En mai, « ils » ont célébré Sarah. En automne, « ils » célèbrent Marie Jacobé – la soeur de la Vierge – et Marie Salomé – la mère des apôtres Jacques et Jean (1).
Qui donc, « ils » ? Mais tout le monde dans cet endroit perdu au bout du monde, au bout de nulle part, riche comme peu d’endroits ailleurs d’une tradition vivante et vivifiante.
« Ils », ce sont les habitants des Saintes – les Saintois – les gitans, et la Nation gardiane, la Nacioun gardiano, de Folco de Baroncelli…
En effet, si le principal pèlerinage aux Saintes a lieu au printemps – les 24 et 25 mai de chaque année – un second pèlerinage se tient en automne, le samedi et le dimanche le plus proche du 22 octobre.
La foule des grands rendez vous de tradition se masse dans l’église fortifiée de la ville des Saintes Maries, derrière la Nacioun Gardiano, la Reine d’Arles et ses demoiselles d’honneur, et le Maire de la ville.
La messe est célébrée en provençal et en français. Une messe hors normes toute à l’image des pèlerins présents. Puis les Saintes quittent l’église, et traversent la ville à la suite des étendards des Gardians, des Arlésiennes et des notables.
Que nous disent ces traditions ?
En l’an 43, après l’Ascension du Christ, Marie-Madeleine, Marthe sa soeur, Lazare son frère, Marie Jacobé, soeur de la Vierge, Marie Salomé, mère des apôtres Jacques et Jean, Maximin, l’un des 72 disciples, Marcelle, Sidoine, et d’autres encore, quittèrent Jérusalem, bannis par Hérode Agrippa 1er. Mais à Joppé, les infidèles les capturèrent et les jetèrent dans un bateau sans voile, ni rame. Avec l’aide de Dieu, le navire traversa sans dommage la Méditerranée et s’échoua en Camargue. Sur la plage, les miraculés élevèrent un autel en terre pétrie pour y célébrer leurs mystères, puis après quelques temps, se dispersèrent :
• Maximin se dirigea vers Aix;
• Marie-Madeleine se retira à la Sainte Baume;
• Lazare se rendit à Marseille;
• Marthe alla à Tarascon;
• Marie Salomé et Marie Jacobé restèrent sur cette plage avec leur servante Sara. Elles gardaient avec elles, le chef de Jacques le Majeur, fils de Marie Salomé et les têtes des Trois Innocents.
Après une vie austère de dur labeur et de prières, elles moururent et furent enterrées sur place. Plus tard, à cet emplacement, on bâtit une église.
(1) : Voir, dans la Catégorie « Racines » le pèlerinage du mois de mai :
Marc Vergier sur 2024 : Le taureau par la…
“Cher Pierre Builly, vos remarques sont toujours les bienvenues. Je ne garde pas la même impression…”