Pieuse Jacquerie à Thiberville: les fidèles unanimes disnet Non à la politique de terre brûlée de l’évêque d’Evreux, Mgr Nourrichard, et Oui à la politique de réconciliation prônée par Benoît XVI !
Nous reproduisons dans cette lettre (c’est Paix Liturgique qui parle, ndlr) des informations diffusées par le Comité de soutien à l’abbé Michel qui s’est constitué à la suite de la décision incompréhensible de l’évêque d’Evreux, Monseigneur Christian Nourrichard, de détruire la florissante paroisse de Thiberville et son curé Monsieur l’abbé Francis Michel, en rajoutant des précisions que nous ont données d’autres témoins.
Les faits
Le diocèse d’Évreux est l’un des plus sinistrés de France. Après Monseigneur Gaillot et Monseigneur David, Monseigneur Nourrichard, l’un des prélats les plus progressistes de France, gère la faillite d’une terre jadis chrétienne, où les églises se ferment les unes après les autres, les catéchismes sont désertés, les vocations découragées, les finances asséchées.
Dans ce désert, un prêtre, l’abbé Francis Michel (ci dessous), maintient la plus vivante des paroisses, Thiberville. Il se trouve que ce curé, qui n’est pas issu du monde traditionaliste mais qui est profondément traditionnel, c’est-à-dire catholique, a appliqué par anticipation le Motu Proprio Summorum Pontificum du pape Benoît XVI, depuis de longues années. Dans sa paroisse sont célébrées des messes dans la forme dite aujourd’hui « extraordinaire » et des messes dans la forme « ordinaire », mais de manière conforme aux vœux de Benoît XVI et « tournées » vers le Seigneur. Le résultat ? Thiberville et les 14 clochers que dessert l’abbé Michel forment l’ensemble catholique le plus vivant et le plus missionnaire – le seul encore vivant – du diocèse d’Évreux : église de Thiberville comble à chacune des 3 messes dominicales, desserte « tournante » des autres églises, célébrations des fêtes patronales, processions, catéchismes, participation active des fidèles, foule d’enfants de chœur, confréries, toutes les églises magnifiquement restaurées, registres attestant d’un très grand nombre de mariages et de baptêmes, enterrements assurés par le curé lui-même, etc. Ces paroisses où la communion de tous les catholiques est vécue de manière exemplaire est un modèle d’application de la volonté du Pape.
Au-delà de toutes les autres raisons avancées, c’est pour cela que l’évêque veut faire disparaître le culte à Thiberville. L’idéologie de « l’esprit du Concile », avec 40 ans de retard, doit s’y appliquer, même si cela doit détruire la dernière véritable paroisse de ce pauvre diocèse. Après bien des épisodes, Monseigneur Nourrichard a tenté de mettre fin à cette expérience dimanche dernier, le 3 janvier 2010, en se rendant à Thiberville avec ses collaborateurs pour annoncer sa décision sans appel : la paroisse de Thiberville n’a plus de curé propre, l’abbé Francis Michel est « révoqué » (et nommé nulle part ailleurs) et la paroisse sera jointe à un « ensemble paroissial », celui de Bernay. En somme, la mort du catholicisme paroissial plutôt que le recul de l’idéologie !
Dimanche 3 janvier matin :
Tout le monde avait ce jour là les yeux fixés sur ce cas exemplaire d’une communauté paroissiale rurale locale, qui veut appliquer les décisions du Pape et que l’évêque veut faire mourir. Le spectacle a dépassé ce que l’on pouvait imaginer : une communauté unanime qui crie (physiquement) sa colère contre sa condamnation à mort par leur « pasteur ».
