(Lu dans le blog de Benoît de Sagazan ( http://patrimoine.blog.pelerin.info/ ) : Une redécouverte inédite : une table des collections de Louis XIV au château de Marly (1682/1683) vient d’être identifiée par l’Inspection du Mobilier national.
Ce meuble illustre, à l’historique jusqu’ici inconnu, a été présenté pour la première fois au public à l’occasion de l’exposition Fastes royaux -la collection des tapisseries de Louis XIV, le dimanche 20 septembre 2009, à la Galerie des Gobelins, dans le cadre des Journées du patrimoine.
Pied de table en chêne sculpté et doré avec une table en vert de mer.
Rares sont les meubles répertoriés des anciennes collections de Louis XIV, ce qui rend d’autant plus précieuse la table exécutée pour le château de Marly.
Résidence du Roi-soleil, commencée après 1679, oeuvre de son architecte Jules Hardouin-Mansart, Marly avait un caractère unique par ses décors extérieurs peints à fresque, ses jardins traités comme des salles de verdure, ses appartements qui s’ouvraient sur les extérieurs par des jeux d’architecture. La première campagne de travaux s’acheva en 1683.
Ce meuble appartient donc aux premiers aménagements de cette résidence, vite célèbre dans toute l’Europe. Réalisé pour un des quatre vestibules du château de Marly, cette table monumentale, de plus de 2,65 m de longueur, appartenait à un ensemble de huit tables disposées chacune sous de grands tableaux peints sur toile, encadrés dans des bordures dorées de pierre et de bois.
Dans la présentation de l’exposition, la table prend place de façon spectaculaire sous l’une des grandes compositions peintes à l’huile de Van Der Meulen pour Marly (prêt du musée du château de Versailles). Le cadre doré, le chatoiement du chêne sculpté et doré du pied de table et le vase Ming, rappellent la polychromie des vestibules de Marly. Le tableau représente le Siège de Lille par Louis XIV à la vérité descriptive rigoureuse, qui retrouve ainsi le lieu qui l’a vu naître. C’est en effet sur le site des manufactures des meubles de la Couronne installé aux Gobelins que sont nés tant d’idées et de chefs-d’oeuvre sous la direction de Charles Le Brun, pour Versailles, Trianon et Marly.
Le pied de table reste en place sous Louis XV et Louis XVI. Epargné par les ventes révolutionnaires, il est transféré au Museum central des arts au Louvre. Inventorié en 1855 dans la salle de rentoilage du musée, il rentre en 1858 au garde-meuble impérial. Le marbre vert de mer a été confectionné entre cette date et 1894. La discrète restauration entreprise pour l’exposition a permis de sauver une oeuvre du XVII ème siècle, de lui rendre son histoire et d’en apprécier les qualités royales.
Noël Stassinet sur On attend une vigoureuse réaction du…
“Alors les grands penseurs de la gôôôche on se réveille ? On a une panne de…”