Tempêtes sur les cîmes enneigées… La Suisse calme et pondérée est en ébullition. Des voix s’élèvent, avec indignation, contre une initiative populaire dont l’objet est tout simplement… l’interdiction de la construction de minarets. L’initiative a provoqué un tollé dans une partie du monde politique suisse, mais a toutefois été jugée juridiquement conforme par le Parlement…..
Ce serait clochemerlesque si cela ne s’inscrivait pas dans cette montée des tensions -eh, oui, même en Suisse, même chez les calmes et flegmatiques suisses…- que l’on observe partout en Europe face à une immigration de toute évidence de plus en plus mal supportée, partout et par tous….
Question : Est-ce que c’est le peuple suisse qui a peur des minarets, ou est-ce que ce sont les idéologues de la gauche et de l’extrême-gauche -suisse, en l’occurrence, mais c’est pareil ailleurs- qui ont peur du peuple ?…..
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La section suisse d’Amnesty International ainsi que le Parti libéral-radical helvétique se sont élevés, fin juin, contre une initiative populaire qui vise à interdire la construction de minarets dans la Confédération. Un projet, qui, selon eux, alimente des peurs infondées. « Cette initiative se veut un rempart contre l’islamisation rampante de la Suisse mais elle jette le discrédit sur les musulmans et musulmanes de Suisse et les diffame purement et simplement », estime le secrétaire général de la Section suisse d’Amnesty International, Daniel Bolomey. « Pour les initiateurs, le problème n’est pas lié aux minarets. Ils veulent au contraire exploiter les craintes existant dans la population et attiser les sentiments xénophobes pour en tirer un profit politique ».
Réunis en Assemblée généralealors qu’un nouveau minaret était inauguré dans le canton de Soleure, les quelque 200 membres de l’organisation de défense des droits de l’homme ont ainsi « recommandé à l’unanimité de rejeter l’initiative visant à interdire la construction de minarets en Suisse ». Le Parti libéral-radical (PLR, centre droit) a abondé dans le même sens lors de sa propre assemblée, estimant que le texte ne faisait que renforcer les peurs « infondées » contre la communauté musulmane suisse.
Le vote, dont la date n’est pas encore connue mais qui ne devrait pas avoir lieu avant novembre, a été initié en 2008 par la droite populiste helvétique. La première force politique de la Confédération avait alors récolté plus de 100.000 signatures contre l’édification de minarets, ouvrant la voie, selon la Constitution, à une votation. L’argument mis en avant par l’Union démocratique du centre (UDC) était que ces constructions ne représentaient pas un caractère religieux mais « le symbole apparent d’une revendication politico-religieuse du pouvoir, qui remet en cause les droits fondamentaux ».
Rappelons que la Suisse compte plus de 310.000 musulmans sur une population de 7,5 millions d’habitants.
Bon, il n’est bien sûr pas dans nos intentions de nous immiscer en quoi que ce soit dans les affaires intérieures des autres. Nous nous bornons à observer ce qui se passe à côté de chez nous, et même un peu plus loin, et nous constatons que l’éxaspération et les tensions montent, montent, montent….. Et partout, et même en Suisse, même chez les calmes !
Mais les opposants à ce référendum d’initiative populaire ne se mettent-ils pas dans une position inconfortable -voire, carrément, dans leur tort…- en adoptant la position qu’ils adoptent ? Après tout, pour qu’ils en aient le coeur net, et qu’ils sachent à quoi s’en tenir, le mieux n’est-il pas de laisser le peuple Suisse voter, plutôt que de chercher à le stigmatiser et à le tétaniser, en lui jetant le cri qui tue, même s’il n’est que sous-entendu ? N’est-il pas, de plus, surprenant de constater que ceux qui stigmatisent ainsi le peuple suisse sont précisément ceux qui voudraient à toute force que l’on ne stigmatise pas -surtout pas- les pauvres chers immigrés (stigmatiser, c’est le mot à la mode, maintenant, dans le jargon…) ! En agissant comme ils le font, les opposants à ce référendum montrent en fait qu’ils ont peur des réactions populaires et qu’ils pensent savoir, eux, ce qui est bon pour le peuple; mais, surtout, sans lui demander son avis, à lui, le peuple ! Et sans qu’on aille lui donner l’occasion de le donner !…….
