La Provence nous l’apprend, dans son édition du mardi 7 Avril : deux pleines pages, s’il vous plaît, les pages 2 et 3, presque les meilleures, celles que tout le monde lit ou, du moins, celles que l’on ne peut pas rater.
La Une, se voulant accrocheuse, annonce un reportage alléchant : « Ils hébergent des familles dans des paroisses de Marseille. Sans-papiers : des prêtres bravent la loi. Une action de désobéissance approuvée (c’est nous qui soulignons, ndlr) par l’archevêque de Marseille… ».
On ajoutera d’ailleurs, dans la suite des articles, « Ils ont l’aval de Mgr Georges Pontier, Archevêque » ! Les pages deux et trois ne sont donc pas en reste : « La profession de foi de ceux qui aident les sans-papiers » ! Comme détournement du sens de Pâques, bonjour !
Evêque ? Oui, sûrement. Mais dans le domaine politique, adversaire, encore plus sûrement !…..
Qu’y a-t-il dans ces deux pages ? Une accumulation invraisemblable de contre vérités et de propagande gaucharde, pire que la pire des niaiseries bobo/gaucho/trotsko car, là, on essaye de se placer sous le couvert du christianisme, un christianisme réduit au rang d’un quelconque groupuscule révolutionnaire, et l’on pratique allègrement ce qu’on pourrait appeler un détournement de religion….
Deux reproches à l’archevêque de Marseille : D’abord, il rappelle que le Christ a dit « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli ». La citation est parfaitement juste, mais Georges Pontier en déforme le sens, lui qui est normalement chargé d’enseigner la vérité. On voit bien que, dans le contexte actuel, dans la France d’aujourd’hui, le phénomène migratoire insensé auquel nous assistons ne peut en rien se comparer à la demande du Christ d’accueillir, dans tout endroit de la Palestine du premier siècle, un étranger pèlerin qui ne demande rien d’autre qu’un toit pour la nuit et un peu de nourriture. Et qui ne menace en rien les structures sociales établies, ni le droit légitime des peuples qu’il traverse à continuer leur existence normalement, dans le respect et la poursuite des mœurs et des traditions qui sont les leurs. Or, tout le monde le sait, l’immigration est pensée et voulue aujourd’hui, par ceux qui s’en servent et qui la manipulent, pour détruire nos nations historiques. Et l’anti racisme qu’ils ont inventé pour anesthésier et terroriser l’opinion (toujours la Terreur… les révolutionnaires ne changent pas….) n’est rien d’autre que le communisme du XXI° siècle, comme l’a très bien expliqué Alain Finkielkraut. Question : Monseigneur Pontier a-t-il lu Finkielkraut ? Sait-il cela, auquel cas c’est un apparatchik. L’ignore-t-il, auquel cas c’est un niais, un de ceux que Lénine nommait un idiot utile. Dans les deux cas, Georges Pontier est indigne d’être un archevêque de l’Eglise catholique…..
En essayant de se justifier, de trouver une pauvre petite légitimation à ses propos insensés, il croit avoir trouvé : il écrit « Chrétiens, c’est regarder le visage du Christ, quelqu’un qui a traversé le rejet et l’exclusion ». Mais, Monseigneur, puisque vous prétendez regarder le visage du Christ, et de celui qui a traversé « le rejet et l’exclusion », avez-vous regardé le visage de Benoît, attaqué de toutes parts par les loups ? Et, d’autre part, pour ce qui est du rejet et de l’exclusion, pourquoi le peuple français serait-il le seul à être exclu du droit, reconnu aux autres, à vivre et prolonger son identité propre et à recevoir chez lui, dignement, l’étranger, dans la proportion et sous les conditions qu’il peut supporter, sans, lui-même, devoir s’exposer à perdre sa personnalité ? Vous aimez votre lointain et vous avez raison. Mais vous l’aimez sous condition. Vous le méprisez en tant que personne car vous ne lui reconnaissez que des droits et aucun devoir. Votre charité ne ressemble guère à celle de l’Evangile : d’une part, elle se transforme vite en idéologie et en propagande; elle a besoin de publicité … d’autre part, elle ne se borne pas à porter secours, dans une circonstance donnée. Elle vise à soustraire durablement une personne en difficulté, en l’occurrence un étranger sans papiers, aux lois et à la justice du pays d’accueil, en l’occurrence le nôtre. L’étranger, vous l’aimez surtout hors la loi, valeur suprême à vos yeux semble-t-il, et vous ne défendez pas votre prochain, Benoît, qui lui est tout près de vous ? Ni, d’ailleurs, ce qui revient un peu au même, le peuple, la nation dont vous êtes issu ? Et vous voudriez nous faire gober que c’est « ça » la religion catholique et sa spiritualité vraie ?
