« Ce qui fait la complexité de l’Histoire c’est que les évènement sortent sans fin les uns des autres ». Cette remarque de Jacques Bainville peut s’appliquer aussi, de toute évidence, aux idées, et notre débat ouvert à partir de la question d’Ariane en est une nouvelle preuve. Elle a suscité une telle réflexion, laquelle a nécessité à son tour de telles mises au point, que nous en sommes maintenant à la sixième note sur ce sujet et ses extensions !
Nous allons donc – temporairement… – conclure cette première série de réflexions, la réunir en un Pdf pour la commodité de la consultation, et livrer le tout au(x) lecteur(s)…
Nous le ferons en donnant la parole à Chateaubriand, pour un texte qui semble écrit aujourd’hui, à d’infimes détails près, ce qui montre bien que les problématiques actuelles ne sont pas nouvelles, et que le(s) problème(s) que nous avons aujourd’hui date(nt) de fort longtemps…
Nous en étions, dans notre prise de recul, au rappel des deux agressions militaires de l’Islam contre l’Europe (la première à partir de 711 par l’Espagne, et la seconde à partir de 1353 par la Grèce).
Entre ces deux assauts s’intercalent ce que l’on peut considérer comme une contre attaque des Européens.
C’est du moins ainsi que le voit Chateaubriand. Encore une fois, on croirait le texte écrit d’hier. A vos réactions…..
Dans son Itinéraire de Paris à Jérusalem et de Jérusalem à Paris, Chateaubriand propose cette défense des Croisades (La Pléiade, Oeuvres romanesques, tome II, pages 1052/1053/1054) :
« …Les écrivains du XVIIIème siècle se sont plu à représenter les Croisades sous un jour odieux. J’ai réclamé un des premiers contre cette ignorance ou cette injustice. Les Croisades ne furent des folies, comme on affectait de les appeler, ni dans leur principe, ni dans leur résultat. Les Chrétiens n’étaient point les agresseurs. Si les sujets d’Omar, partis de Jérusalem, après avoir fait le tour de l’Afrique, fondirent sur la Sicile, sur l’Espagne, sur la France même, où Charles Martel les extermina, pourquoi des sujets de Philippe Ier, sortis de la France, n’auraient-ils pas faits le tour de l’Asie pour se venger des descendants d’Omar jusque dans Jérusalem ?
C’est un grand spectacle sans doute que ces deux armées de l’Europe et de l’Asie, marchant en sens contraire autour de la Méditerranée, et venant, chacune sous la bannière de sa religion, attaquer Mahomet et Jésus-Christ au milieu de leurs adorateurs.
Quant aux autres résultats des Croisades, on commence à convenir que ces entreprises guerrières ont été favorables aux progrès des lettres et de la civilisation. Robertson a parfaitement traité ce sujet dans son Histoire du Commerce des Anciens aux indes orientales. J’ajouterai qu’il ne faut pas, dans ces calculs, omettre la renommée que les armes européennes ont obtenue dans les expéditions d’outre-mer.
Le temps de ces expéditions est le temps héroïque de notre histoire; c’est celui qui a donné naissance à notre poésie épique. Tout ce qui répand du merveilleux sur une nation, ne doit point être méprisé par cette nation même. On voudrait en vain se le dissimuler, il y a quelque chose dans notre coeur qui nous fait aimer la gloire; l’homme ne se compose pas absolument de calculs positifs pour son bien et pour son mal, ce serait trop le ravaler; c’est en entretenant les Romains de l’eternité de leur ville, qu’on les a menés à la conquête du monde, et qu’on leur a fait laisser dans l’histoire un nom éternel… »
Historiquement, le phénomène de l’immigration est lié à une phase d’expansion du capitalisme mondial. La politique française de l’immigration, qui ne s’ébauche réellement qu’à partir de 1938, s’organise d’ailleurs alors essentiellement sous la direction du patronat qui, par le biais de la Société générale d’immigration, s’emploie à faire venir en France une main d’oeuvre étrangère plus ou moins qualifiée, produisant le plus possible au moindre coût et échappant en partie à toute logique revendicative. Elle retardera l’amélioration des outils de production en même temps que l’innovation en matière industrielle.
L’immigration algérienne est par ailleurs en France l’une des plus anciennes, puisqu’elle remonte au XIXème
siècle et a fait l’objet d’un recrutement systématique de la part des pouvoirs publics dès 1916. Cette immigration est caractéristique de l’héritage colonial. La décolonisation n’y a certes pas mis un terme, puisque l’islam est aujourd’hui la deuxième religion de France, mais chacun sait que si l’Algérie était restée française, la France compterait aujourd’hui un tiers de musulmans (et que, dans quelques années , un Français sur deux aurait été musulman).
L’implantation d’immigrés algériens en France répond à cet égard, de façon somme toute assez logique, aux cent trente ans d’immigration française en Algérie, de 1830 à 1962.
« Les expulser, oui, mais pour où ?… »: « Chez eux! » quelle question