Et elles se sont souvenues des paroles de Saint Paul: « La Charité ne se vante pas, ne s’enfle pas, ne cherche pas son propre intérêt… ».
Et elles s’en sont remis à ces Organismes et Associations compétentes (1) qui, elles, sont constituées de vrais professionnels formés, présents sur le terrain vingt-quatre heures sur vingt quatre, trois cent soixante cinq jours par an, travaillant donc sur le long terme -et non sur une émotion éphémère. Mais qui, au contraire adoptent « de a à z » les personnes dont elles s’occupent (2).
Et elles donnent à ces associations la seule chose qu’elle n’ont pas, et sans laquelle elles ne peuvent rien: l’argent, au moyen par exemple de prelèvements automatiques réguliers sur leurs comptes. C’est évidemment plus discret que ce que fait l’Augustin. Ca passe pas à la télé. Mais c’est tellement plus efficace….
Là on a en effet un vrai et un bon moyen de se rendre utile, sans se mettre avant, sans faire sa pub devant les caméras, et au moins on n’a pas le mauvais goût donner des leçons aux autres. On agit dans la discrétion et l’efficacité, parce qu’on sait que, ce qu’on ne peut ou ne sait pas faire (on ne s’improvise pas « aide au genre humain…« ) on donne à ceux qui savent les moyens de le faire…..
La France est pleine de gens généreux, il n’y a pas que le père Augustin, contrairement à ce qu’il semble penser. Il s’imagine quoi ? ce n’est pas en étalant la misère qu’on la fait disparaitre. En agissant comme il le fait, il va seulement brasser un air pas possible -comme à chaque fois…- avec aussi peu de résultats tangibles à l’arrivée. A notre très humble avis, l’Augustin a un besoin plus qu’urgent d’un électrochoc salvateur….
Chesterton disait volontiers que le monde était plein d’anciennes vertus chrétiennes devenues folles: comme l’activisme d’Augustin Legrand illustre bien cette réflexion ! Un activisme qui n’est pas l’action, qui en est même la caricature et, parfois, le contraire. Et d’abord parce que Legrand refuse de voir les choses en face, de prendre du recul, et de remonter aux sources du mal qu’il prétend combattre.
Pour faire court et pour résumer, on peut dire qu’une des choses qui a tout déséquilibré en France, aussi bien dans l’économique que dans le social, -en plus de la crise, évidemment…- c’est cette irruption massive en trente ans de plus de dix millions de personnes venues pour l’essentiel de l’Afrique. Aux problème de pauvreté des nationaux, sont donc venus se superposer, les étendant presque à l’infini, et en tout cas les rendant difficilement supportables, les problèmes de pauvreté de très nombreux nouveaux venus, aggravés par les problèmes que posent inévitablement le déracinement.
C’est là que Legrand manque d’une vraie vision d’ampleur du problème. Dans la grande masse des pauvres et des mal-logés, pour ce qui est des nationaux, de toutes façons, et à la fin des fins, c’est forcément à l’Etat et aux autorités qu’incombent les actions visant à résorber, autant que faire se peut, la pauvreté (et en sachant qu’on n’y arrivera jamais pleinement, de toutes façons…). Pas à Augustin Legrand, que cela lui plaise ou non….
Mais pour ceux qui sont arrivés depuis 1975, et à fortiori pour les clandestins/hors la loi, si Legrand s’imagine que ses gesticulations médiatiques changeront quelque chose aux dures réalités… Les faits sont têtus, et l’Augustin semble ne pas le savoir !
Prenons un exemple : imaginons que l’on donne 1.000 euros à un immigré pauvre du Mali, des Comores, d’Algérie ou d’ailleurs. A Paris, vu la cherté de la vie, une fois payé un loyer exorbitant pour des conditions de logement parfois indignes, il n’a rien et il n’est rien; rien qu’un pauvre qui va chercher à sur-vivre. Par contre, si l’on donne les même 1000 euros au même, mais à Bamako, à Anjouan ou « au bled », il peut, dans l’année, espérer avoir commencé a monter son petit commerce, sa petite activité, voire sa petite entreprise avec les membres de sa famille, ses amis….. Plutôt que de leur faire croire qu’ils auront un toit ici (et après ? et tout le reste ?….), comme essaye de le faire Augustin Legrand, ne vaut-il pas mieux, comme le fait un Basile Boli avec son association « Entreprendre et réussir en Afrique » (dont nous allons parler bientôt…) organiser le retour chez eux de ces immigrés pauvres à qui on a menti, en leur faisant croire à un Eldorado imaginaire ici, qui n’existe pas; en leur faisant croire qu’ils trouveraient travail, logement et conditions de vie qu’ils ne trouveront pas.
Certes, de leur côté, ils ont accepté qu’on leur mente, et ils se sont volontiers laissé tromper…. Mais la raison de fond pour laquelle nous nous opposons à la pseudo politique et à la mal charité des mal généreux c’est pour leur inefficacité. Ce qu’ils font ne sert à rien. Non seulement ils ne font pas reculer la misère mais ils la renforcent. Et tout le monde y perd, et tout le monde est mécontent…
Ils font penser à ces bretelles d’autoroutes et à ces infrastructures routières que l’on ne cesse de multiplier, soi disant pour fluidifier le trafic et résorber les embouteillages. Très vite ces équipements induisent et attirent un trafic supplémentaire qui, en réalité, augmente la circulation et donc….les embouteillages, qu’ils étaient censés combattre ou supprimer ! C’est la même chose pour les pauvres, les clandestins etc…: plus on en logera et plus il en viendra: or les deux milliards de malheureux ou très mal-heureux sur terre ne tiennent tout simplement pas en France, ils ne rentrent pas, c’est une loi de simple physique. Que veulent-ils donc faire tous, les Legrand et les autres ? Couler une dalle en béton de Dunkerque à Bonifacio et la diviser en clapiers géométriques de deux mètres carrés par personne, pour y « loger » (? !) l’Afrique, l’Asie, la terre entière ?…..