Monseigneur Nourrichard (ci dessous) est donc arrivé dimanche dernier à Thiberville à 9 h 30, avec son chancelier (qui semblait être plus là par ordre de l’évêque que par conviction et avait bien du mal à cacher sa tristesse) ainsi que son vicaire épiscopal, curé de Bernay, le Père Jean Vivien (accompagné de son conseil paroissial de Bernay), pour annoncer la révocation du curé trop papiste à son goût. Il s’est engouffré dans l’église et s’est d’abord terré dans la sacristie. Tous les paroissiens locaux de Thiberville étaient là. L’église était archicomble (entre 400 et 500 personnes), nef, chœur, chaire même, une partie des paroissiens n’ayant d’ailleurs pas pu entrer. Au premier rang, étaient présents le maire et conseiller général ainsi que tout le conseil municipal, dans le chœur la confrérie des charitons était en grande tenue. L’abbé Michel sort alors de la sacristie pour les derniers préparatifs de la messe de l’évêque : il est accueilli par une ovation interminable, comme lorsque le Pape entre dans Saint-Pierre de Rome !
Puis entre l’évêque d’Évreux, en chasuble JMJ Castelbajac, qui commence à expliquer aux fidèles, par un lapsus malheureux qu’il est venu à Thiberville célébrer … « la Toussaint ». Hilarité générale… Ensuite, lorsqu’il a voulu annoncer la révocation injuste de l’abbé Michel la pieuse jacquerie s’est amplifiée au maximum créant un brouhaha général. Monseigneur Nourrichard qui n’a jamais voulu dialoguer avec les fidèles de Thiberville les a toisé superbement et a entendu imposer sa décision d’un autre âge : plutôt la mort de la paroisse qu’une paroisse de ce type.
Face à cette provocation et ce mépris de l’évêque, les parents se sont levés et sont allés chercher au chœur leurs enfants servants de messe afin qu’ils n’assistent pas plus longtemps à cette entreprise peu honorable d’un évêque contre une communauté dont il a pourtant la charge. A leur tour, les élus locaux quittent l’église en raison de l’attitude méprisante de Monseigneur Nourrichard et son refus de dialoguer. Peut-on imaginer une plus grande accumulation de maladresses par un évêque censé être un homme « d’ouverture » ?
L’évêque, qui ne sait plus où il en est, apostrophe l’assistance, et intime à ceux qui ne sont pas d’accord avec sa décision de sortir. Le résultat est éloquent : toute l’assistance quitte l’église à l’exception de 21 personnes : dont 3 seulement sont des fidèles de Thiberville et les autres sont le conseil paroissial du Père Jean Vivien venu de Bernay en renfort et se trouvant passablement déconfit par le » sale boulot » dont ils découvrent avoir été chargé. Dans et hors de l’église, l’évêque d’Évreux a pu mesurer la colère du Peuple de Dieu, chacun, les plus vieux n’étant pas les moins engagés, s’approchant de lui pour lui dire ses quatre vérités et lui conseillant de réviser son catéchisme. A quoi l’évêque a opposé un mépris total pour ces bouseux normands qui n’ont décidément rien compris au Concile. Le tout devant la télévision et les journalistes locaux. Des journalistes parisiens présents, que l’on ne peut taxer de traditionalisme, étaient particulièrement stupéfaits et concluaient que l’évêque qui s’était montré totalement incapable de gérer une situation qu’il avait provoquée, devait logiquement démissionner.
L’abbé Michel a alors annoncé qu’il allait comme d’habitude célébrer la messe à Bournainville-Favrolles, à 11H 15. Les élus et les paroissiens l’ont suivi en si grande foule que l’église n’a pas pu contenir tout le monde. Messe « réforme de la réforme » face à Dieu. L’évêque en état de rage froide a poursuivi sa victime, mais n’a pu pénétrer dans la nef en raison de la foule des fidèles amassée dans et hors de la petite chapelle.
