A lafautearousseau, on aime bien, lorsqu’on critique franchement quelqu’un, rétablir l’équilibre -si l’on peut dire- et faire ressortir, après s’être opposé à tel ou tel, des points de convergence, chaque fois que cela est possible.
Nous l’avons fait avec Michel Onfray -avec qui nous n’avons pas été tendres à plusieurs reprises- mais chez qui nous notons avec intérêt une certaine évolution dans la pensée et le discours, depuis quelques temps….
Et nous le faisons bien volontiers, aujourd’hui, avec Bernard-Henry Lévy, avec qui non plus nous n’avons pas toujours été d’accord, loin s’en faut. Raison de plus pour apprécier, vraiment, les propos qu’il a tenu -sur Pie XII et Benoît XVI- dans le Corriere della Sera, et que rapporte ainsi le journal La Croix (1)
« Il faudrait en finir avec la mauvaise foi, le parti pris et, pour tout dire, la désinformation dès qu’on parle de Benoît XVI », affirme « BHL » dans cet article repris en une dans son intégralité par le quotidien du Vatican, l’Osservatore romano.
« Depuis son élection, on a intenté un procès à son ultra conservatisme… comme si un pape pouvait être autrement que conservateur. On a insisté… sur le pape allemand, sur le post-nazi en soutane », relève-t-il dans cet éditorial intitulé « Quand les boucs émissaires s’appellent Pie et Benoît, mauvaise foi et désinformation ».
Le philosophe salue les gestes et déclarations du pape dimanche (17 janvier, ndlr) lors de sa visite à la synagogue de Rome, comme la prière devant la plaque à la mémoire des 1.021 Romains déportés ou « le pardon demandé au peuple juif dévasté par la fureur d’un antisémitisme aux vieilles racines catholiques ».
Sur la question « très complexe » de Pie XII, il note que Rolf Hochhuth, auteur du livre Le Vicaire « qui, en 1963, a lancé la polémique sur les silences de Pie XII » est « un négationniste patenté, plusieurs fois condamné comme tel ».
« Le terrible Pie XII, quand il n’était encore que le cardinal Pacelli, a été co-auteur avec Pie XI de l’encyclique Mit brennender Sorge (avec vive préoccupation) qui continue à être encore aujourd’hui un des manifestes anti-nazis les plus fermes et les plus éloquents », affirme le philosophe.
Il s’étonne que « dans le silence assourdissant du monde entier sur la Shoah », on « fasse porter tout le poids ou presque sur celui qui, parmi les dirigeants de l’époque, n’avait pas de canons ni d’avions à sa disposition, n’épargna pas ses efforts pour partager, avec ceux qui en disposaient, ses informations et sauva en personne, à Rome mais aussi ailleurs, un très grand nombre de ceux dont il avait la responsabilité morale ».
(1) : La Croix du 20 Janvier (reprenant une dépêche AFP, qui cite elle-même un article de BHL dans le Corriere della Sera, du mercredi 19 janvier).
Plus on avance dans la connaissance moins on est catégorique.
On l’a vu avec le très républicain Max Gallo et bon nombre d’excellents historiens comme François Furet.
Il me semble même que certains journaux ont dans leurs récents articles dénoncé quelques idées reçues sur notre Histoire. On avance à très petits pas.
Il faudra du temps pour apporter un peu de calme dans les récits de la dernière guerre.
Votre objectivité vous honore.
Timeo Danaos et dona ferentes.
Mais bon, je dois sans doute faire du mauvais esprit.