Cher Serge,
Dans France Catho, tu viens de pondre un article bien balancé sur le referendum suisse : 57 % des Suisses sont hostiles à la construction de minarets en Suisse. Tu nous expliques que ce résultat, scandale des pouvoirs européens (la Suisse ne fait pas partie de la Communauté) et des Églises européennes (les Suisses se sont f… des consignes de leurs Églises une fois de plus) est un résultat… embarrassant. Tu dis : « Ce n’est pas une bonne nouvelle ».
C’est pourtant un résultat… démocratique. 57, 5 % exactement !
Certes ce n’est pas un résultat républicain, au sens où, en France, dans la République française, un tel referendum n’aurait jamais eu lieu. La République, gouvernement de l’unanimité présumé des citoyens (voir le Contrat social de Jean Jacques Rousseau qui a inscrit tout cela dans le marbre) ne peut être que laïque. Tant que l’islam, minoritaire, apparaît dans l’Hexagone comme un outsider du catholicisme, on ne dira rien à l’islam et le CFCM pourra être colonisé par les intégristes, en toute tranquillité.
Mais enfin, c’est un résultat qui exprime l’esprit d’un peuple habitué à la diversité et qui la vit depuis des siècles, avec ses quatre langues officielles, le français, l’allemand, l’italien et le romanche. C’est un résultat… démocratique.
Face à ce résultat démocratique, on nous refait le coup du sanglot de l’homme blanc, on nous explique que c’est l’homme blanc qui est coupable de ne pas supporter la diversité. Intolérance quand tu nous tiens ! La consternation est universelle. Les Eglises ne manquent pas de joindre leur voix au chœur des pleureuses. Et personne n’ose se demander si une telle marque de méfiance n’a pas sa source dans la pratique de l’islam, religion conquérante et dominatrice, qui à Rome même, a souhaité construire une Mosquée dont les Minarets sont plus haut que la Basilique Saint Pierre. Signe qu’en Italie, pays de paix pour quiconque y est passé ne serait-ce que quelques jours,le Minaret n’est pas un signe de liberté religieuse mais de rivalité religieuse et de pouvoir.
En réalité, si l’islam était une religion de paix, il n’y aurait pas eu le problème des Minarets ni la votation des Suisses. C’est dans la mesure où les textes fondamentaux de l’islam, la Sourate 9 du Coran par exemple, sont des textes de guerre religieuse que les Suisses manifestent leur opposition. Ils ne s’opposent pas à la liberté, la tradition libérale en Suisse est bien plus ancienne qu’elle ne l’est en France (où c’est tout juste s’il y en a une). Il s’opposent à la rivalité religieuse, à la guerre interreligieuse qui sévit en Asie, en Afrique et en Europe, partout où l’islam s’implante.
La votation suisse est un acte de courage collectif. Il faut que l’islam se réforme. Il faut que les textes guerriers de l’islam, les textes appelant au meurtre des infidèles, soient publiquement dénoncés par une sorte de Concile musulman. Et je ne parle pas des textes sur les femmes, qui sont contraires à notre culture chrétienne et contraires à la civilisation.
Je voudrais vous raconter une rencontre avec Mustafa, un Kabyle qui ne mâche pas ses mots. La Kabylie, vieille population méditerranéenne n’en est toujours pas revenue d’avoir été islamisée. Les femmes, me dit-il fièrement, font encore le signe de croix sur leurs enfants nouveaux nés (j’avais déjà entendu cela). Dans son taxi, il m’explique : « Mahomet est un pédophile, il a aimé Aicha qui avait 9 ans ». On a continué à parler bien au-delà du temps de la course. Mais ce sont les premiers mots qui ont jailli de sa gorge. J’étais justement en train de lire le livre de Houchang Nahavandi sur Khomeiny (éd. Godefroy de Bouillon, à vous procurer d’urgence) où l’on trouve cette citation de « l’imam » révolutionnaire : « Ne laisse pas ta fille avoir son premier sang entre tes murs ». Conseil à un père de famille… Ah ! Si le persan était plus souvent traduit en français…
On me dira : ce genre de procès est trop facile… L’islam n’est pas seulement cela. Je le sais bien. C’est pourquoi une réforme de l’islam est nécessaire, une parole claire qui nous dise jusqu’où il faut prendre le coran au pied de la lettre et jusqu’où leurs hâdiths sont crédibles. Le mépris des Français pour la chose religieuse, leur positivisme viscéral leur font sous estimer ces problèmes. Éric Besson, ministre de l’intégration, a déclaré que les Minarets, c’était « une question d’urbanisme »(sic). Un tel mépris pour les religions et pour leur message dans ce qu’il a de spécifique n’est plus tenable aujourd’hui. Un tel propos est une insulte à l’islam de France et à tous ceux qui attachent de l’importance à la croyance. La société française a profondément changé. Le positivisme était jusqu’aux années 80 le fond de la culture du « Céfran », qui méprise souvent la foi chrétienne dont il est issu. Mais le Céfran doit se réformer, doit changer sa vision du monde, s’il veut comprendre ce qui se passe autour de lui.
Cher Serge, je crois vraiment que le referendum suisse méritait mieux que ce voilement de la face que tu viens de pratiquer. Il faut comprendre les Suisses. il faut comprendre les musulmans et les aider à s’intégrer à nos sociétés individualistes. Dans cette perspective, comme le soulignent les Allemands du CDU et des Italiens proches de Berlusconi (voir le beau papier de Olivier Figueras sur le Blog de Monde et Vie), la votation suisse est un symptôme. Ce n’est pas en cassant le thermomètre que l’on supprime le problème. Le jour où l’islam adopte les Béatitudes, promue au titre de charte des religions… il n’y a plus de problème de Minarets. Mais tant que la Sourate 9 n’a pas reçu son interprétation… tout est à craindre.
On nous obsède médiatiquement avec de fausses peurs, sur fond de milliards d’euros dépensés : ah ! la grippe, son vaccin et Roseline… Tout un sujet.
Les Suisses, je crois, ont montré à l’Europe qu’il y avait des raisons d’avoir vraiment peur, peur de l’archaïsme islamique. On attend tous, qu’on ait ou non le courage de le dire, on attend impatiemment, une vraie réforme de l’islam dans certains de ses textes fondateurs. Je parle d’une vraie réforme : toutes tendances confondues.
Bien que je sois fort satisfait du vote helvétique, je suis un peu étonné de lire l’Abbé de Tanoüarn proposer à l’Islam de « se réformer » par un « concile ». Je n’aurai pas la prétention de rappeler à ce respectable ecclésiastique que l’Islam est une religion révélée et qu’il n’est pas possible de changer la révélation comme on change de cravate. L’allusion à un « concile » me paraît amusante compte tenu du fait que, justement, les catholiques traditionalistes ont refusé le concile Vatican II qui se proposait de réformer l’Eglise. En somme, l’Abbé de Tanoüarn demande aux musulmans de faire ce que lui-même s’est refusé à faire pour sa propre religion. Il aurait été plus clair et plus direct de demander aux musulmans de se convertir au catholicisme, mais là, il n’y aurait plus eu d’article.