« …Quand l’Europe écoute l’histoire du Christianisme, elle entend sa propre histoire. Sa notion de justice, de liberté et de responsabilité sociale, en même temps que les institutions culturelles et juridiques établies pour préserver ces idées et les transmettre aux générations futures, sont modelées par l’héritage chrétien.
En vérité, sa mémoire du passé anime ses aspirations pour l’avenir…. »
Ci dessous, un excellent article de Philippe Maxence sur le sens du voyage du Pape en Tchéquie.
Le Saint-Père parle pour tous
À travers le peuple tchèque, c’est à tous les chrétiens que le Saint-Père s’adressait, et plus particulièrement à ceux de cette vieille Europe qui se laissent endormir par le sécularisme et oublient leur riche héritage.
Et si le Pape Benoît XVI parlait aussi pour nous ?
C’est la question qui m’est venue à l’esprit en prenant connaissance de plusieurs de ses interventions lors de son voyage apostolique en République tchèque, du 26 au 28 septembre dernier. La Tchéquie, depuis la fin du communisme, a versé dans une société hédoniste et consumériste qui ressemble pour beaucoup à la nôtre. Sa perte d’identité et de mémoire n’est pas sans rapport avec celle qui nous touche aussi. De ce fait, au milieu de beaucoup d’autres thèmes abordés par le Saint-Père, je voudrais en dégager quatre d’une portée plus universelle et qui ne doivent pas nous laisser indifférents.
Le respect des racines chrétiennes de l’Europe
Plus qu’un slogan rabâché, Benoît XVI a esquissé ici une définition des racines chrétiennes de l’Europe en évoquant « la rencontre créatrice entre la tradition classique et l’Évangile » qui « a donné naissance à une vision de l’homme et de la société attentive à la présence de Dieu parmi nous ».Jean-Marie Paupert a naguère résumé cette rencontre dans un essai percutant : Les Mères patries(réédité aux Éditions de Paris) qui évoque l’étonnante alliance d’Athènes, Rome et Jérusalem. Pour Benoît XVI, il ne s’agit pas d’un simple souvenir du passé, mais d’une réalité profonde à défendre et à toujours incarner : « L’Europe, dans la fidélité à ses racines chrétiennes, possède une vocation particulière à confirmer cette vision transcendante à travers ses initiatives pour servir le bien commun des personnes, des communautés et des nations. » Comment, nous Français, pourrions-nous rester sourds à cet appel ?
Le lien liberté et vérité
Ce thème est cher au Pape. Il est au cœur de la problématique moderne qui n’est jamais parvenue à le résoudre. « La vraie liberté, a rappelé Benoît XVI, présuppose la recherche de la vérité, du vrai bien, et, de là, trouve précisément son accomplissement en connaissant et en faisant ce qui est opportun et juste. » Non seulement, la liberté découle de la vérité, mais aussi le bien qui est fait (rappel de Deus Caritas est) et la justice qui doit régner. Mais là encore, le Souverain Pontife va plus loin, en passant du plan philosophique au plan théologique : « Pour les chrétiens, la vérité a un nom : Dieu. Et la bonté a son visage : Jésus-Christ. » Notre Dieu n’est pas une de ses pâles idoles adorées par les Grecs contre lesquels a buté saint Paul sur l’Agora. Il s’est incarné dans l’histoire pour révéler le mystère de la Sainte Trinité et apporter le salut aux hommes. C’est un Dieu vivant que nous adorons et que nous devons porter au monde. Comment, nous Français, héritiers de tant de missionnaires, de théologiens et de saints, pourrions-nous taire le nom du Christ ?
Le sécularisme, plaie moderne
Le salut ? Le Pape est revenu sur ce thème, dimanche 27septembre, depuis l’aéroport de Brno, lors de la célébration de la messe. La situation culturelle actuelle, minée par le sécularisme, ne porte pas à s’interroger clairement sur le salut apporté par le Christ. C’est pourquoi Benoît XVI a tenu à souligner que « à l’époque moderne, la foi aussi bien que l’espérance ont été “déplacées”, car elles ont été reléguées sur le plan privé et ultra-terrestre, tandis qu’a été affirmée dans la vie concrète et publique la confiance dans le progrès scientifique et économique ». Affirmant « qu’un tel progrès est ambigu », le Saint-Père a rappelé la nécessité vitale du salut, qui ne vient pas d’abord de l’homme, même si celui-ci doit y coopérer (on ne fait pas son salut). Le salut vient de « Dieu, qui est Amour et qui a révélé, en Jésus-Christ, son visage de Père Tout-Puissant et miséricordieux ». C’est pourquoi dans le Christ repose notre espérance. Qui dira que nous, Français, nous n’avons pas besoin de redécouvrir le visage de notre salut et de notre espérance ?
Notre très cher pape, benoit XVI ne fait certainement pas l’unanimité que faisait son prédécesseur Jean-paul II. Il est vrai qu’il n’a pas autant de charisme et ces propos peuvent manquer de « diplomatie » aux premiers abords. Cependant, il faut souligner que les médias se font un malin plaisir à s’acharner dessus en sortant ses propos de tout contexte ( je pense notamment à la question du préservatif et du SIDA ). Ainsi une fois dans leur contexte, ses propos sont plus discutables.