Tel est l’intitulé du très intéressant débat auquel se sont prêté Jean-Hervé Lorenzi (ci dessous), Président du Cercle des économistes, et Olivier Pastré, Professeur d’économie à Paris VIII.
Ils ne sont évidemment pas d’accord sur l’opportunité d’un emprunt. Jean-Hervé Lorenzi est pour, Olivier Pastré est contre (même si l’un et l’autre mettent certaines nuances dans leurs propos). Mais l’intérêt du débat est ailleurs, car, au fil de la discussion, il est surprenant de voir comment ces deux spécialistes -très au fait de la question et dominant leur sujet- vont finir par converger et se retrouver sur un point fondamental, finalement peut-être plus important, en un sens, que le fait de savoir s’il faut, ou non emprunter…..
Cet essentiel sur lequel, malgré leur divergence, ils se rejoignent c’est ce que Lorenzi appelle « la réorganisation en profondeur de l’appareil administratif ». Olivier Pastré (ci dessous) l’approuve, en insistant même sur « la réduction du train de vie de l’Etat », « l’urgence des réformes qui réduiront les dépenses », et en profite pour redonner quelques chiffres, que l’on connaît, mais qui viennent, ici, à point nommé:
« L’endettement de la France culmine à présent à 1.300 milliards d’euros. Il n’est pas exagéré de dire que nous sommes à la limite du raisonnable. »
En somme, à partir d’un débat technique entre deux spécialistes sur un sujet tout aussi technique (faut-il un emprunt, ou non ?) l’irruption des réalités dans la discussion montre d’abord la lucidité des deux intervenants, qu’il convient d’apprecier; mais aussi, et c’est grave, et c’est inquiétant, cette lucidité amène à dépasser le-dit débat, en quelque sorte: et si, vu les bases malsaines de la situation actuelle, il n’était même plus temps d’avoir ce type de réflexion (emprunter ou pas) ? Si celle-ci était tout simplement dépassée, rendu caduque par la situation catastrophique dans laquelle des gouvernants de passage ont laissé s’enfoncer le pays, depuis si longtemps ?
Olivier Pastré n’a pas cité ce chiffre: si l’Etat (et il a bien fait, et cela doit lui être compté, car c’est une mesure sage, qui va dans la bonne direction); si l’Etat, donc, a réussi à faire baisser d’environ 100.000 le nombre de fonctionnaires (qui ne cessait d’augmenter depuis des décennies), cette évolution positive -quoique bien lente…- est totalement annulée par l’explosion des embauches des Régions, Départements et collectivités territoriales (en gros, elles ont augmenté de 30% !…).
Il est là, le problème majeur et constant de la France, et de son économie. Il est dans ce boulet qu’elle traîne depuis si longtemps, et qui a pour nom sur-administration.
Et c’est l’un des mérites du débat Lorenzi/Pastré que d’avoir permis d’en saisir l’énormité, et la monstruosité…..
On ne peut s’endetter que dans le cadre d’une opération financière très connue : l’effet de levier. Cela veut dire qu’il faudra être capable de rembourser avec les coûts (agios) sur la rentabilité positive supérieure attendue de l’emploi des fonds empruntés.
Là il ne s’agit pas de cela : l’Etat veut augmenter sa « dette perpétuelle » !
Vos intervenants sont donc complètement à côté du sujet et il est évident qu’ils se retrouvent dans leur médiocrité sur le constant de nécessaires économies ! Pour des « économistes » l’exercice est classique. Je note cela ZERO !
LMDM