Nous avons plusieurs fois posé la question: à bien des égards, ne sommes-nous pas un peu comme en 1789 ? La « société bloquée » d’aujourd’hui, dont parlait déjà Chaban Delmas en 1970 n’est-elle pas, dans bien des domaines, comparable à celle des décennies qui ont précédé la Révolution ? Justement, parce qu’elle est, elle aussi, bloquée, et que les perspectives de changements ou de redressements apparaissent souvent bien irréels, face à la gravité de la situation.
Et, toutes proportions gardées, l’ « affaire Clearstream » -qui le discrédite aujourd’hui- sera-t-elle, pour le Système, l’équivalent de ce que fut, dans les dernières années de l’Ancien Régime, l’ « affaire du collier de la reine » qui discrédita, injustement, la Monarchie, du moins dans une partie de l’opinion ?
C’est ce que semble penser Hubert Huertas, responsable du Service politique de France culture. Et c’est bien l’une des lectures que l’on peut faire du billet qu’il donne à La Provence, ce mercredi 23 septembre. Or, Hubert Huertas n’est tout de même pas n’importe qui. On peut l’apprécier plus ou moins, comme on peut apprécier plus ou moins France culture. Mais ce qu’il dit ici mérite au moins qu’on s’y arrête et qu’on y réfléchisse. Après, chacun jugera….
L’affaire Clearstream ou qui sera le plus ridicule dans cette histoire. Cette affaire donne un beau visage à nos institutions politiques et gouvernementales, pas étonnant que les audiences électorales soient si faibles ensuite. Vilepin peut se dire victime d’un acharnement, cette affaire lui permet de le mettre au devant de la scène médiatique, or faire le buzz est devenu une arme suprême avec le développement des réseaux sociaux. Même s’il semble s’en sortir plutôt bien, cette arme reste toutefois à manier avec précaution …
Dans tout régime parlementaire, il y aura toujours un hyatus entre les représentants et les représentés, à moins de ne fonctionner que par référendum !
Quant à l’affaire Clearstream, elle prouve au moins, qu’aujourd’hui, il est difficile de cacher quelque chose aux médias. Il y a 30 ans, cette affaire ne serait pas sortie. Ce qui est assez paradoxal, c’est que des minorités agissantes, notamment aux extrêmes, s’en prennent de manière récurrente aux médias, qu’elles accusent de manipuler les masses ou de cacher la vérité. Or, nous n’avons jamais eu autant de chaînes de TV dédiées à l’info (on a oublié qu’on avait que 2 chaînes publiques à la botte du pouvoir au début des années 70), avec LCI, BFM, I.Tele, etc … et le net regorge de sites d’infos alternatifs pour tous les goûts ! Conclusion ? Nous n’avons jamais été aussi bien informés qu’aujourd’hui !