On croit rêver, mais on ne rêve pas. A quels degrés de perversion intellectuelle, de perte totale de tout sens moral faut-il être descendu pour, les uns, oser dire des choses pareilles, les autres (en l’occurence leurs avocats) les laisser dire des choses pareilles et, de fait, les y encourager ?…
Tout commence parce qu’un des accusés – un pauvre chéri qui a malgré tout, d’une façon ou d’une autre, été mêlé au massacre d’Ilan Halimi – a refusé qu’on le change de prison.
Samir Aït Abdelmalek – l’un des 26 co-accusés de Youssef Fofana – a en effet affirmé, le jeudi 7 mai, qu’il aurait subi des violences et des coups de Taser en protestant contre le fait d’être amené dans une maison d’arrêt différente de celle où il est habituellement hébergé ! Le pauvre homme ! Quelle horreur ! On l’a changé de prison !
Après ce à quoi il a participé, on n’est pas étonné que ce voyou réagisse en voyou. On se serait juste attendu à ce que ses avocats -dont la tâche n’est certes pas facile- fassent preuve , eux, d’une autre attitude. « Il a soulevé son tee-shirt, il a des traces de coups partout ». Quand on sait ce qu’a fait le groupe auquel il appartient à sa victime, il fallait oser le dire: l’avocat a osé..
Une chose est de respecter les droits de la défense, et de toute personne, fut-elle criminelle. Autre chose est de laisser des voyous, qui se rebellent contre une décision policière ou judiciaire, proférer des propos qui ne sont rien d’autres que des insanités. Et, pour rester très polis, se moquer du monde et de la décence la plus élémentaire, après ce qu’ils ont fait…
Ils devraient, semble-t-il, faire profil bas ? C’est tout le contraire ! Ils sont hargneux, agressifs et revendicatifs : comme s’ils étaient fiers d’eux ? Il semblerait presque. Ils se sont bien définis eux-mêmes, le gang des barbares…
Dans une société, un système, où le ministre de l’Education Nationale peut se permettre, sans que personne n’y trouve à redire en haut-lieu, sans qu’aucune mesure ne vienne immédiatement le sanctionner, de qualifier l’enseignement moral du pape de criminel, il ne me semble pas étonnant du tout que de pauvres ilotes se rebellent contre l’autorité.
Je pense qu’il ne sert à rien de faire aux ilotes reproche de leur impudence et que, si horrible soit-elle, elle n’est pas la pire.
Vous avez tout à fait raison. C’est ce que nous écrivions ici même, hier, dans la note « Réflexions sur cette violence qui monte, qui monte, qui monte….: mais n’est-ce pas, finalement assez logique ? », notamment dans ce paragraphe:
« …Et si l’on allait plus au fond des choses, et que l’on pose le problème d’un point de vue politique ? Et si l’on se demandait si ces tombereaux d’idées insensées que l’on déverse quotidiennement dans le crâne de tout le monde, et des jeunes en particulier, n’était pas, pour une bonne part au moins, responsable de cette envolée exponentielle des violences dans la rue et dans les comportements ?… »
C’est donc l’occasion de nous retrouver autour de Voltaire: « Les beaux esprits se rencontrent… ». Ceci étant, et même si les pires sont ceux qui ont crée ces ilotes, il faut bien aussi, après les avoir dénoncés comme les principaux fautifs, mettre hors d’état de nuire les barbares qu’ils ont excités….