Il nous semble également, pour alimenter le débat, que l’on peut jeter, en vrac, les réflexions et interrogations suivantes, après quoi il n’y aura plus qu’à attendre les réactions de qui voudra réagir…..
1. L’effondrement du communisme semble avoir clôturé le cycle des révolutions ouvert en 1789, et ruiné l’idéologie révolutionnaire. La république française dispose-t-elle donc encore aujourd’hui d’un fondement, d’une légitimité idéologique ?
2. Est-ce que cette perte des repères et fondements idéologiques de la république française ne se traduit pas, aujourd’hui, par une triple incapacité à agir ou simplement gérer, à organiser la vie politique et institutionnelle, à conserver un minimum d’adhésion et de confiance du peuple français ?
3. En particulier, si l’on se réfère aux circonstances et aux situations les plus actuelles, la république française, privée de dynamique idéologique et affaiblie dans sa ses capacités à agir, paraît-elle capable de relever les défis cruciaux auxquels la France est confrontée : l’immigration et son corollaire le communautarisme, la mondialisation, le retour des tensions internationales, etc. … Autrement dit, est-elle capable -ce qui fonde la légitimité de tout pouvoir- d’assurer la survie de la nation française ?
4. A l’inverse, la royauté est-elle ou peut-elle être un recours ? Et, si oui, quel(s) plus représente-telle ?
5. On sait qu’avant 1914 Maurras voyait l’urgence de la royauté pour éviter la guerre, mais aujourd’hui il y a urgence à réagir à un autre danger : la république change le peuple….
6. Ne faut-il pas poser la question existentielle: quelle est la légitimité de l’existence de l’une et l’autre idée, la républicaine et la royale ? Est-il raisonnable de présenter la royauté ? Elle, qui n’existe pas, n’est-elle pas une vue de l’esprit ? Mais à l’inverse la république, qui existe et qui bénéficie de la force d’inertie, a terriblement vieilli et n’a pas tenu ses promesses…
Si chacun des deux systèmes qui a gouverné la France (la république et la monarchie) acceptent l’un et l’autre de ne pas se considérer comme des absolus et acceptent la possibilité de remettre en cause si nécessaire sa légitimité et la légitimité même de son existence, lequel des deux systèmes aujourd’hui paraît le plus ou le moins en défaut, le plus ou le moins défendable, le plus ou le moins critiquable ?…..
7. Ne pourrait-on écrire une sorte de lettre ouverte aux républicains: est-il encore possible d’être révolutionnaire aujourd’hui, et même simplement républicain, après l’effondrement du marxisme ? A Moscou, l’effondrement et la disparition sont une réalité; à Pékin seule reste une apparence factice, totalement digérée et récupérée par un nationalisme ultra traditionnel, qui n’a strictement plus rien de marxiste-léniniste, et qui vient au contraire du fin fond des âges de l’histoire chinoise, et qui est directement hérité de la politique traditionnelle des Empereurs. O mânes de Mao ! Tout ça, pour ça ?….
Or le marxisme-léninisme s’est pensé et voulu comme la quintessence de la révolution française, en qui elle a toujours reconnu sa matrice originelle. C’est Clémenceau qui a raison : la révolution est un bloc, et son effondrement là-bas (Pékin, Moscou…) induit forcément, même si la force d’inertie retarde les échéances, son effondrement ici. L’effondrement de tout (et en premier lieu de la croyance, de la foi, du messianisme révolutionnaire.. ; tout le reste suivra, logiquement, comme lorsqu’un lainage commence à se détricoter…
Je me permets de vous répondre sans reposer la question et en utilisant les n° de paragraphe.
(1) La faillite du communisme d’Etat a été anticipée à la fois par Gorbatchev et par ses adversaires trotskistes, qui ont repris l’influence perdue à travers l’altermondialisme et l’écologie. La dictature du prolétariat a fait place à la dictature écologique.
A la faveur de la Crise, on les voit revenir dans la critique institutionnelle. La République se survivra, moche et ruinée à l’africaine, mais survivra.
(3) Immigration et mondialisation ne sont pas des défis à gauche mais des challenges.
Seule la montée des communautarismes la met en danger et elle n’a pas de recette (pas plus que nous d’ailleurs).
La « nation » française est déjà très diluée dans la population résidente, et bien des Français moyens eux-mêmes n’y croient plus.
(5) La République « a changé » le peuple. C’est fait !
(7.2) La Chine a abandonné le communisme (sauf ses outils de coercition incitative) pour revenir à l’empire ancestral, sans empereur. Ses dirigeants sont très « nationalistes » et réfléchis. Tous les services du premier cercle travaillent à trente ou cinquante ans. C’est finalement la remise en route d’un projet de 3500 ans.
A côté de cela, nous sommes … »amusants ». Je ne crois pas qu’il faille attendre un contrecoup de la disparition du communisme idéologique. De toute façon pour encaisser un choc meutrier, faut-il être encore capable de lui résister d’abord. Ce n’est plus le cas.
A vous la suite… l’espérance… en se fondant sur le vrai pays réel peut-être, inséré dans son vrai environnement … 🙂