Dans la note du 22 novembre dernier (« 2010, l’année Henri IV »), nous vous avons présenté les objectifs et l’importance de cette initiative, placée rappelons-le sous le parrainage direct du chef de l’Etat; et nous avons tenté d’expliquer l’intérêt qu’il y avait à la soutenir.
« En rendant compte -écrivions-nous- de cette initiative officielle du Gouvernement français, en s’y associant et en y participant, on fait tout à fait autre chose que de se complaire dans un passé aboli. On accomplit, certes, un geste de mémoire, en exaltant ce roi pacificateur et réconciliateur, mais tourné vers le présent et l’avenir. On contribue à pousser à la roue pour la reconquête de notre Histoire, la ruine de la Bastille du mensonge de l’histoire officielle, grâce à laquelle nos adversaires ont réussi à falsifier notre passé, à le faire prendre en haine à une part du peuple, le coupant ainsi de ses Racines authentiques. Beaucoup de français en effet, abusés par l’ignorance et le mensonge, ne s’aiment pas, n’aiment pas la France, du moins la caricature mensongère qu’on leur en a montrée, et ne souhaitent donc pas prolonger cette aventure exaltante que représente notre Nation.
Exaltante, du moins, quand on connaît vraiment son Histoire, avec ses grandeurs et ses faiblesses (et même ses laideurs…) car comment pourrait-elle l’être -exaltante- lorsqu’on a été élevé en haine de son passé ? La réflexion n’est pas nouvelle, et elle n’est pas de nous: l’histoire de France -l’histoire officielle, enseignée dans les Écoles- paraît avoir été écrite par les ennemis de la France…… »
( pour lire, ou relire l’intégralité de cette note: 2010 année Henri IV.pdf ).
Le Prince Jean était à Rome, tout récemment, pour les festivités et manifestations marquant le coup d’envoi de cette année Henri IV. L’occasion de signaler, donc, le démarrage de cette année, et aussi de revenir un petit peu sur deux points d’histoire, mais qui vont vont bien plus loin que l’anecdote, puisqu’ils nous ramènent à l’Histoire, à la Culture et à la Civilisation: parlons donc un peu de la Messe annuelle célébrée depuis 1604 dans la cathédrale de Rome « pro felice statu gallicæ nationis », et des Pieux Établissements français de Rome…..
I : La Messe annuelle « pro felice statu gallicæ nationis », dans la cathédrale de Rome:
Cette messe que valait bien Paris, le roi Henri IV voulait l’entendre en bon catholique. Il chargea donc l’abbé Arnaud d’Ossat de négocier avec le pape Clément VIII la délicate affaire de son absolution. Elle n’était pas simple en effet. De nombreux cardinaux liés à la Cour d’Espagne se montraient hostiles et il fallait convaincre le Pape de la sincérité du roi. L’abbé d’Ossat déploya une extrême habileté et fut soutenu dans ses négociations par le chapitre du Latran.
Le Prince Jean devant la statue d’Henri IV, son aïeul
(oeuvre de Nicolas Cordier, 1608).
Le 17 septembre 1595, étant parvenu à faire accepter et la formule par laquelle le roi serait absous et la reconnaissance de la légitimité des prétentions d’Henri IV sur la couronne de France, l’abbé d’Ossat prononça, au nom du roi, la formule d’abjuration et reçut, en son nom, l’absolution de Clément VIII.
Pour remercier le chapitre du Latran de son aide décisive, Henri IV lui accorda par brevet en date du 22 septembre 1604 les bénéfices, alors importants, de l’abbaye de Clairac, située dans le diocèse d’Agen. Il disposait, en outre, qu’une messe solennelle « pro felice statu gallicæ nationis » serait célébrée chaque année par l’archiprêtre de la Basilique, assisté par le chapitre, au jour anniversaire de sa naissance, c’est-à-dire le 13 décembre, fête de la Sainte Luce.
