Si nous n’en avons pas parlé avant, c’est que nous préférions d’abord y voir plus clair, et non parce que cela ne nous intéressait pas. Le dilemme est bien connu: ou on réagit tout de suite, mais on court le risque d’être démenti par un fait nouveau, ou on attend un peu, par prudence et honnêteté intellectuelle, pour vérifier les infos, mais alors on court le risque d’être catalogué moins réactif.
Pierre nous avait envoyé le texte d’une lettre ouverte à Jean-Claude Gaudin sur l’affaire du feu déclenché à Carpiagne, suite -disait-on- à un exercice de la Légion étrangère, pendant le mois de juillet. Juste après l’avoir reçu, l’AFP publiait le communiqué que nous reproduisons ci dessous. Et, pour finir, le vendredi 11 septembre, le principal intéressé prenait la parole dans La Provence. On peut donc considérer maintenant que les faits commencent à être établis avec assez de précisions pour demander des comptes, formuler quelques critiques, et lancer des accusations…..
Voici, dans l’ordre, et constituant un mini-dossier sur l’ « affaire », le communiqué de l’AFP, la lettre ouverte à Jean-Claude Gaudin et l’entretien à La Provence
I : Feu à Marseille. Les mineurs en liberté.
Les deux adolescents de 14 ans interpellés hier (samedi 6 septembre, ndlr) sur le site de l’incendie qui a détruit six hectares de végétation basse aux portes de Marseille (ci dessous) ont été remis en liberté à l’issue de leur garde à vue, a-t-on appris dimanche de source policière. Ils feront l’objet d’une convocation ultérieure devant le tribunal pour enfants pour « incendie involontaire ».
Ils avaient été surpris la veille par un policier hors service et un apprenti-cuisinier, alors qu’ils jetaient des pétards. Ils avaient ensuite tenté d’éteindre le feu, qui s’est finalement arrêté à quelques dizaines de mètres des habitations à La Batarelle, dans les quartiers nord de Marseille. Les deux mineurs ont un casier judiciaire vierge et sont présentés comme « des jeunes sans histoire ».
Un dispositif terrestre de 150 hommes et la mobilisation de six Canadair avaient été nécessaires samedi pour maîtriser le sinistre, attisé par un fort mistral, qui s’était déclaré vers 16h30 dans une zone péri-urbaine.
A la lecture de ce communiqué, le texte envoyé par Pierre est encore plus parlant:
II : Monsieur le Maire,
Vous avez publiquement, et sur toutes les chaînes des médias, accusé l’Armée qui a déclenché un feu de broussailles après avoir tiré, à balles traçantes, lors des exercices d’entraînement au camp de Carpiagne. Connaissant votre affection pour Marseille, vous avez dû avoir très peur en voyant le feu arriver aux portes de la Cité. Très en colère, vous avez demandé lors de ces interviews, une punition exemplaire pour le « contrevenant » qui avait commis « une stupide erreur » en entraînant ses hommes dans cette région à risques en cette période. Mais pourquoi crier si fort aujourd’hui contre notre Armée, alors que votre silence complaisant nous a atterrés lorsque, quelques jours plus tôt, le 14 juillet exactement, ce sont des bandes de vos cités dites défavorisées qui ont mis Marseille en feu créant des incendies – quatorze selon La Provence – tout près des habitations et simultanément aux quatre coins de la ville.
Ces bandes de jeunes ou moins jeunes avaient volontairement mis en péril la vie de vos administrés puisqu’ils avaient jugé important d’allumer leurs incendies près des habitationset leur dessein, à n’en pas douter, était de tuer sans distinction d’âge ou de sexe. Nous savons tous et vous aussi certainement, que, ce faisant, ils répondaient à un appel, sur Internet, de ces immigrésqui peuplent la France mais la haïssent autant qu’ils haïssent les français. Comment se fait-il, qu’après ces violences, autrement plus graves, le premier magistrat que vous êtes, ne se soit pas révolté contre ces hordes de dangereux pyromanes ? Vous aviez pourtant matière à demander aux Chef de l’Etat de sévir avec la plus grande fermeté et à l’Armée, Gardes mobiles et autre CRS, de les déloger manu-militari afin de les traduire devant la justice française. Vous avez préféré passer sous silence les débordements qui s’étaient déroulés dans votre ville, et « vos médias » se sont contentés d’annoncer le nombre de voitures incendiées dans tout l’hexagone, précisant, comme s’il s’agissait d’une banalité, que le bilan avait été bien supérieur à l’année précédente pour la même occasion.
Par contre, ayant trouvé un coupable tout désigné pour « noyer le poisson de la veille », en la personne d’un honnête soldat qui entraînait ses hommes, vous êtes apparu comme par enchantement, drapé dans votre indignation, réclamant réparation à la stupide Armée qui avait osé menacer Marseille. A vous regarder piquer vos colères devant toutes ces caméras qui passaient près de vous, nous en avons eu le sang tout retourné comme on dit cheznous en Provence. Car nous, aussi, nous sommes très en colère ….. Contre vous Monsieur Gaudin. Car nous sommes marseillais et nous aimons Marseille autant, sinon plus, que vous. Et Marseille n’est pas seulement qu’un ramassis de voyous qui sèment la terreur dans Notre ville, Monsieur, elle nous appartient également. Mais il nous semble que vous êtes bien plus zélé à protéger vos délinquants, même s’ils sont des assassins en herbe, qu’à protéger et défendre tous vos administrés. Ne verriez-vous en eux que des voix électorales potentielles qui vous aideraient à préserver votre siège lors des futures consultations qui auront lieu dès les premiers mois de 2010 ?
Nous vous rappelons que, nous aussi, nous votons. Et nous sommes nombreux à être fatigués de lutter contre cette délinquance qui a envahi notre ville. Nous vivons dans l’insécurité la plus totale à Marseille pendant que vous faites des effets de manches et poussez des coups de gueule pour attirer l’attention des marseillais et des pouvoirs publics contre un homme, un soldat de France, dont le
courage et l’honneur ne sont plus à prouver. Votre théâtralisme, votre partialité, votre irresponsable attitude, nous font honte. Ces deux
affaires ayant eu le même résultat : des incendies, l’un causé volontairement, l’autre accidentellement dans l’exercice d’une profession, il est encore temps que vous en appeliez à l’Etat, aux ministres et à tous les médias pour revenir sur vos déclarations tonitruantes et rétablir la vérité. L’adjudant Fontaine, de la Légion étrangère, en entraînant ses hommes aux futurs combats qu’ils livreront contre les ennemis de la France d’abord et de la paix dans le Monde en général n’est pas responsable, SEUL, de cet accident terrible, soit, mais non criminel. Vos protégés, eux, ont provoquédes incendies criminels et vous ne les avez, en aucune manière, condamnés ni poursuivis.
Y aurait-il, pour la ville de Marseille que vous représentez, deux sortes d’administrés ? Deux poids, deux mesures ? Des blancs coupables et des immigrés innocents ? Nous attendons rapidement votre réponse, Monsieur le Maire.
III : et que dire, alors, du son de cloche que l’on entend avec l’entretien accordé à La Provence par l’adjudant Fontaine, lynché en direct, plusieurs jours durant, dans la plupart des médias ?
C’est toujours plus politiquement correct et surtout sans risque, de s’en prendre à l’armée plutôt qu’aux « jeunes ».
Mr Jean Claude Gaudin, est le grand gagnant du concours de la plus belle lacheté politique de l’été.