Et si on arrêtait le délire ? Et si on avait le courage de donner un électro-choc salutaire aux doux-dingues ? Legrand ferait mieux de s’agiter un peu moins (beaucoup moins…) et de réfléchir un peu plus (beaucoup plus….). Il retrouverait peut-être quelques bonnes vieilles évidences du bon sens populaire le plus élémentaire. Du genre: ce n’est pas en déplaçant un problème qu’on le résoud; et: il vaut mieux traiter la misère sur place, plutôt que d’ajouter un problème (le déracinement et tous les inconvénients induits…) aux autres problèmes de ceux qui sont déjà dans le malheur….
(1): On n’a que l’
embarras du choix, du Secours Catholique à des oeuvres plus spécifiques comme les Orphelins Apprentis d’Auteuil, dont nous reparlerons…..
(2): Car, bien sûr, pour la plupart les mal-logés souffrent aussi d’autres problèmes et n’ont pas seulement besoin d’un toit: chose absolument nécéssaire et indispensable, ce « toit », dans de nombreux cas, doit aller de pair avec un accompagnement personnalisé (recherche d’un emploi, santé, re-découverte de la vie sociale…), sans lequel le problème de ces personnes ne serait pas réglé. Et là, c’est une autre paire de manches ! Il est bien gentil, l’Augustin, mais le vrai problème, il est là; pas dans ses gesticulations à la télé ! Il se fait peut-être plaisir, il s’amuse, il se donne bonne conscience, mais bon, à part ça…..le schmilblick n’a pas beaucoup avançé !….
L’analyse que vous présentez là ressemble plus à l’humeur d’un raciste aigri qu’à un propos qui ferait avancé les choses. Vous êtes victime des travers que vous imputez à Legrand. Mais il est fréquent de trouver votre profil au fil des blogs.
Les personnes qui n’ont plus de domicile fixe ont besoin de toute la lumière qui pourra leur être faite. Quelque soit la saison, quelque soit la façon. Les planqués qui comme vous verse leur petite contribution par virement automatique me file la gerbe. Si votre comportement, votre attitude vous donne également la nausée alors rejoignez Legrand dans son combat. Ou l’assoc qui vous plaira. Une chambre dans un hôtel du XIème à Paris où vous ne feriez pas dormir votre chien nous coûte 7550 euros pas mois. Oui à nous. Ces taudis sont payés avec nos salaires. Bienvenue dans la réalité économique française. Ce sont les salariés qui font vivre l’état et payent pour ses incompétences récursives.
A lire : Les Femmes en galère de Veronique MOUGIN
Les restaurants du coeur
SDF: critique du prêt à penser de P.Gaboriau
Je vous trouve assez léger, monsieur le SDF.
Je pense que 7550 euros par mois pour une chambre insalubre a quelque chose de surraliste, donc d’intellectuel.
Personnellement, je loue un studio 450 euros par mois.
Ces 7550 euros ne seraient-ils pas le fruit d’un rackett organisé de la part des organisme de « charity business » ?
je pose cette question en toute candeur, évidemment !
Charité bien ordonnée
le blues du Charity business
Ca m’a pris tout d’un coup
En plein mois d’août
Sans crier gare
A la gare
L’abbé Pierre ayant cassé sa pipe
Contre toute attention
J’ai pris la mesure de mon indifférence
De mon égoïsme
J’ai adressé mon CV
A Emmaüs
M’a envoyé chier
Aux puces
J’ai proposé mes services
A médecins sans frontière
M’ont tapé sur la cafetière
Trop novice
J’ai demandé à sœur Thérèse
Vous savez celle qui ….
Elle m’a jeté sa prothèse
Au nez j’en ai saigné
A la maire j’ai dit
Je suis volontaire
Pas pour la guerre
Mais pour le fourbi
M’ont dit d’aller voir ailleurs
Paraît qu’il y fait meilleurs
J’y suis été
C’était pas mieux
Mais j’ai surpris une sale
Conversation verticale
Entre deux bénévoles
Dorés comme des idoles
Parlaient de sous sonores
Et trébuchants couleur
D’or portant fort intérêts
Aux taux majorés
Faudrait pas que ça s’arrête
Disait l’un en secouant ses poches
Qui tintinnabulaient
Au doux son des cloches
Les cloches qui vivent sur le trottoir
Avec pour réconfort leur litre de pinard
Leur chien puceux et leur tente
Leur gueule décadente
On a pas la chance d’un tsunami
Par an faut garder une poire
Pour la soif la pépie
L’heure de gloire
Un SDF logé c’est un client perdu
Du chiffre d’affaire foutu
Une allocation tsoin-tsoin
Une subvention de moins
Ah ! le charity business
Vaut bien celui de la fesse
L’argent n’a point d’odeur
Non plus que la charité des voleurs
Poème de blaireau qu’a rien compris.
Qui n’a jamais dormi dehors.
Comme il est facile de critiquer, de grifonner des conneries, s’engager comme Legrand relève du coeur et de l’intelligence.
N’est pas grand qui veut.
Mr le petit