Gendarmes en faction le 13 janvier 2009 dans le lycée de Château -Gontier, où un professeur vient d’être poignardé en plein cours par un élève.
Comme si, son heure étant passée, en quelque sorte, Darcos ratait maintenant tout ce qu’il fait, tout ce qu’il dit, et comme s’il était devenu incapable de la moindre parole (et a fortiori de la moindre action…) vraiment en phase avec la réalité (pour parler comme les jargonautes du Ministère, qu’il n’a, hélas, pas chassés….).
Alors il vient nous parler de fouiller les cartables, d’installer des portiques de sécurité, et, surtout, de former les personnels ! Mais qu’on arrête le délire. L’une des raisons principales du naufrage de notre enseignement (pas la seule évidemment, il y a aussi, bien sûr, l’évolution négative de la société et des moeurs…) c’est qu’on, a rempli les écoles, collèges et lycées, de gens qui n’ont rien à y faire. Et qui n’ont ni l’envie, ni les moyens d’y être. Du moins d’y être avec profit, pour y faire quelque chose de bon et d’utile, c’est-à-dire la préparation de leur avenir, par le développement de leur personnalité, en tirant le meilleur parti de leurs dons et de leurs compétences.
Jointe au mépris de fait du travail manuel -un mépris jamais exprimé, mais toujours vêcu, ce qui est bien pire…- elle est là, la cause majeure de la mort de notre enseignement : dans cette idéologie insensée du refus de la sélection -alors que la vie est sélection…- et dans cette folie ahurissante du tout le monde à l’école, et le plus longtemps possible…
Si nous opposons un haussement d’épaule navré, assorti d’un vigoureux non, merci !, à ces mesurettes/poudre aux yeux que sont la fouille des cartables et l’installation de portiques de sécurite c’est pour deux raisons: l’une de forme, l’autre de fond.
Commençons par la raison de forme. Ce que propose Darcos est très largement irréaliste, parce que pratiquement inapplicable, et se traduirait de toutes façons par un rendement dérisoire, en regard de l’investissement énorme que cela entraînerait. Par ailleurs, cela ne pourrait se faire, une fois de plus, qu’au détriment d’autres urgences qui, du coup, n’étant déjà pas satisfaites, le seraient encore moins, puisqu’on retirerait encore -et pour les stériliser- des moyens importants pour cette gabegie sécuritaire mal pensée. Ne prenons que quelques exemples. Qui va fouiller les cartables ? Les professeurs ? Dans les classes de 42, bonjour le temps passé: l’heure est déjà terminée ! Des personnels « autres » (policiers, surveillants…) ? Bonjour les frais ! Sérieusement, les vrais caïds, ceux qui veulent commettre un acte délictueux, s’imagine-t-on qu’ils vont se laisser bien gentiment ouvrir leurs sacs et cartables ? Ils auront (ils ont déjà…) mille et une astuces pour se refiler entre eux l’objet qui va les aider à commettre leur délit. En se moquant, en plus, du surveillant qui aura une tâche impossible à accomplir, et que l’on tournera facilement en dérisison: et le compas, m’sieu, c’est pas une arme le compas ? Sans compter qu’au bout du compte, maintenant qu’on a des élèves (!) de 19 ans en 3° et de 21 ans en Terminale, certains malabars n’auront aucun mal, sans même avoir besoin d’objets extérieurs, à s’emparer d’une chaise pour taper sur leur prof; leurs poings suffiront d’ailleurs souvent, et leurs coups de pieds…
On pourrait écrire mille pages sur la niaiserie affligeante, et réelllement désolante, que recouvre cette proposition ubuesque….. Non, vraiemnt, Monsieur Darcos, si vous n’avez rien trouvé de mieux que « ça » à proposer, cela veut vraiment dire que le puits est à sec, la source tarie, que vous n’avez plus rien à proposer, et qu’il vaut mieux partir…..
Passons maintenant à la raison de fond. Ce qui est grave, le véritable drame, c’est la mort de l’enseignement, le fait que le Ministère soit devenu incapable de transmettre l’ensemble des savoirs, des compétences, des attitudes qui charpentent une Société. Bientôt, ce sera la millionième fois que nous citons cette phrase désabusée mais, hélas, si vraie de Finkielkraut: « nous sommes la première génération dont les élites seront sans culture…« . A qui la faute ? C’est lassant de le répéter, mais comment mieux stigmatiser l’échec -et la mort…- de ce qui fut, un temps, le Ministère de l’Education nationale ? La violence scolaire n’est pas la cause de la crise de l’enseignement, elle n’en est qu’une conséquence, même si elle est la plus spectaculaire. A-t-on déjà vu soigner un malade en ne traitant que les symptômes de son mal, sans jamais remonter à la source et aux causes de ce mal ? C’est pourtant ce que propose doctement Xavier Darcos, ex bon ministre, ex personne sensée et raisonnable, en qui, comme tant d’autres, nous avions mis beaucoup d’espoirs. Et qui les a déçus….
Mais alors que faire, et que proposer ? Sans être le moins du monde adeptes du yaka/yzonka/ifokon, il nous semble que l’on peut, cependant, et en en revenant au simple bon sens, proposer une réforme simple, dont tout découlerait logiquement….. (à suivre…).
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