Dimanche 3 janvier après midi
A 16 heures, alors que le chapelet est récité par une assistance comble devant le Saint Sacrement dans l’église de Thiberville, Monseigneur Christian Nourrichard revient sur les lieux où il a créé le scandale accompagné du Chancelier et du Père Philippe Bénard, vicaire à Bernay, qui avait déjà été nommé nouveau curé de Thiberville par une note officielle du 30 juin 2009 (http://evreux.catholique.fr/contenu/documents/presse/0906_nominations09%20.pdf) lors d’une précédente tentative de coup de force de Monseigneur Nourrichard contre la paroisse de Thiberville (cette nomination n’avait été suivie d’aucun effet concret). L’évêque s’assied dans la nef (pour créer un nouveau scandale ?). Le Maire va immédiatement s’installer à côté de lui. Puis juste avant que la messe de 17 heures soit célébrée l’évêque quitte l’église. Monseigneur Nourrichard avant de partir fait savoir à l’ancan « qu’on n’en restera pas là ». Puis la messe en forme extraordinaire commence très pieusement, au cours de laquelle l’abbé Michel fait les annonces de la semaine : tout continue comme avant, il reste à Thiberville (le presbytère appartient à la Mairie et le Conseil municipal a voté à l’unanimité son maintien à la disposition de l’abbé Michel) et fera un recours devant les juridictions compétentes.
Les Commentaires de Paix Liturgique
1/ Après 40 ans de guerre et… de retard, Monseigneur Nourrichard entend enterrer une paroisse catholique dynamique ou cohabitent depuis de nombreuses années les deux formes du rit romain dans la paix. Thiberville est la paroisse du diocèse qui a le plus grand nombre d’enfants catéchisés, les quêtes les plus abondantes ou encore le plus grand nombre de baptêmes. Thiberville est la preuve vivante que l’échec de la pastorale des dernières quarante années n’est pas une fatalité. Là où un simple curé, avec ses qualités et ses défauts, fait ce que l’Eglise demande, les choses fonctionnent plutôt bien, en tous les cas mieux qu’ailleurs… Inutile de chercher plus loin les raisons de l’acharnement de Monseigneur Christian Nourrichard et du Père Jean Vivien contre l’abbé Michel. L’abbé Michel, Monseigneur Nourrichard et le Père Jean Vivien sont de la même génération, séminaristes à la même époque, les fidèles ont donc l’impression d’être pris entre le marteau et l’enclume de vieux compte à régler… Situation incroyable de la part d’un évêque qui devrait d’abord être le père de tous…. Les évènements récents de Thiberville ne sont qu’une illustration de plus d’un vieux contentieux et de jalousies que l’évêque et quelques prêtres nourrissent contre l’abbé Michel qui n’a pas pris la même voie qu’eux et a préféré suivre celle que propose le Pape. Il suffit de voir la mine réjouie du père Jean Vivien lors de l’interview par France 3 (http://info.francetelevisions.fr/video-info/player_html/index-fr.php?id-video=&chaine=&id-categorie=JOURNAUX_LES_EDITIONS_REGIONALES_HAUTE_NORMANDIE_1920&ids=&timecode=false=false) dimanche dernier pour comprendre qu’il est heureux de se débarrasser de cette manière de son confrère voisin avec qui les comparaisons commençaient à devenir embarrassantes eu égard à leurs bilans respectifs…
2/ A Thiberville comme à Langres c’est la même opposition à la politique de paix et de réconciliation prônée par Benoît XVI qui s’exprime. Monseigneur Nourrichard ne veut pas du Motu Proprio de Benoît XVI dans son diocèse. Monseigneur Nourrichard ne veut pas de l’esprit Benoît XVI dans son diocèse. Pour mémoire, Monseigneur Nourrichard, que l’on appelle désormais partout en France « Monseigneur H1N1 » est l’évêque qui dans un communiqué en date du 26 octobre 2009 interdisait à ses prêtres de distribuer dans son diocèse la communion sur les lèvres … afin de freiner la propagation du virus H1N1 (sic !) pendant que le Pape, inlassablement ne cesse de montrer l’exemple en distribuant systématiquement la communion aux fidèles sur la langue et à genoux. Faire le contraire de ce que demande le Pape et se déclarant fidèle au Pape, reprocher à un prêtre qui obéit au Pape de désobéir à son évêque, voilà la duplicité de Monseigneur Nourrichard qui hier a scandalisé le Peuple de Dieu à Thiberville.
