Après le coup d’éclat -heureux…- de Manuel Valls (1) mettant en cause la situation actuelle…. voici qu’une soixantaine de députés de tous bords pointent maintenant, pour le dénoncer -et ils ont raison…- le problème de la burqa.
Appuyés en ceci par des personnalités diverses qui, sur ce point précis, ont pris très clairement une position qui permet de les qualifier de raisonnables, comme Dalil Boubakeur ou Fadela Amara….
Que l’Islam impose « ça » dans les pays où il règne en maître, c’est triste pour elles mais nous n’y pouvons rien, nous n’avons pas juridiction sur ces pays. Mais, chez nous, nous n’en voulons pas…
Le problème est simple. On le sait, nous l’avons souvent écrit ici-même, le peuple français n’a jamais été consulté – pas plus que les autres peuples européens… – pour donner ou refuser son accord à cette politique insensée de déplacements massifs de populations à laquelle on assiste depuis une trentaine d’années. Ce qui conduit logiquement à affirmer que si cette politique est peut-être légale, on peut émettre des doutes, et les plus expresses réserves, sur sa légitimité…..
Pour nous, c’est clair: nous ne voulons pas voir de burqas chez nous, pas plus d’ailleurs que de femmes voilées, dans nos rues. Et pourquoi ? Pour une raison fort simple. Qui, on va le voir, est fort éloignée de toute idéologie; qui est même aux antipodes de toute idéologie. Nous sommes les propriétaires de la France, parce que nous sommes les Français, par filiation (2). Et nous avons le droit, sans avoir besoin de nous justifier, et sans avoir besoin de recourir à la moindre idéologie, de vouloir que le modèle que nous avons hérité se perpétue. Non parce que nous pensons qu’il est le meilleur, que les autres ne valent rien, mais parce que c’est le nôtre, qu’il nous convient, et que nous ne désirons pas en changer. Tout simplement…
Evidemment, depuis que la France est France, des évolutions et des transformations se sont toujours faites, au cours de notre longue histoire; elles se sont faites, elles se font, et se feront encore, en permanence : c’est une loi de vie, pourrait-on dire. Le peuple français d’aujourd’hui ne vit pas de la même façon qu’en l’an mille, ou qu’à la Renaissance, ou qu’en 1900, c’est une évidence. Les choses changent et se modifient en permanence, il en a toujours été ainsi, nous le savons bien. Mais ce n’est pas cela qui se passe aujourd’hui. Aujourd’hui, ce processus lent de maturation permanente, de disparitions et d’apparitions, est remplacé par un phénomène brutal, massif et rapide de substitution. La différence est essentielle. Le système en place accepte, et même organise, le changement de peuple. Et tout ce qui va avec, comme en l’occurrence le changement d’aspect de nos rues : c’est ce que disait Valls hier, c’est ce que disent ces députés qui s’opposent avec raison à la burqa aujourd’hui…
C’est cela que nous refusons. Ce changement portant sur des choses fondamentales, qui nous est imposé sans qu’on nous demande notre avis, et qui nous dépossède de fait de notre héritage. Avant que ceux qui nous dépossèdent de fait – en s’appuyant sur de fallacieux prétextes de soi-disant liberté de comportement… – ne nous dépossèdent en droit si un jour ils devenaient assez forts et majoritaires.
C’est aussi simple que cela. Nous sommes quelque chose; nous sommes ce que nous sommes, tout simplement; ceci étant dit encore une fois sans le moindre esprit de supériorité, de mépris ou de rejet pour ce que sont les autres chez eux. Mais ici, contrairement à ce que disait Mitterrand, c’est chez nous, et un étranger qui vient chez nous est d’abord chez nous, avant que – s’il s’effectue… – un lent travail d’intégration puis d’assimilation ne le rende, à la longue, chez lui aussi. Mais il faut du temps pour que ce travail se fasse, naturellement. Et, en attendant, nous avons le droit d’être respectés dans nos manières de vivre, nos façons d’être, nos modes de faire; nous avons le droit de demander qu’on laisse évoluer les choses et la société normalement, lentement, naturellement et que, si des évolutions se font comme – encore une fois – elles se sont toujours faites, et comme elles continueront naturellement à se faire, elles se fassent comme d’habitude, dans le respect de notre identité profonde et sur le temps long. Et pas parce qu’une minorité de fondamentalistes musulmans, venus chez nous sans notre accord, et sortis d’on ne sait où, cherchent à transformer nos rues, nos villes, nos vies….. S’ils ne voulaient rien changer à leurs façons de faire là où ils étaient avant, pourquoi sont-ils partis de là où ils étaient ? Pourquoi changent-ils de pays ? Qu’ils restent où ils se trouvaient !