En remerciement, le chapitre décida de reconnaître pour Henri IV et ses successeurs le titre de « Premier et unique Chanoine d’honneur du Latran ». Il fit également élever, à ses frais, une grande statue d’Henri IV en pied, un glaive à la main. Cette statue, due au sculpteur lorrain Nicolas Cordier, se trouve dans le portique du transept de droite. Elle fut inaugurée à Rome en 1608 par le marquis de Villeroy, ambassadeur de France.
II : Les Pieux Établissements de la France à Rome et à Lorette sont une fondation française installée en Italie, constituée au cours des âges de dons et de legs de Français illustres ou obscurs, dirigée par des organes propres, et placée sous la tutelle de l’Ambassade de France près le Saint Siège.
L’affectation de certains de ses biens, comme l’ensemble conventuel de la Trinité des Monts et l’église de Saint Claude des Francs-Comtois de Bourgogne, fait l’objet d’accords internationaux bilatéraux entre la France et le Saint Siège. En outre, son dernier règlement, du 25 août 1956, a été approuvé par bref du Pape Pie XII, en date du 8 septembre 1956.
Ils comprennent aujourd’hui :
– Cinq églises et leurs dépendances:
* · Saint Louis des Français – Piazza San Luigi dei Francesi, 5
* · La Trinité des Monts – Piazza Trinità dei Monti, 3
* · Saint Nicolas des Lorrains – Largo Febo, 19
* · Saint Yves des Bretons – Vicolo della Campana, 8
* · Saint Claude des Francs-Comtois de Bourgogne – Piazza San Silvestro
– 13 immeubles de rapport dans Rome.
– A Lorette, 1 petit immeuble, la Chapellenie nationale de France, dans le centre ville, et quelques hectares de terres.
La vocation première de cette fondation, conformément aux dispositions testamentaires de ses nombreux légataires, est d’entretenir les communautés religieuses qui desservent ses cinq églises (communauté de Saint Louis, couvent et rectorat de la Trinité des Monts, chapellenie nationale de France à Lorette) et d’assurer l’accueil des pèlerins francophones à Rome (Maison d’accueil Saint Joseph de la Trinité des Monts, Centre pastoral d’accueil).
Au-delà, elle contribue, par l’organisation de manifestations, au rayonnement de la France à Rome : par exemple, en 2002, fut commémoré le cinquième centenaire de la pose de la première pierre de l’église de la Trinité des Monts, par une exposition, un colloque en partenariat avec l’École française de Rome et une série de concerts ; en 2003, fut célébré le 700ème anniversaire de la mort de Saint Yves par un colloque « Riches et pauvres devant la justice », présidé par le Cardinal Mario Francesco Pompedda, alors Préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, et par l’inauguration de la façade rénovée de Saint Yves des Bretons.
Enfin les cinq églises françaises de Rome, considérées comme des monuments historiques français, font l’objet de vastes campagnes de restauration, menées en partenariat avec le Ministère français de la Culture et de la Communication, le Sénat de la République française, les Conseils régionaux de Bretagne et de Lorraine, les surintendances italiennes territorialement compétentes et les Musées du Vatican. Une nouvelle convention liant le Ministère français de la Culture et de la Communication et les Pieux Établissements a été signée par M. Jean-Jacques Aillagon lors de sa visite, le 8 mars 2003.
Les Pieux Établissements sont dirigés par la Congrégation générale, composée de 12 Français de Rome, pour moitié ecclésiastiques, pour moitié laïcs, et présidée par l’Ambassadeur de France près le Saint Siège, M. Stanislas Lefebvre de Laboulaye. Il est assisté par la Députation administrative que préside le Ministre Conseiller de l’Ambassade, M. Alexandre Morois, et qui comprend l’Administrateur, Le R.P. Bernard Ardura, et le Trésorier des Pieux Établissements, M. Pierre Blanchard. Une petite équipe exécutive de quatre personnes est conduite par l’Administrateur-délégué (à titre indicatif, le budget 2007 des Pieux Établissements est de 3.720.000€).
Cincinnatus sur Une initiative papale qui, curieusement, arrive…
“Nous ne sommes pas capables en France d’une révolution de velours, nous sommes incapables de faire…”