Il y a 2000 ans, le christianisme était une secte. Comment est-il devenu une civilisation ? Et, aujourd’hui quel est son devenir ? C’est à ces deux questions que répondent deux dialogues de Luc Ferry : le premier avec Lucien Jerphagnon, l’un des plus grands esprits français de notre temps, et le second avec Philippe Barbarin, Archevêque de Lyon et Primat des Gaules.
Ainsi commence la chronique….
Voici ce qu’a répondu Luc Ferry à Philippe Vallet, au micro de France Info, le samedi 15 Août, jour de l’Assomption (1):
Luc Ferry : C’est une vision du monde considérable, impressionnante, d’une très, très grande beauté, même quand on n’est pas croyant -ce qui est mon cas, hélas… C’est passionnant de comprendre comment le christianisme l’a emporté et sur le paganisme romain et sur la philosophie grecque. Au fond, le christianisme avait quand même des concurrents grandioses… tout cet héritage de la mythologie grecque et romaine, et il a réussi à gagner, on peut dire à partir du quatrième ou du cinquième siècle après Jésus-Christ, il va l’emporter dans toute l’Europe pendant pratiquement quinze siècles.
Et ce que raconte très, très bien Lucien Jerphagnon (ci dessous), et ce que j’essaye de faire de mon côté, c’est: comment le christianisme était tentant, il nous a tentés ou il a tenté les gens de l’époque parce que la promesse qu’il fait que nous allons retrouver ceux que nous aimons après leur mort, que nous allons nous retrouver les uns et les autres, c’est évidemment une promesse de salut qui va l’emporter très largement sur toutes les promesses que pouvaient faire le paganisme romain et la philosophie grecque.
Philippe Vallet : Alors, parallèlement au livre que vous publiez avec Lucien Jerphagnon, vous publiez un autre livre, toujours sur le christianisme, avec le cardinal Philippe Barbarin (ci dessous), Quel devenir pour le christianisme ?. 2000 ans après, il y a toujours un avenir pour el christianisme, Luc Ferry ?
L.F. : Ce qui est très intéressant c’est de voir comment, à la fois, le monde moderne, européen, a déconstruit -je dirais…- un certain nombre de valeurs chrétiennes, et notamment l’autorité de l’Eglise, très, très largement, mais comment, en même temps -et c’est un paradoxe que je trouve passionnant…- nous voyons dans notre continent européen monter une valeur celle de l’amour, qui est quand même la valeur cardinale du christianisme.
Il y a donc un mouvement paradoxal, à la fois un déclin de certaines valeurs chrétiennes, notamment l’autorité de la Révélation, mais en même temps, une montée d’autres aspects du message chrétien comme le message d’amour, et c’est ce paradoxe que -en tout cas pour ma part- j’ai voulu explorer dans ce livre, et puis essayer de le discuter avec le cardinal Barbarin qui est, évidemment, un homme passionnant à lire et à écouter sur ces sujets, comme on peut l’imaginer…. (fin de la chronique).
« Pourquoi le christianisme ? » de Luc Ferry et Lucien Jerphagnon, Grasset, 12 pages., 11 euros.
« Quel devenir pour le christianisme ? » par Luc Ferry et le Cardinal Philippe Barbarin, Salvator, 128 pages, 12 euros.
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