Nous en resterons là. Dans La Provence, vous êtes en « bonne » compagnie, du moins celle que vous avez choisie : vous êtes avec Lucienne « une institutrice à la retraite qui « se moque bien que la petite fête ait ensuite lieu au PCF ». Cent vingt millions de morts, le communisme, cela ne vous gêne pas, Monseigneur que vos copains et vos copines aillent « faire la fête » au PCF ? Le savez-vous d’abord, que le marxisme a fait cent vingt millions de morts ? Qui êtes-vous Georges Pontier, un idiot utile ou un apparatchik ?…..
C’est le moment de se souvenir de ce que De GAULLE dit un jour à Alain Peyrefitte : « vous savez, l’Eglise de France, ce n’est pas le patriotisme qui l’étouffe ».
En conclusion nous remarquerons le silence assourdissant de l’archevêché de Marseille, pour dire sa solidarité avec le PAPE Benoît XVI lors de l’énorme opération montée par les loups contre lui. On ne l’a même pas entendu du tout. Pas un seul petit mot, pas le moindre petit communiqué, rien. Pourtant c’était bien le rôle d’un évêque d’être aux côtés de son frère évêque attaqué et persécuté, le mot n’est pas trop fort. C’était bien son rôle de voler au secours de son Eglise, caricaturée et attaquée de toutes parts. Non, silence radio. Georges Pontier, le mauvais évêque (mais il n’et pas le seul…) n’a rien dit. Il ne s’est pas levé pour défendre son Église attaquée ni son frère dans l’épiscopat diffamé. Et voulez-vous savoir pourquoi, voulez-vous connaître la raison de ce silence assourdissant ? Il se réservait, lui et les siens, pour un autre combat autrement plus important et plus urgent à ses yeux : plus utile, pour lui, que de défendre l’Église et le pape, il réservait ses forces pour défendre… les clandestins, les hors la loi, et pour appeler à la désobéissance civile !
RETOUR AUX CATACOMBES
Dans le monde occidental, au sein des pays développés, de nouveaux fanatiques, vivant en « communauté », véritables sans patrie, hostiles à toute structure ordonnée font sécession d’avec le monde et dénoncent la Babylone des temps modernes.
Un néo-christianisme se répand, qui annonce l’avènement d’une nouvelle parousie, d’un monde égalitaire unifié par la socialisation de « l’Amour » et la fuite en avant dans la démagogie du « social ». Jusqu’a présent l’Eglise distinguait l’ordre d’en haut de celui d’en bas.
Mais le néo-christianisme renaissant refuse le monde actuel, affirmant que ce monde peut être changé, qu’un autre monde doit lui succéder et réaliser ici bas le vieux rêve des prophètes de la Bible : l’arrêt de l’histoire.
Pendant deux millénaires, des structures d’ordre s’étaient mises en place au sein de l’Eglise, permettant de raisonner le périlleux message évangélique.
Aujourd’hui le néo-christianisme veut mettre ces deux millénaires entre parenthèses pour revenir au christianisme des catacombes.
Une inscription en l’honneur d’Auguste proclame à Halicarnasse: « Les villes sont florissantes dans l’ordre, dans la concorde et dans la richesse ».
Je préfère et de loin cette conception du monde.
Sebasto s’en tient à son hypothèse habituelle sur les origines du christianisme, subversif de l’ordre romain, et du christianisme moderne – en fait, le même, renaissant – qui serait, à son tour, subversif, selon son dernier commentaire, de la « structure ordonnée » du monde dit « occidental ».
Quelques remarques ou questions me viennent, toutefois, à l’esprrit :
1. Le néo-christianisme dont parle Sebasto, renaissant, selon lui, des ruines du christianisme des origines, refuse, dit-il, le monde actuel. Mais, cela signifie-t-il, a contrario, qu’il faudrait accepter ce monde tel qu’il est ? Est-ce que ce néo-christianisme n’est pas, plutôt, en symbiose avec ce monde ? N’en est-il pas l’une des composantes ? Ne contribue-t-il pas à sa construction, contre le monde traditionnel, ou ce qu’il en reste, et, d’ailleurs, au premier chef, contre l’Eglise et le pape romains ?
