Trois réflexions intéressantes entendues cette semaine, dans trois émissions différentes.
La première est de Michel Houellebecq, qui déclare sans ambages « L’Europe souffre de vacuité substantielle ». N’est-ce pas excellent, très bien vu et très bien dit ? Cela s’insère parfaitement dans la réflexion de Jean-François Mattéi. C’est du Mattéi…
La deuxième est de Jean d’Ormesson, et nous ramène à l’ « affaire Polanski ».
D’Ormesson explique qu’il est totalement opposé à toute(s) forme(s) d’interdiction ou de censure pour les artistes – en général- et pour les écrivains -en particulier. Et il raconte qu’il a été, dans le passé, sollicité pour faire partie de commissions de censure. Il répondait, à chaque fois, qu’il voulait bien en faire partie mais que, en vertu du principe qu’il venait d’énoncer, il n’irait jamais contre l’absolue liberté d’écrire pour l’artiste.
Mais, ajoute-t-il aussitôt, ceci relève de la liberté de l’artiste en tant qu’artiste. En tant que citoyen, membre à part entière d’une société, laquelle ne peut vivre sans des lois bien précises et valables pour tous, l’artiste redevient un citoyen comme les autres, assujetti aux mêmes lois et règlerments, dont il ne saurait être question de l’éxonerer.
Prétendre permettre à un artiste, parce qu’il est artiste, ce que l’on interdirait à d’autres, serait une pure aberration…..
Et le troisième propos a été tenu par Michel Onfray. Nous l’avons suffisamment épinglé, dans ce blog, pour ne pas relever ce qu’il a dit cette fois-ci car, là, nous sommes – mais oui, tout arrive… – tout à fait d’accord avec lui. Le débat porte sur Sartre et Camus, ce soir-là, et on parle, évidemment de l’Algérie. Au bout d’un moment, face à un Lanzmann peu combatif, Michel Onfray lâche en substance -mi consterné, mi désabusé- « …de toutes façons, pour faire là-bas ce qui a été fait… »
Pour bien comprendre pourquoi nous avons été (agréablement) surpris par ce propos, il faut se reporter à notre note du 17 août dernier sur « Francis Jeanson, l’homme des mauvais combats… », dans la catégorie « Terrorisme: Al Qaïda, Eta, Farc et Compagnie… ». Nous y écrivions entre autre, ceci: « … Et c’est la même chose pour le soutien apporté par Jeanson au FLN. Quand on sait à quoi a abouti la prise de pouvoir du FLN en Algérie, pour ce pays et pour ce peuple ! A se conformer au modèle périmé et dictatorial de l’URSS, à gâcher les immenses potentialités qu’un labeur obstiné de près d’un siècle et demi avaient créées, et à faire entrer délibérément un peuple et un pays à reculons dans la modernité, comme les écrevisses…
Cet accord historique entre Onfray et nous méritait bien d’être signalé, non ?…
Je suis républicaine mais je respecte et approuve de nombreux points de vues de votre journal. Peut on ainsi devenir royaliste en lisant vos publications ? Ce serait alors une royauté constitutionnelle telle celles de nombreux pays européens et je crois que les français ne seraient pas si hostiles. MAIS abolir la République aujourd’hui est, vous en convenez, impossible. Par contre donner une plus grande place à la Famille de France ?
OUI.
Une précaution à prendre : ne pas se fier à ce que les journalistes racontent qui, pour remplir leurs journaux, émissions de télévision et de radio sont prêts à faire dire n’importe quoi.
Monsieur Jean de France, Monseigneur, pouvez-vous contrôler ce qui se dit sur vous et ce que l’on vous fait dire ?
Je suis assez sensible à cette querelle, fâcherie que l’on vous attribue, votre père le Comte de Paris et vous-même. Je me suis trouvée il y a bien longtemps aujourd’hui dans une position similaire avec les enfants de mon mari qui venait de divorcer. Ce fut odieux et destructeur. Au fini tous, nous et eux, en pâtirent cruellement et en vain.
Donc ce qui est dit par vous ne doit pas être déformé ou hors contexte ; j’imagine un blog privé dans lequel personne ne peut intervenir est souhaitable, à moins qu’il existe déjà ; m’en donner l’accès serait bien.
Madame,
Je trouve particulièrement intéressante l’idée que vous mentionnez, même si vous n’êtes pas royaliste, de « donner une plus grande place à la Famille de France ». Dans une situation de décadence où, non seulement l’Etat, mais aussi la communauté nationale se délite, le rôle du Prince est de servir de rassembleur de toutes les familles qui se considèrent comme héritières de la France dans sa diversité. Non pas nécessairement pour partir à l’assaut des structures étatiques, mais pour apporter aux français atomisés et discriminés de notre temps un peu de solidarité. Dans ce rôle là, n’en doutons pas, il ne trouvera pas de concurrence. Encore faut-il apprendre à organiser cette fonction, et sur ce plan, nous sommes encore novices.