On l’a compris : il n’est nul besoin pour nous d’opposer une idéologie à une autre idéologie.
De Gaulle a eu raison lorsqu’il dit, un jour à Alain Peyrefitte : « Il ne faut pas se payer de mots. C’est très bien qu’il y ait des français jaunes, des français noirs, des français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon la France ne serait plus la France. Nous sommes avant tout un Peuple européen, de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne. »
Et Maurras aussi a raison : « …Ce pays-ci n’est pas un terrain vague. Nous ne sommes pas des bohémiens, nés par hasard au bord d’un chemin. Notre sol est appropriée depuis vingt siècles par les races dont le sang coule dans nos veines. La génération qui se sacrifiera pour la préserver des barbares et de la barbarie aura vécu une bonne vie… »
(1) : Voir la note « Manuel Valls aimerait plus de diversité… » dans la Catégorie » Vidéo / Audio / Conférences ».
(2) : Evidemment, Philippe Val n’est pas d’accord. Voir la note « Une aide inattendue, ou : Quand Philippe Val travaille pour nous… » dans la Catégorie « Vidéo / Audio / Conférences « . C’est à chacun de choisir entre les deux conceptions: la traditionnelle, et la révolutionnaire…..
Le voile, niqab, burqa etc. est-il prescrit par le coran ?
Pour le savoir il suffit de LIRE LE CORAN et l’on constate que pour la sourate XXXIII (33) verset 57 (ou 59 pour les versions utilisant la numérotation post-1923) tous les traducteurs donnent grosso-modo à peu près la même traduction :
Kasimirski
57. 0 Prophète ! prescris à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants d’abaisser un voile sur leur visage. Il sera la marque de leur vertu et un frein contre les propos des hommes. Dieu est indulgent et miséricordieux.
Savary :
59. 0 Prophète ! prescris à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants d’abaisser un voile sur leur visage. Il sera la marque de leur vertu et un frein contre les discours du public. Dieu est indulgent et miséricordieux.
Mohammed Hamidullah :
59. Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux.
André Chouraqui :
59. Ohé, le Nabi, dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des adhérents, de resserrer sur elles leur mante, c’est pour elles le moyen d’être reconnues, et de ne pas être offensées, Allah, clément, matriciel.
[Note : Mante = ample cape à capuchon froncé porté par les femmes. Définition du Larousse 2005, page 661.
Un capuchon, c’est pour couvrir la tête. S’il n’y avait pas besoin de se couvrir la tête, le traducteur aurait utilisé le terme cape ou ample cape et non pas mante.]
Université Al Azhar :
59 Ô Prophète, dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants de se couvrir le corps avec des robes amples. Grâce à cette tenue, on reconnaîtra qu’elles sont des musulmanes et ainsi elles ne seront pas agressées. Allah est Miséricordieux et Il accorde Son pardon à celui qui a renoncé à ses péchés.
[Note : corps = organisme de l’homme, de l’animal ; partie matérielle de l’être humain. Définition du Larousse 2005, page 296.
La tête fait partie du corps qui va de la plante des pieds au sommet du crâne et au bout des doigts.]
Conclusion :
Ceux qui disent que le coran ne prescrit pas le voile, ni la burqa etc. n’ont pas lu le coran ou sont des menteurs.
Le coran impose bel et bien aux musulmanes de se cacher sous ce que l’on peut qualifier du terme générique de « rideau portatif ».
Plus l’islam est fort à un moment et à un endroit, plus les femmes ont le courage de s’imposer le rideau portatif prescrit par le coran, et elles se l’imposent le plus intégral possible à ce moment là et à cet endroit là : c’est la burqa.
Moins l’islam est fort à un moment et à un endroit, moins les femmes ont le courage de s’imposer le rideau portatif prescrit par le coran, et elles se l’imposent le moins intégral possible à ce moment là et à cet endroit là : c’est le voile.
Là où l’islam est si faible qu’il n’a aucun pouvoir, les femmes n’ont pas le courage de s’imposer le moindre rideau portatif prescrit par le coran : c’est le profil bas, ni voile ni burqa.
La longueur du voile mesure la faiblesse de l’état.
