En réponse aux propos de Nicolas Sarkozy, réitérant son opposition à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, a réitéré à son tour sa vieille idée (?) : l’intégration de la Turquie dans l’Union européenne est « une priorité si on souhaite que la démocratie se fortifie dans ce grand pays musulman et moderne ».
« La position de la France et de l’Allemagne doit évoluer si on ne veut pas que le peuple turc se tourne vers des choix politiques qui l’éloigneraient de nous », écrit-il dans un communiqué, soulignant que le PRG s’était prononcé dès 2004 « pour une adhésion de la Turquie dans un délai de dix ans ».
Mais il n’a jamais été question de faire l’Europe pour favoriser la démocratie ailleurs, et partout dans le monde ! L’objectif premier des promoteurs de ce qui reste, malgré tout, une grande idée, était d’en finir avec ces carnages démentiels, ces suicides collectifs à répétition que furent les deux guerres civiles européennes de 14/18 et 39/45 (pour le plus grand profit d’autres, comme les Etats-Unis…mais c’est une autre histoire).
Puis il s’est agi de refaire vivre ensemble les peuples de l’Europe, séparés par tant de péripéties dont les raisons profondes laissent souvent rêveur…
Mais il ne s’est jamais agi, pour personne, de créer l’Europe pour… instaurer ou fortifier la démocratie ailleurs ! et en l’occurrence en Turquie ! Qu’est-ce que Baylet vient nous chanter là ?
Sinon, allons plus loin, et ne nous montrons pas modérés ou timorés, comme Baylet : si c’est pour faire progresser la démocratie dans le monde, alors faisons carrément adhérer la Chine ! Et l’Arabie Saoudite, et la Birmanie ! Autant de pays qui connaissent un déficit notoire de démocratie !…. D’accord, Baylet répondra (peut-être) que la Chine, l’Arabie, la Birmanie ne sont pas en Europe ? Eh bien justement, la Turquie non plus. Et l’y mettre reviendrait à donner à l’Europe une frontière commune avec la Syrie, l’Irak et l’Iran que, de mémoire de géographe, elle n’a jamais eue. Ce serait une aberration; ce ne serait, tout simplement, pas réaliste et pas crédible.
Oui, mais -dira-t-il peut-être, alors…- la Turquie est au moins voisine de l’Europe. Mais alors, la Lybie aussi, est voisine, et l’Egypte, et toute l’Afrique du Nord. Alors, on fait adhérer la Lybie, l’Egypte, toute l’Afrique du Nord ?
Baylet ferait mieux d’atterrir : les européens ont fait l’Europe (enfin, fait…, il vaudrait mieux dire lancé le processus…) pour s’occuper de l’Europe. Pas du confortement de la démocratie ailleurs…
La référence de Monsieur Baylet est Edgar Faure qui est aussi l’inventeur des formules suivantes :
– Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent.
– Si vous n’avez pas d’opinions politiques, prenez donc les miennes.
Des aphorismes que Monsieur Baylet a certainement fait graver sur la porte de son bureau …
Malhonnête ? Non Radical !!!
Je ne vois pas l’intérêt de citer le patron de La Dépêche du Midi qui n’a aucune autre pensée politique qu’un clientélisme effréné dans son conseil général du Tarn et Garonne. Que sait-il de la Turquie ?
C’est vraiment le gros nullissimus avec un port de goret !
Comme vous le faites remarquer, intégrer la Turquie reviendrait à donner à l’Europe une frontière commune avec l’Iran, la Syrie, l’Irak. N’importe quelle copie d’élève de sixième affirmant que l’Europe a une frontière avec ces trois pays obtiendrait un zéro pointé, même encore aujourd’hui, même avec l’effondrement du niveau et la deliquescence de ce pauvre ministère… Et c’est ce que voudrait faire ce non moins pauvre Baylet, et d’autres avec lui…