Le Figaro Magazine des samedi/dimanche 11 et 12 juillet comportait un petit encart de seize pages, assez bien fait, et fort sympathique, intitulé Vendée, La culture en mouvement. Arrêtons-nous quelques instants sur ce qui nous est proposé là….
On y trouve résumé à grands traits tout ce qui peut donner envie d’aller faire un tour là-bas, et, certes, le tout est présenté d’une façon qui donne réellement envie….
En cette période de vacances qui débutent, on nous allèche avec l’incontournable Vendée Globe, défi sportif et humain; on nous propose de faire un tour par les îles (Yeu et Noirmoutier); on nous vante Un littoral aux facettes multiples (sur deux pages s’il vous plaît !…) ou bien Un patrimoine exceptionnel (sur deux pages aussi…); sans oublier L’école du patrimoine, au service de tous; ou Tiffauges, le château de Barbe-bleue…
Bref, il y en a pour tous (les petits et les grands) et pour tous les goûts.
Fort bien, mais -pensera-t-on- en quoi un blog politique comme le nôtre peut-il être concerné par ce qui reste malgré tout une invitation au voyage ? Même bien faite, et même évoquant une terre qui ne peut que nous être chère ?
Eh bien, et tout simplement, parce que, en plus des pages citées plus haut, il y en a quatre encore. Et dans ces quatre pages, il y a des Ombres. Des ombres de « géants » (pour reprendre le mot de Napoléon) qui hantent notre Histoire, qui parlent et qui nous parlent encore aujourd’hui, et qui nous mènent et nous ramènent à l’essentiel, au coeur du coeur, au moment où tout a commencé: à 1793, année fondatrice des Totalitarismes modernes, dont découlent tous les Génocides modernes.
Certes, en 1793, toute la France s’est soulevée contre la Convention. Paris a fait ce qu’elle a pu, et les royalistes s’y sont soulevés: Bonaparte les a mitraillés pendant près d’une heure, à l’église Saint Roch. Lyon s’est soulevée: elle est devenue Ville affranchie. Marseille s’est soulevée; elle est devenue Ville sans nom… Mais c’est incontestablement le grand Ouest, et dans le grand Ouest, la Vendée, qui a porté le plus haut et le plus loin l’action de résistance au totalitarisme. Et qui en a payé le prix le plus élevé, le terme de martyre n’étant en l’occurrence ni usurpé, ni éxagéré…..
Le mot terrible -et malheureusement prémonitoire- de Frédéric II à Voltaire était devenu réalité. Nous avons connu le fanatisme de la religion, un jour peut-être connaîtrons-nous celui de la Raison, et ce sera bien pire… écrivait-il à Voltaire. Hélas, oui, en cette année terrible 1793, le fanatisme nouveau s’était emparé de Paris et de la France, et il était cent fois, mille fois, dix mille fois plus dur, plus féroce, plus impitoyable que celui qu’il prétendait abolir. Et il rasait tout, et il écrasait tout, et il abolissait tout. Il tuait les choses et les gens. Dans sa mégalomanie insensée, il lui fallait du passé faire table rase pour régénérer la France, l’Europe, l’univers tout entier, car il se croyait, bien sûr, universel, puisque parfait…
Mais la Vendée a dit Non. Comme tant d’autres, mais d’une façon plus organisée. Et c’est donc logiquement ici, sur cette terre de Vendée, la où on lui a résisté de la façon la plus affirmée, que l’abomination de la désolation a été la plus intense, la plus durable, la plus méthodique, la plus infernale. Et c’est parce que ce petit encart de seize pages a le courage et l’intelligence d’en parler comme il convient, qu’il nous intéresse, qu’il nous concerne et, au sens fort du terme, qu’il nous plaît. (à suivre)
Que reste-t-il aujourd’hui de la révolte vendéenne ? Hélas, rien. La Vendée vote Sarkozy – ne parlons pas de P2V – pour conserver … quoi au fait ?
La seule question valable est : reste-t-il en France des hommes débout ?