Excusez-moi, mais il me semble que vous vous acharnez sur un problème de détail et passez sous silence l’essentiel.
Sur le voile: notre civilisation aussi a fait porter un voile sur les cheveux des femmes jusqu’à la moitié du XX° siècle. Avez-vous donc perdu la mémoire? Jusqu’aux années 1860, des évêques ont excommunié des femmes qui pénétraient dans l’ église « en cheveux ». Et le vieux proverbe: femme sans coiffe, homme sans honneur. Même aujourd’hui, toutes les femmes mettent un chapeau pour se rendre à une messe de mariage. Il faut comprendre que pour nos ancêtres la chevelure féminine était un attribut essentiel de leur beauté. Elle devait rester cachée. Arrêtons donc de nous bassiner avec le voile, qui serait l’expression de l’extranéité totale pr rapport à notre culture. C’est une impasse totale, car c’est faux. De plus, si vous contraignez les femmes musulmanes à se découvrir la tête, croyez-vous que vos problèmes seront résolus, que l’invasion musulmane cessera, que cette démarche fera d’elle des françaises tradi?
Ce que nous pouvons nous demander, c’est pourquoi cette « invasion musulmane »? Les gens qui passent la méditerranée sont-ils des islamistes à la conquête de l’Europe? Bien sûr que non, et d’ailleurs bien d’autres peuples nous envahissent aussi, qui ne sont pas musulmans. Cette invasion en est elle plus acceptable par nous ? naturellement non.
Le problème, vous l’abordez quand vous dites qu’on peut émettre des doutes, sur la légitimité de l’immigration. Mais ce déplacement gigantesque de population qui dénature notre pays, s’il s’est fait sans notre consentement exprès, s’est fait avec notre consentement tacite. Nous ne nous sommes pas révoltés contre cette invasion nouvelle. Je vous rappelle que moi-même, quand je vendais Aspects de la France à Paris dans notre bonne ville de Marseille, au cri de « arrêtez l’invasion algérienne » me suis fait rappeler à l’ordre par Chauvet et Pujo: « ce n’est pas un slogan d’Action Française ». Et Pujo ne perdait pas une occasion de dire « ne touchez pas à l’immigration ». Donc cette invasion, nous ne l’avons pas combattue. Et pourquoi? tout simplement parce que nous n’étions pas en mesure de motiver clairement notre opposition, conformément au reste de nos idées et sans porter atteinte au reste de notre combat. Si vous voulez qu’on reprenne ce chantier, je suis à votre disposition, mais de grâce, cessez de nous tympaniser avec le voile. Vous me faites penser à un bourgeois qui organise une fête pour ses amis avec bon vins et mets fins en abondance ; mais les clodos du coin, voyant la porte ouverte, s’introduisent dans sa maison et s’empiffrent à ses frais. Alors notre amphitryon involontaire, n’osant ni ne pouvant les chasser, leur donne une cravate afin qu’ils se fondent parmi les invités.
Bien au contraire, il est bon que les musulmanes portent le voile. Je proposerais même un vêtement pour chaque ethnie, et même un vêtement pour les français tradis, ainsi le melting pot universel serait contrecarré et nous pourrions conserver, entre nous, l’héritage de la France qui est la nôtre.
« Ce qui est grave, ce n’est pas que la société française devienne multiculturelle, c’est qu’elle devienne monoculturelle tout en devenant multiraciale » a écrit Pierre Le Vigan.
En effet, il s’agit de créer les conditions d’une intégration dont le prix ne réside pas dans la suppression des différences, ni dans un rejet hors de l’espace public, mais qui s’accompagne au contraire de la reconnaissance, à coté d’une loi commune qui s’imposerait à tous, de traditions et de coutumes enracinées.
Puisque Sébasto et moi-même sommes d’accord, enregistrons ce différend, et n’en ayonspas honte. Le sujet est grave et mériterait un plusa mple débat
Si l’on comprend bien ce qu’a écrit Pierre Le Vigan – que cite Sébasto – ce qui est grave, c’est que la société française devienne monoculturelle tout en devenant multiraciale; ce n’est pas qu’elle devienne multiculturelle.
Sans-doute est-ce parce que, si la société française ne devenait pas multiraciale, la diversité de ses cultures aurait plus de chanches de se rattacher à une substance commune, qui n’est pas, selon la distinction rappelée par Antiquus dans un commentaire précédent, la « société française » mais la « nation française ».
La quelle, à mon avis, n’est pas d’essence multiraciale.
