Dans le cadre des Mardi des Bernardins, la chaîne Kto propose, le mardi 14 juillet, à 20h40, un débat entre Pierre Manent et François Jullien, presenté et animé par Edouard Husson. L’emission durera un peu plus d’une heure.
Le thème en sera Les droits de l’homme sont-ils universels ?
On nous promet un plateau « un peu alambiqué par moments, mais qui ose franchir les frontières du prêt-à-penser »…
Pierre Manent (ci dessous), qui enseigne à l’EHESS (École des Hautes Études en Sciences Sociales), ouvrira le débat avec l’affaire du mariage qui a défrayé la chronique (pour mensonge sur la virginité de la jeune épouse…): « L’ordre traditionnel reposait sur la famille et jouissait d’une certaine universalité. Aujourd’hui, c’est le principe de consentement qui fonde l’ordre commun« .
Dans son ouvrage -La Démocratie par elle-même, Gallimard- Marcel Gauchet écrit que « le sacre des droits de l’homme est à coup sur le fait idéologique et politique majeur de nos vingt dernières années. Ils visent à se substituer de manière hégémonique à toutes sortes de discours politiques et sociaux qui s’articulaient naguère à partir de notions aujourd’hui discréditées (tradition, nation, progrès).
Ils se présentent comme un nouveau Décalogue; fondement nouveau de l’ordre humain, ils auraient un caractère sacré.
Les droits de l’homme ont ainsi pu être définis comme une « religion séculière mondiale » (Elie Wiesel), la « religion de l’humanité » (Nadine Gordimer).
L’idéologie des droits de l’homme est forcément universaliste, dans la mesure où elle prétend s’imposer partout sans considération des appartenances, des traditions et des contextes. Elle est également subjectiviste, dans la mesure ou elle définit les droits de l’homme comme des attributs subjectifs du seul individu.
Toute l’histoire de la modernité dit Heidegger est l’histoire du déploiement de la métaphysique de la subjectivité.