2. Je trouve assez insultant pour le monde romain, même déjà décadent, des deux ou trois premiers siècles, de le mettre en parallèle avec ce que Sebasto appelle le « monde occidental » ou les « pays développés » d’aujouyrd’hui et leurs fort improbables « structures ordonnées ».
3. Je me demande si ce n’est pas toujours une erreur de rechercher ailleurs qu’en soi-même les causes de sa propre décadence. Ainsi, l’empire romain, la religion romaine, auraient sans-doute résisté au christianisme naissant, s’ils en aviaent eu la force intérieure. Il me paraît probable qu’ils ne l’avaient plus.
4. Sans remonter au temps, tout de même assez lointain, de la prospérité d’Halicarnasse, nos villes aussi ont été assez souvent et assez longtemps « florissantes dans l’ordre, dans la concorde et dans la richesse ». Elles ne le sont plus, du moins plus en ce triple sens et, sans approuver le moins du monde, le néo-christianisme qu’évoque Sebasto, il ne me semble pas que nous ayons grand chose à aimer ou à défendre de ce que sont aujourd’hui le monde dit « occidental » et les « pays développés ».
Professeur à Marseille, je peux apporter le témoignage suivant. Il y a quelques temps, au Dôme, a eu lieu une sorte de fête de l’Ecole catholique du diocèse (Ecolenjoie). Plusieurs centaines de professeurs, et arrive Georges Pontier, récemment nommé. Le thème des journées était l’Ecole catholique. Allez savoir pourquoi, dans les trois minutes, il avait dit qu’il faisait de la défense des sans-papiers une de ses priorités. J’ai voulu me lever pour lui poser -poliment- une question mais le micro n’était pas donné à tout le monde; et j’étais pris au dépourvu. J’ai donc laissé tomber, non par peur mais parce que la salle était « tenue » par des camarades du camarade… Tout ceci pour vous dire que j’approuve votre article, mais je vous trouve même un peu trop gentil avec ce triste sire. Vous parlez d’adversaire ? Mais c’est un ennemi, et un des pires. Vous posez la bonne question « idiot utile ou infiltré ? ». Je n’en sais rien, évidemment, mais ennemi, et mortel, c’est sûr. Dernière chose: il y a plusieurs évêques en France qui essaient de « faire remonter la pente » à l’Eglise. Ca marche ou ca marche pas, ou pas autant qu’on voudrait, mais au moins ils essayent; ils font leur boulot d’évêques. Pontier on le voit jamais, on l’entend jamais faire des « trucs » d’Eglise. Les seules fois où il parle et où il joue un rôle « public » c’est pour faire l’éloge des sans-papiers ! D’où ma réaction à votre article: d’accord avec vous, mais vous n’allez pas assez loin. Ce type-là est un type à abattre -politiquement s’entend- et à dénoncer vertement pour ce qu’il est. Je ne vous comprends pas: c’est le titre d’une de vos Catégories (bobos/gauchos/trotskos) et vous le dénoncez, c’est vrai, mais comme des personnes bien élevées. Vous avez peur de vous salir les mains en appelant un chat un chat et un traître un traître ?
Des évènements nouveaux sont intervenus il y a un peu plus d’une semaine au large de la Sicile, provoquant une polémique entre le Vatican et le gouvernement italien. Le 20 août 2009, une barque venue d’Afrique de l’est a été arraisonnée au large de Lampedusa, avec 5 passagers survivants sur les 78 qui s’y étaient embarqués un mois plus tôt. Mgr Veglio, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des itinérants s’est opposé au ministre Calderoli au sujet de la responsabilité de l’état. Déclarant être soutenu par Benoît XVI, il a affirmé au lendemain d’une nouvelle tragédie dans le Canal de Sicile qu’il existe « un droit de l’homme à être accueilli et secouru ».
Cette formulation nous paraît inacceptable, comme d’ailleurs le discours de Benoît XVI à l’ONU il y a un an. La doctrine chrétienne s’est toujours bornée à poser le devoir d’accueillir et de secourir, absolument pas le droit à être accueilli et secouru. Je sais qu’il est pénible de redresser les torts de plus élevé que soi, mais il nous faut le faire si nous voulons continuer à exister en tant qu’école de pensée.
Cette distinction – devoir de charité de l’église vs droit à l’accueil des immigrants clandestins – est importante.
Merci de l’avoir rappelé.