Dans la longue cohorte des intellos de gauche et d’extrême-gauche qui sont venus clamer leur haine de la démocratie, Cohn Bendit ne pouvait manquer de figurer.
C’est fait: il est venu parler de la votation suisse, et a fait une déclaration dans laquelle il est apparu hargneux, inutilement blessant et méprisant, et donneur de leçon(s); plein d’un dédain inadmissible pour les Suisses, et d’une suffisance et d’un contentement de soi littéralement ahurissants: bref, « moi, je » comme jamais, sans crainte de l’excès et, donc, du ridicule.
Son discours ? Fort simple: il faut faire revoter les Suisses, afin d’annuler leur décision. Rien que ça ! Chapeau, le respect des autres (dont on nous rebat les oreilles à longueur de journée…) et le respect de la démocratie !
S’il n’était que là, le résultat de la votation Suisse serait déjà énorme, réjouissant et fort positif: il fait tomber les masques et montre les Tartuffes sous leur vrai jour. Ces hypocrites ne sont pas démocrates, la démocratie n’est pour eux qu’un slogan quand « ça marche », mais une chose qu’ils vomissent sitôt que « le peuple » a osé se servir du suffrage universel pour les désavouer. Appeler « tache » la décision libre et souveraine du peuple, il faut le faire: Cohn Bendit l’a fait et ses compères avec lui….
Quatremer, par exemple, qui est formel: plus question de démocratie directe, c’est trop dangereux ! (pernicieux, dit-il !… Il vaut mieux entendre ça que d’être sourd….).
Une telle inconséquence, plus précisément une telle tartufferie, de la part de ces prétendus progressistes, de gauche et d’extrême-gauche, ce n’est évidemment pas une surprise pour nous, mais il est bon qu’une grande partie de l’opinion ait la possibilité de les voir tels qu’ils sont vraiment, et fasse cette découverte. Que la chose devienne, pour l’opinion, publique et évidente. Cela ne peut qu’accentuer encore le divorce entre le peuple et ces pseudo élites, le plus souvent auto proclamées; et donc accélerer et amplifier la perte de pouvoir des-dites pseudo élites sur l’opinion publique (1).
Ne serait-ce que pour cela, les Suisses méritent qu’on les remercie, chaleureusement…..
(1) : on notera avec intérêt que les forums de discussion ouverts par Libération, L’Express, Le Figaro, ou lors d’émission comme celle de Morandini ont toutes été l’occasion d’un véritable déferlement d’opinions favorables à la décision des Suisses et non -comme le souhaiterait le très content de lui et très suffisant Cohn Bendit- hostiles à leur décison, libre et souveraine, répétons-le…. N’en déplaise aux hargneux et aux suffisants
L’un des moyens de dénaturer la démocratie consiste à faire oublier qu’elle est une forme de régime politique avant d’être une forme de société.
Un autre moyen consiste consiste à tenter de créer les conditions d’une reproduction à l’identique du désordre institué, sacralisé comme seul ordre véritablement possible, comme relevant d’une nécessité historique devant laquelle chacun, par « réalisme », devrait s’incliner.
C’est ce qu’on pourrait définir comme une manière de rendre non démocratique une société démocratique sans pour autant combattre frontalement la démocratie : on ne supprime pas formellement la démocratie, mais on met en place un système permettant de gouverner sans le peuple, et si nécessaire contre lui.
Curieusement le vote direct du peuple a lieu aujourd’hui
dans les deux pays d’origine profondément Celte que sont
la Suisse et l’ile de Mane ou un vote de tout le peuple a
lieu chaque solstice pour accepter ou refuser les lois proposées par leur gouvernement.
F.M.
détestable Cohn Bendit oui…
Le mépris du peuple
Daniel Cohn-Bendit est le représentant parfait d’une certaine «gauche» hédoniste-libertaire (dite « bobo »), médiatique et arrogante plus portée à défendre l’ »homoparentalité » les sans-papiers, l’ »art contemporain », les droits des minorités, le « politiquement correct » et la surveillance permanente du comportement d’autrui.
Cette bourgeoisie libérale de gauche, est d’autant plus permissive en matière de mœurs qu’elle est indifférente en matière sociale ; elle se tient à distance de milieux populaires dans lesquels elle ne se reconnaît plus.
Les « people » ont ainsi remplacé le peuple. Elue par la mondialisation, une Nouvelle Classe politique-médiatique s’est mise en place, qui associe dans un même élitisme de la richesse et du paraître des dirigeants politiques, hommes d’affaires et représentant des médias, tous intimement liés les uns aux autres (hors caméra, ils se tutoient et s’appellent par leurs prénoms), tous convaincus de la « dangerosité » des aspirations populaires.
Ce mépris du peuple s’alimente bien entendu de la critique d’un « populisme » assimilé désormais à n’importe quelle forme de démagogie.
Qui parle aujourd’hui du peuple s’expose par là même au reproche de « populisme ». Devenu une injure politique, le populisme est présenté comme une sorte de perpétuelle « maladie infantile » de la démocratie, dans une perspective à la fois péjorative et disqualifiante.
Régulièrement décrit comme « irrationnel »et sensible aux thèses « autoritaires », ce qui expliquerait sa tendance à s’abandonner aux mauvais bergers, le peuple peut dès lors être représenté comme dangereux, grossier, inculte, comme un segment de population composé de « beaufs », de « bouseux » ou de « petits blancs » qui ne parviennent pas à se dégager de leurs « préjugés » archaïques, dépassés qu’ils sont par l’histoire et incapables de se rallier à la perspective d’une « mondialisation heureuse ».