La croisade contre le climatiquement correct de Claude Allègre ne fait d’ailleurs que commencer puisque son prochain livre, qui sort en février, s’appellera (tout un programme, et prometteur !…) L’imposture climatique ou la fausse écologie….
Pour être, sinon tout à fait complet (n’éxagérons pas !…), du moins pour l’être un petit peu plus, disons que la préparation de cette note nous a fait tomber, par le plus grand des heureux hasards, sur un commentaire de Ma vérité sur la planète, par Guy Millière (1). Comme il le dit très justement:
L’avenir, écologiquement correct ?….
« Allègre s’en prend résolument aux membres de ce qu’il appelle la « secte verte », dont l’un des représentants, Nicolas Hulot, continue à sévir médiatiquement et à prétendre jouer les directeurs de la conscience écologique du pays. Al Gore, fait la même chose à l’échelle planétaire et se rend sur les cinq continents pour présenter, au prix d’une modique rémunération de 200 000 $ de l’heure (tout de même…), un film fantastique qu’il qualifie de documentaire….
« Les totalitarismes n’arrêtent leur avancée qu’à partir du moment où on les combat et où on se donne les moyens de les vaincre. L’Europe a partiellement succombé au totalitarisme islamiste. Elle se laisse imprégner présentement par un totalitarisme écologiste qu’il faut pointer du doigt en le désignant comme ce qu’il est : une tentative de semer la peur aux fins d’obtenir la servitude et la mise en place d’une dictature qui, cette fois, ne s’établirait pas au nom d’une idée du « prolétariat », mais au nom d’une idée de la « nature ».
Une excellente façon de lutter contre le totalitarisme léniniste, et de le faire tomber, a impliqué de montrer qu’il était une imposture. On peut lutter contre le totalitarisme écologiste et commencer à l’ébrécher en montrant qu’il constitue une imposture lui aussi…. »
On nous parle de réchauffement global, dit-il. Encore faut-il discerner la complexité extrême du climat et de ce qu’on appelle l’effet de serre, encore faut-il admettre que la prévision en matière de climat reste marquée par de profondes incertitudes, et encore faut-il dire que parler de climat global (et donc de réchauffement global) n’a scientifiquement pas de sens. Des phénomènes s’observent dont on peut chercher l’explication, mais dont on ne peut faire un tout homogène : si les glaces fondent au pôle Nord, ainsi, elles s’épaississent au pôle sud, et si des glaciers fondent dans les Alpes, leur masse reste stable ou s’accroît en Scandinavie. « Le raisonnement scientifique nous suggère l’incertitude, les ordinateurs et les modèles mathématiques prévoient, avec certitude, l’avenir ». On choisit les ordinateurs et les modèles mathématiques plutôt que le raisonnement scientifique.
Lorsqu’on observe historiquement des montées de CO2 dans l’atmosphère, celles-ci, par ailleurs, viennent longtemps après les augmentations de température constatées : on peut difficilement dire que la cause précède l’effet, à moins de mentir. Rien de validé scientifiquement ne montre qu’il y a un réchauffement, rien ne montre qu’un éventuel réchauffement, s’il devait y en avoir un, serait dû aux activités humaines. Le GIEC et le protocole de Kyoto sont politiques et non scientifiques, et les propositions qui en découlent seraient punitives, destructives, et inutiles puisqu’au mieux capables d’obtenir des résultats infimes pour un prix prohibitif.
Il vaudrait mieux cesser de se pencher sur des faux problèmes et regarder en face les vrais problèmes : pénurie d’eau potable en raison d’une insuffisance d’installations techniques, déficit d’approvisionnement en énergie privant d’électricité des milliards d’êtres humains (le nucléaire restant le secteur le plus prometteur), optimisation de la production alimentaire grâce aux biotechnologies…. »
(1): dans « Les 4 Vérités hebdo ».
On peut toujours discuter des méfaits réels ou supposés du nucléaire, de la réalité du « trou » dans la couche d’ozone ou de l’aggravation de l' »effet de serre « . Mais on ne peut nier la désertification et la baisse des rendements agricoles, les retombées acides, la détérioration des couches phréatiques, la réduction de la biodiversité, la déforestation et le recul des terres arables. On ne peut nier la diminution des stocks de pêche, la disparition de l’humus et des couvertures végétales, les terres livrées au ruissellement, les rivières transformées en égouts.
A une époque où la politique politicienne ne pousse guère à se préoccuper du long terme, à une époque aussi où tant de nos contemporains se soucient surtout de distractions immédiates, la préoccupation écologique rencontre son succès le plus vif auprès des jeunes. C’est normal, puisqu’après tout il s’agit de leur avenir.
Mais l’écologie politique profite aussi du déclin de la classe politique, de la crise des systèmes institutionnels, de l’épuisement de l’Etat-nation. Elle va de pair avec le double désarroi d’un monde ouvrier trahi par le réformisme de gauche et d’une classe moyenne dont les intérêts ne coïncident plus avec ceux du capitalisme financier. Elle annonce un mouvement vers plus de responsabilité des citoyens, plus de démocratie participative, plus de solidarité communautaire.
Symptôme révélateur de l’incapacité des idéologies et des religions classiques à faire face aux problèmes soulevés par la modernité dans le contexte d’une société séculière et urbaine, elle constitue, n’en déplaise à Mr Allègre, le type même du mouvement politique et social « post-moderne « , c’est-àdire qu’elle possède, un caractère fondamentalement nouveau.
Nouveau? Est-ce si sûr? Tout ce que vous énumérez (avec raison) fait partie de l’enlaidissement du monde dénoncé depuis plus d’un siècle par des hommes de lettres comme Gobineau. L’écologisme politique se laisse porter par la vague d’inquiétude justifiée face à ce phénomène. Il n’en est pas moins une manipulation et une imposture, non seulement parce qu’il considère comme établies des évolutions discutables, comme le réchauffement climatique, mais encore et surtout parce qu’il fait croire à ses dupes que les rites conjuratoires et macérations dont il nous tympanise (tri écologique, non usage de sachets, abstention d’eau, achat de marchandises estampillées, privations etc..) ont un quelconque résultat sur une évolution dont toute la logique industrielle et massifiante est la cause: la société du gaspillage, à laquelle il se garde bien de toucher car ce serait remettre en cause les présupposés les plus sacrés des fondamentaux démocratiques. Allègre a raison de les attaquer.
Mon Cher Antiquus, mon propos était d’évoquer l’écologie et non l’écologisme ou les prétendus écologistes. Il y a évidemment bien des façons de parler de l’écologie, selon qu’on la conçoit sous l’angle de l' »expertise » technicienne, ou qu’on en attend une sagesse de rechange.
Plusieurs choses au moins sont sûres. D’abord, l’écologie signe la fin de l’idéologie du progrès : l’avenir, désormais, est plus porteur d’inquiétudes que de promesses.
L’écologie est d’autre part l’un des rares courants de pensée qui osent affronter de plein front l’idéologie de la marchandise.
Par là même, l’écologie rend obsolète le vieux clivage droitegauche. Refusant le libéralisme prédateur elle est en même temps révolutionnaire par sa portée comme par ses intentions.