J-B est élève en Terminale ES. Avec un ou deux autres de la classe, il voulait venir, le 13 novembre, aux Arcenaulx (à Marseille), écouter le Prince. Deux élèves de l’école se sont tués, en voiture, le lundi précédant, dont un de la classe même de J-B; le coeur n’y était plus, évidemment, et du coup personne n’est venu… Un mois après, nouvelle invitation -à lui et aux autres- à venir pour le 21 janvier, cette fois, puisque le Prince sera là, de nouveau, en compagnie de Jean-François Mattéi.
Et comme je leur parlais du Prince et de son livre, et que je leur disais que je le trouvais bon, tout simplement, J-B -le meneur…- m’a en quelque sorte mis au défi de lui dire en quoi et pourquoi il était bon, et pourquoi il l’achèterait et le lirait, et pourquoi il viendrait le 21 janvier etc… etc…
Comme ça sonnait, et que je n’avais pas le temps de rester avec eux, j’ai imaginé -avec l’esprit de l’escalier…- ce que je leur aurais dit si on avait pu prolonger la discussion, et j’ai fait dans ma tête le court courriel suivant, que je lui ai envoyé le soir-même.
On verra si j’ai été convaincant s’il vient (s’ils viennent….) le 21 janvier….
Cher J-B,
Tu veux savoir pourquoi j’ai dit que c’était un bon bouquin. En voici au moins six raisons:
1: le Prince est sérieux et serein (tu connais le slogan de la force tranquille…): il n’y a pas chez lui de promesses électorales (dont on sait pertinemment qu’à 80% voire plus elles ne sont pas tenues), pas d’agitation; il ne cherche pas à épater ou à en mettre plein la vue. Il fait correctement, sérieusement, son boulot et, dans son genre, il fait un peu penser à Louis XIV, dont cette mauvaise langue de Saint Simon vantait malgré tout l’application qu’il mettait à faire son métier de roi…
2: le Prince est cultivé: il a étudié, il a lu, il a discuté (beaucoup); puis il a réfléchi. Il a digéré ces idées, ces réflexions, ces savoirs, qui ressortent et apparaissent dans le livre. On y rencontre Jacques Bainville, Simone Veil, le cardinal Lustiger, Jean Guitton, Alain Peyrefitte, Saint Augustin, Aragon (mais oui…) et de nombreux autres : c’est un des charmes du livre…
3: le Prince parle d’expérience: ce n’est pas un idéologue, il n’assomme pas avec un catalogue de yaka/izonka/ifokon, genre 110 mesures d’un candidat. Il gère une fôrêt; il a fondé son entreprise; il est allé aux États-Unis, où il s’est frotté aux réalités économiques; il a rencontré des gens au Liban, au Maroc, en Pologne, au Canada; il rencontre le roi du Maroc, des scientifiques de haut niveau (Iter a Cadarache), de très nombreux chefs d’entreprise et responsables économiques, et des gens de tous milieux et de toutes conditions… Ce qu’il dit ou écrit, c’est toujours du concret….
4: le Prince est un homme d’Espérance, qui est évidemment bien plus et bien mieux que l’optimisme. Thibon disait qu’il fallait des hommes de grand vent. Lui, il est ferme dans ses Racines, bien tanqué comme on dit chez nous dans sa Foi, sa Famille et son Histoire, ce qui est la meilleure façon d’affronter les difficultés d’aujourd’hui (il dit souvent: « Les temps sont durs, mais ce sont nos temps »).
5: le Prince parle avec un grand bon sens (lis le chapitre sur l’Education…).
6: le Prince nous change des calculs mesquins et misérables des médiocres ambitions personnelles, des sordides combines de partis, des calculs purement électoraux et des intérêts purement personnels, du clientélisme etc… Jean Guitton parlait de « porter le tout »: le Prince porte le tout de la Nation, et non pas des intérêts catégoriels et conjoncturels…
Voilà. Maintenant c’est toi qui vois. De toutes façons, on ne peut pas tout dire par écrit, et rien ne vaut le contact personnel. Alors au 21 ?…
Henri sur Journal de l’année 14 de Jacques…
“D’abord nous remercions chaleureusement le Prince Jean de ses vœux pour notre pays et de répondre…”