Nous avons évoqué récemment cette décision de la Cour européenne des droits de l’homme (1) qui, au nom de la liberté négative (celle de ne pas croire), a sommé l’Italie de retirer les crucifix de ses salles de classe.
Dans son éditorial qu’il intitule « Les droits de l’homme contre la Croix »(2), Philipe Oswald revient sur le sujet d’une façon pertinente….
(1): Voir la note « Nouvelle attaque de la Cour Européenne des droits de l’homme contre les racines chrétiennes de l’Europe. Les contre-attaques fusent….. », dans la Catégorie « International ( 1 : Europe…). »
(2): Famille chrétienne, n° 1661, du 14 au 20 novembre 2009.
« ….En suivant cette logique, on en viendrait fatalement à proscrire tout signe religieux dans les lieux publics (à commencer par les écoles des pays ou des régions concordataires, telles que l’Alsace-Lorraine chez nous), jusqu’à abattre les croix des clochers, les calvaires et toute la statuaire religieuse, indissociables du patrimoine européen. C’est bien ce que sont presque parvenus à faire nos révolutionnaires et, plus radicalement encore, les soviets en Russie.
Eux aussi poursuivaient l’utopie d’un monde nouveau, sans racines et sans transcendance, d’un monde livré à l’homme et, par là-même totalement inhumain.
On connaît les fruits des totalitarismes. Gardons-nous d’un nouveau totalitarisme européen. »
Les « droits de l’homme » sont passés du statut d’idéologie à celui de religion.
Ils sont l' »horizon moral de notre temps » dit Robert Badinter. Ils contiennent « en germe le concept d’un véritable gouvernement mondial », constate Jean Daniel.
Ils sont même plus que cela. Nouveau fondement de l’ordre humain, ils auraient un caractère sacré.
Les droits de l’homme ont ainsi pu être définis comme la « religion de l’humanité » par Nadine Gordimer et comme une « religion séculière mondiale » par Elie Wiesel.
En conclusion, les tenants du crédo des droits de l’homme se considèrent comme légitimement investis de la mission d’en imposer les principes au monde entier.
Manifestement la Cour Européenne des droits de l’homme outrepasse ses prérogatives en estimant que la présence des crucifix dans les écoles italiennes est
contraire au droit des parents d’éduquer leurs enfants selon leurs convictions et au droit des enfants à la liberté de religion.
Sur quel argument peut-elle estimer que cela porte atteinte à la liberté individuelle des parents et de leurs enfants, dès lors que les parents n’éduquent pas leurs enfants dans les classes ! que les professeurs ne font pas le cathéchisme et que la présence de crucifix n’empêche pas un enfant non chrétien de pratiquer sa religion hors de la classe.
En se référant à l’article 9 de la déclaration en référence au jugement rendu par la Cour le 27 octobre 2009, il pourrait être répondu que le retrait des crucifix dans les écoles n’est pas un droit garanti par la Convention et dépend par conséquent des réglementations de chaque Etat. La Cour n’a pas compétence sur la souveraineté des Etats.
L’ Article n° 9 : liberté de pensée, de conscience et de religion [modifier]
L’article n° 9 définit le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Cela comprend aussi la liberté de changer de religion ou de convictions, et de manifester sa religion ou ses convictions par le culte, l’enseignement, les pratiques et les rites.
Saisie par un témoin de Jéhovah pour une requête concernant la violation de l’art. 9 de la Convention en raison du refus de lui accorder l’objection de conscience, la CEDH a considéré le 27 octobre 2009 que celle-ci n’était pas un droit garanti par la Convention et dépendait par conséquent des réglementations de chaque Etat.