Evidemment, non. Un document suffit à le prouver…
Clotilde Reiss comparaît, le samedi 8 août, devant le Tribunal pour sa participation à la contestation de l’élection d’Ahmadinedjad.
Elle a la tête couverte, d’office, parce que là-bas, les femmes ont, au minimum, la tête couverte. On ne lui demande pas son avis, on l’y oblige, parce que c’est l’usage local, et parce que « on » trouve tout à fait normal de se plier à l’usage local.
Les iraniens appliquent donc – et comment leur donner tort ?… – ce sage précepte anglo-saxon que rappelait récemment Alain Finkielkraut : « In Rome, do as the Romans do », « A Rome, on vit à la romaine… ». Ils n’ont pas nos scrupules, nos interrogations, nos doutes sur le bien-fondé de leurs façons de faire. Ils sont ce qu’ils sont, sans complexe. Il n’y a qu’ici, dans notre vieille Europe, notre France malades du doute sur soi-même, du doute de soi-même, que l’on se pose le genre de questions que nous nous posons; que l’on se paye le luxe stupide de demander pardon à la terre entière d’être ce que nous sommes; de demander pardon d’avoir nos us et coutumes; de demander pardon d’exister…
Les iraniens, et bien d’autres peuples, n’ont pas ces scrupules décadents, et ne sont pas minés de l’intérieur par ces doutes existentiels (!) mais surtout suicidaires. Ils sont ce qu’ils sont, sans complexes. Ils vivent à leur façon, non pas à la romaine mais à l’iranienne, et -pour ne prendre que cet exemple- quand on va chez eux, on s’habille comme chez eux.
On a là la réponse à ce que certains croient devoir appeler le problème de la burqa en France, et qui est tout sauf, justement, un problème de la burqa en France, qui est surtout, et essentiellement, un problème d’épuisement de la vieille Europe et de nos vieilles nations historiques (1).
En effet nul n’a paru choqué, en voyant l’image que nous reproduisons ici, et en tout cas personne n’a émis la moindre critique, tout le monde a parfaitement accepté, pour là-bas, cette façon iranienne de voir les choses et de procéder, cette adaptation iranienne de l’adage anglo-saxon : en Iran, on vit à l’iranienne.
Comment ce qui vaut là-bas, et qu’on accepte sans sourciller, ne vaudrait-il pas ici, sans cet amas de discussions oiseuses et à perte de vue : ici, les femmes venues d’ailleurs ne doivent pas porter la burqa, puisque et parce que, ici, les femmes ne la portent pas. Et que donc, « on » doit trouver tout à fait normal que d’autres respectent l’usage local.
A Rome, on vit à la romaine, en Iran, à l’iranienne, en France, à la française. Ce sont les Persans qui nous le disent…
(1) : On redira une fois de plus l’importance fondamentale du livre de Jean-François Mattéi, et combien il importe de le lire et de le faire lire, de l’approfondir et de le méditer…
VERDU sur Éloquence : Tanguy à la tribune,…
“Il est bon !!”