3/ Le Concile Vatican II reconnaît, ne cesse-t-on de nous dire, une dignité particulière et des droits aux laïcs. Comme dans un état totalitaire Monseigneur Nourrichard, méprise comme
n’aurait pas osé le faire un prélat d’Ancien Régime les fidèles et la voix populaire et entend imposer le désert spirituel l’apartheid liturgique à Thiberville d’un simple claquement de doigts. L’évêque a ainsi nommé un nouveau conseil paroissial à Thiberville composé … d’illustres inconnus, méprisant au passage la légitimité des conseillers actuels, légitimement et démocratiquement élus. L’évêque refuse de dialoguer, impose ses volontés souveraines au mépris le plus criant de la réalité de terrain et voudrait se faire passer pour la victime auprès des journalistes devant qui il regrette de ne pouvoir discuter avec ces « gens fermés qui ne veulent rien savoir, rien entendre »… Mais de qui se moque-t-on ? C’est un retour, en pire, à l’Église pyramidale de Pie XII, contre laquelle tonnait le P. Congar ! Le dimanche 3 janvier, toute la paroisse de Thiberville à l’unanimité a dit à l’évêque sa colère et son refus non pas d’obéir (au contraire, ils entendent obéir au Pape !), mais d’être frappée par un ordre tyrannique. Il ne s’agit pas de la réaction d’un groupe mais de celle d’une paroisse entière, unie dans sa diversité sous l’autorité bienveillante et aimante d’un curé. Monseigneur Nourrichard a perdu le contact avec la base et a réussi à ne pas se faire aimer par les fidèles de son diocèse. L’évêque d’Évreux, comme tel prélat irascible du moyen âge, jette « l’interdit » sur une paroisse, et la paroisse refuse de mourir ! C’est un véritable camouflet pour le prélat qui, sans parler de stupéfiante maladresse, s’est conduit de manière aussi peu digne que possible de sa charge.
4/ De nombreuses voix commencent d’ailleurs à estimer que la démission pourrait être suggérée à un évêque qui s’est montré à ce point incapable du gouvernement d’une communauté humaine, inapte au dialogue, ignorant la négociation, incompétent dans la gestion d’une crise, que non seulement il n’a pas évitée ou apaisée, mais qu’il a exacerbée au maximum. Dans un cadre administratif ou dans celui d’une entreprise, Christian Nourrichard serait immédiatement déplacé ou se verrait proposer une indemnité de licenciement. D’autant que, en ce pays de bocage normand, où les manifestations paysannes sont parfois particulièrement musclées, personne ne peut assurer que des troubles plus graves (occupations d’églises, à Bernay, à Évreux ?) ne viennent répondre à ce qui serait considéré comme des provocations gratuites par un personnage dont la nomination s’avère catastrophique.
5/ Il est clair que le président de la Conférence épiscopale de France et les évêques de la tendance du cardinal Vingt-Trois, aussi hostiles au Motu Proprio que l’évêque d’Évreux mais de manière bien plus feutrée et policée que lui, vont être particulièrement gênés par cette déplorable affaire : la « bavure » de Mgr Nourrichard ne va pas faire remonter la côte de l’épiscopat français auprès des autorités romaines et encore moins dans l’esprit du public catholique français. Pour les évêques de la majorité de la CEF, on ne pouvait imaginer une plus désastreuse contre-publicité. Si l’Église adoptait, comme ce serait logique en fonction des idées de Mgr Nourrichard et de ses amis, les modes démocratiques, l’évêque d’Évreux est typiquement de ceux qui conduiraient leur parti aux catastrophes électorales.
6/ Pour soutenir l’abbé Michel et la paroisse de Thiberville et être informé des prochaines actions dans le diocèse d’Evreux :
Adresse mail : thiberville27@yahoo.fr
Blog de soutien : http://thiberville-soutien-abbe-michel.hautetfort.com/
Abbé Francis Michel
Presbytère
27230 Thiberville
(1) : lettre du 6 janvier 2010.
Noël Stassinet sur On attend une vigoureuse réaction du…
“Alors les grands penseurs de la gôôôche on se réveille ? On a une panne de…”