Qui a peur de Virginia Woolf ?, c’est le titre -excellent…- d’une pièce de théatre. Les idéologues suisses du politiquement correct nous le traduisent et le transcrivent par un savoureux Qui a peur du peuple suisse ? Et du peuple, en général….
Dans la diversité
11/08/2009
François ESPONDE / Aumônier de santé à Bayonne
Quand une mosquée trace ses premiers plans sur le sol et que le minaret désigne par ses plans le faîte de l’édifice, la communauté locale comprend que le paysage religieux change. Habitués à l’église et aux croix surmontant par l’habitude les bâtiments, on oublie souvent les débats ardus que d’autres avant nous eurent à porter pour se faire reconnaître et accepter !
Nos églises paroissiales qui pour la plupart donnèrent le nom actuel de nos communes versées dans le patrimoine public de la République, ont une histoire faîte de contentement et de difficultés !
Les disputes sur le bien-fondé des clochers, des reliquaires des choeurs d’églises, ou de bien des richesses artistiques dont elles étaient dépositaires d’antan, nourrirent des avidités et des intérêts qui n’étaient pas toujours portés par le souci du bien commun, mais rejoignirent le trésor des Inventaires. Ils en assurèrent à terme leur conservation !
Les dispositions réglementaires imposent toujours (l’aurions-nous oublié) que les croix des cimetières pour les concessions particulières, respectent des mesures dissuasives. Quant aux monuments religieux des voies de passage, des croix de dévotion, des statuaires, il est interdit de vouloir les ériger sans se conformer à des règles préfectorales obligatoires…
Qu’en sera-t-il des mosquées ? Seront-elles comme le sont la quasi-totalité des édifices chrétiens, la propriété de l’Etat et des communes ? Les associations de fidèles qui en seront les garants, auront-elles comme les associations chrétiennes aujourd’hui, les mêmes droits et les mêmes devoirs de retour, eu égard à la laïcité, qui régit en France, le statut des cultes du pays ?
En France, les édifices religieux chrétiens furent payés par les monarques avant l’avènement de la République… Qui pourra payer ces mosquées outre les fidèles, tant de tels projets ont un coût comme d’antan les cathédrales et les églises qui furent ainsi des chantiers en construction sur plusieurs siècles.
La République a pu, comme pour la toute récente cathédrale d’Evry, apporter son obole à sa construction, mais l’on sait aujourd’hui combien est lourde l’assise des restaurations des cathédrales du pays dont il est seul propriétaire !
Si le débat s’engage ainsi, qu’en sera-t-il du cimetière ? Le verra-t-on adossé à l’espace cultuel comme ce le fut pendant des siècles en France ? Ou les carrés musulmans s’ajouteront-ils aux carrés chrétiens et non-confessionnels actuels, où dans nombre de cimetières, les sans religion, les israélites et les chrétiens «cohabitent» dans ces lieux de la mémoire communs ?
Dans un tel environnement neuf et bien actuel, l’église, la mosquée déjà et sans doute la pagode bientôt, le paysage religieux se dresse jusque chez nous, dans sa diversité.
La volonté de s’exprimer dans la pierre, debout et dressée à la vue du passant domine l’architecture de la foi de chacun. Le temps de l’enfouissement des vivants et des morts parfois, dans une flore minérale et végétale paysagère (très portée il y a peu comme une loi moderne de l’espace funéraire) n’est plus dans l’air du temps ! Les mémoires de chacune de nos familles spirituelles sont comme des espaces visuels, se voulant accessibles et à la portée de chacun !
L’église, la mosquée et la pagode… redessinent un autre paysage que celui de nos primes jeunesses.
Au prix de quelques irritations parfois, de curiosités neuves, ou de rejets possibles ! Mais on le devine, s’agissant de soi et des dispositions de chacun, la projection spirituelle de nos volontés, réveille souvent un retour d’intérêt en sommeil qui reprend tous ses droits !
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