Ceci dit, au delà des gesticulations et exhibitionnismes divers, j’émets de grands doutes sur la réalité prfonde des supposées cultures multiples de la France d’aujourd’hui.
La France s’est toujours pensée comme une nation universelle. Dans ce cadre, le reniement des origines et la conformité à la norme culturelle, sont le prix à payer pour devenir pleinement français. C’est la raison pour laquelle la France, volontiers accueillante aux individus, n’a jamais su intégrer les groupes ou les communautés.
La « gauche » prétend que les « citoyens sont égaux devant la loi » et qu’une communauté ne saurait se prévaloir d’une origine distincte pour bénéficier d’un statut particulier. Quant à la « droite » elle brandit l’idéal de l’Etat-nation, qui mêle un nationalisme avoué et un jacobinisme inconscient.
De telles conceptions sont tout à fait contestables.
Un Etat ne se construit pas durablement sur la ruine des langues, des cultures et des identités.
Même si ce modèle assimilationniste a fonctionné un temps, il faudra bien reconnaitre un jour que nous avons changé d’époque.
Alors, nous pourrons tourner le dos aux projets totalitaires d’uniformisation de la société et reconnaître dans un individu différent, ni un déviant à punir, ni un malade à guérir, mais un individu doté d’un droit inaliénable à la différence.
Non, Sebasto, la France ne s’est pas toujours pensée comme composée d’individus et universelle. Cela, c’est le jacobinisme. La France n’est pas réductible au jacobinisme. En plein XVIII° siècle, des communautés nouvelles se sont formées, et à la veille de la Révolution, les corporations, malgré leur vétusté, ont eu la peau de Turgot. Vous semblez tenir à cette thèse, qui est, à mon avis une erreur
Mon cher Antiquus, la grande différence avec le jacobinisme, est que la souveraineté est affranchie de la loi naturelle et n’est plus incarnée par le roi.
Cependant, « dès que la nation existe, elle est naturellement souveraine « , affirme la Constitution de 1791, il s’agit toujours de la même souveraineté illimitée.
» La Révolution française a créé une multitude de choses accessoires et secondaires, disait Tocqueville, mais elle n’a fait que développer des choses principales qui existaient avant elle ».
La façon dont l’Etat-nation moderne a conservé la définition bodinienne de la souveraineté, en se contentant d’en changer le titulaire, est particulièrement révélatrice de cette continuité.
Ce n’est pas l’Etat-nation, c’est l’Etat qui est naturellement réducteur. Quant à la différence dont vous parlez, avec le jacobinisme, à savoir que la souveraineté est affranchie de la loi naturelle et n’est plus incarnée par le roi, ce n’est pas une mince différence. L’hérédité au pouvoir, c’est un modèle familial reproduit à chaque niveau de la société, avec tout ce que cela implique d’autonomie, de transmission vivante, mais aussi nécessairement, avec une finalité propre pour chaque groupe, de résistance à la réduction étatique. Tocqueville avait beau être un esprit pénétrant, sa formule ne rend pas compte de cette réalité.
Il existe une autre théorie de la souveraineté développée par Althusius, qui est particulièrement intéressante, car elle se situe dans le prolongement d’une conception médiévale de l’autorité souveraine, définie comme une autorité supérieure, mais non pas encore comme une autorité absolue, déliée de toute obligation.
La société médiévale ignore en effet l’idée d’une souveraineté illimitée. La souveraineté est alors toujours dépendante du bien commun, et c’est ce bien commun, non la seule puissance ou grandeur de l’Etat, qui constitue la finalité du pouvoir. Jusqu’au XIIIe siècle, le roi, représentant le bien commun de ses sujets, est dit sub lege : il partage le pouvoir législatif avec les grands féodaux, sans l’assentiment desquels il ne peut légiférer.
Le débat entre Jean Bodin et Johannes Althusius est aujourd’hui plus actuel que jamais. C’est l’éternel débat entre l’Etat-nation et l’Europe impériale, le nationalisme jacobin et le fédéralisme décentralisateur. D’un côté, une souveraineté totale qui est le seul lieu de l’expression d’une volonté générale, un espace vide entre des citoyens-sujets et un prince-souverain, un monopole absolu du droit et de la légitimité dont les magistrats sont les instruments; de l’autre, une souveraineté conditionnée en permanence par son origine consensuelle; une dignité autonome des magistrats. par rapport au prince, une pluralité de droits locaux tempérés par une référence juridique commune .