tout cela sonne comme une mise à prix. C’est un peu le problème de certains rappeurs lorsqu’ils choisissent la violence des mots trahissant chez certains une petite difficulté à accepter l’autre même quand il n’est pas de votre avis.
Et c’est l’éternel procès que le Rock and Roll puis le Punk puis le Rap ont enduré, celui de l’exemple donné à ceux qui écoutent les paroles. La violence musicale peut-elle entraîner une violence réelle, de même que la violence virtuelle des jeux vidéos peut provoquer une violence dans la vie de tous les jours. Alors, on réécoutera la chanson de Youssouffa en espérant pour Eric Zemmour que personne n’ait envie de le faire taire.
Noël Stassinet sur On attend une vigoureuse réaction du…
“Alors les grands penseurs de la gôôôche on se réveille ? On a une panne de…”