Voila un livre, et un sujet, qui ne nous intéressent pas. Et pourtant on va s’arrêter quelques instants, à partir de ce livre et de ce sujet, sur un personnage qui y est évoqué. Le livre s’appelle La Face cachée des people, et il est écrit par Bernard Violet, qui nous promet des révélation sur ces liens ambivalents et étonnants entre truands, vedettes et politiques.
Le chapitre le plus important ? celui sur Jamel Debbouze ! On se propose rien moins que de mettre au jour des personnages peu recommandables et connus des services de police dans son entourage; des truands avec qui il aurait été obligé de composer…
Qu’on se rassure encore une fois, ce n’est pas cela qui va retenir notre attention -et la vôtre…- au long de ces quelques lignes. Nous laisserons les affaires louches auxquelles il est mêlé pour ramener le débat sur un terrain plus politique, et pour nous poser une simple question, mi amusés, mi scandalisés (tout de même…) à propos de l’attitude et du rôle tenus par le personnage.
Il va en effet falloir qu’on nous explique: on le sait, Djamel Debouze est un fervent partisan de Ségolène Royal, en particulier, et de tout ce que le PS et la gauche comptent comme bobos/gauchos/trotskos dans le parti immigrationniste et la nébuleuse sanspapiériste. Soit.
Mais il est amusant de constater que si, en France, il est -ou il affecte d’être ?…- ce que nous venons de dire, il est également -tel un maître Jacques aux deux casquettes…- un très grand ami du Roi du Maroc, Mohamed VI: on ne compte plus les photos, reportages, articles dans la presse mondaine le montrant aux côtés du Roi, avec qui il est en quelque sorte à tu et à toi, c’est le moins qu’on puisse dire.
Mais, là, évidemment, c’est quand il est au Maroc ! A la façon de Pascal, cela pourrait s’énoncer ainsi : vérité au-delà de la Mediterranée, erreur en-deça !…
Car, et jusqu’à plus ample informé, Mohamed VI est bien, sauf erreur de notre part, le fils d’Hassan II. Celui là même que plusieurs journalistes et têtes pensantes de la gauche en général, et du Parti Socialiste en particulier, n’ont cessé de vomir (et, là aussi, vomir, c’est bien le moins que l’on puisse dire !…). Qui ne se souvient du livre « Notre ami le Roi », dans lequel la gauche essayait de régler ses comptes avec Hassan II, et pour parler comme tout le monde, le descendait en flammes: tout y passait, avec en point d’orgue l’affaire du bagne de Tazmamart…
Or, on n’a pas eu connaissance de la moindre condamnation de son père (ni de son règne) de la part de Mohamed VI.
Ségolène Royal -et le Parti Socialiste avec elle, et la nébuleuse sanspapiériste, et les bobos/gauchos/trotskos etc… etc…- fréquente donc allègrement et sans aucun remords, ni scrupules le très bon ami et très fidèle soutien du fils de ce monstre absolu que toute cette mouvance dénonçait et injuriait hier… !
Premier paradoxe savoureux ! Cela est cocasse, mais au fond, pose un problème: dans la pratique du grand écart, et du double jeu, a-t-on le droit d’aller aussi loin, d’être malhonnête à ce point, d’un côté comme de l’autre ? Où est Montesquieu, lui qui parlait de « Vertu » ? Mais le cocasse et le savoureux de la situation ne s’arrêtent pas là: on sait l’usage immodéré que la gauche aime faire des mots « raciste », « fasciste », « nazi » etc….; que faut il conclure de cette soudaine amitié, fusionnelle sur les plateaux télé, de la championne des socialistes (et de tous les autres avec elle…) avec un royaliste avéré (royaliste, avec ou sans jeu de mot, comme on voudra….), partisan inconditionnel du fils d’Hassan II ?
A moins que le Parti Socialiste (et les autres…) ouvrent les yeux, après des décennies d’égarement, sur la vraie nature de ceux qu’ils ont si longtemps et si souvent insulté ? Soyons sérieux. Parader sur les plateaux télé avec l’un des meilleurs amis du fils de son ancien meilleur ennemi; avec un royaliste avéré: à quoi joue Madame Royal, et ses amis avec elle ? et lui, Djamel Debouze, comment gère-t-il son existence, de royaliste là bas et d’engagé à gauche ici ?
Bref, comment l’un et (tous) les autres s’accomodent-ils de ces contradictions ? Comme on le voit, on est loin du livre qui nous a, pourtant, interpellé quelque part, au début, et qui est à la base de cette note. Mais tout cela, si l’on peut s’en amuser, n’est en fait ni très glorieux, ni très sain…
Primo : il est très difficile à un fils de condamner son père. On peut être fils de monstre et très recommandable soi-même. Je suis bien le fils d’un collabo condamné à mort par les FFI, puis tiré d’affaire par les Américains (tiens donc…)
Secundo : la démocratie est très bonne en France, mais au Maroc, elle se solderait immanquablement par une victoire des islamistes. Donc, en effet, vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà, je persiste et je signe.
Tertio : pourquoi ne pas plutôt parler de cet accident de métro où notre Djamel a perdu l’usage d’un bras ? Il n’y aurait pas eu une petite bousculade, hmmm ?
Quarto : Djamel me révulse, son humour prétendu « bon enfant » est toujours à la limite en réalité de l’agressivité et du mépris envers ces cons de Français d’origine européenne, tous racistes et fascistes, n’est-ce pas… Ce type est l’incarnation même de la vulgarité.
« il est très difficile à un fils de condamner son père. On peut être fils de monstre et très recommandable soi-même. »
+1, le contraire est aussi possible, quoique plus rare!
cordialement,
Sandra