Le procédé est courant, et bien connu: dans toutes les dictatures et tyrannies -et l’Algérie en est une…- dès qu’il y a trop de problèmes à l’intérieur, créés par la corruption, la gabegie, l’incompétence… des dirigeants, on distraie l’opinion publique en agitant des chiffons rouges. La ficelle est très, très grosse, mais, bon… C’est ce qui se passe avec Bouteflika, qui nous refait donc, pour la énième fois, le coup de la demande d’excuses pour la colonisation….
Mérite-t-il la palme de l’ignorance ou celle de la mauvaise foi ? Et pourquoi pas les deux ? Lui qui n’est pas gêné de venir se faire soigner chez nous, mais qui ne ne recule devant aucune outrance verbale, devant aucune contre-vérité historique pour nourrir son propos haineux, et -au sens propre du terme- ab-errant (du latin « ab », loin de, et « errare », divaguer: se dit de celui ou celle, ou du propos, qui divague loin de la raison, du bon sens…).
Adepte du « plus c’est gros, plus ça passe », ce n’est donc pas la première fois qu’il demande réparation pour le « génocide » (sic !) commis par la France en Algérie à partir de 1830.
Enfin, commis, c’est si l’on s’en tient à « l’évangile selon Saint Abd-el-Aziz », car si l’on s’en tient à l’Histoire vraie, il s’est passé beaucoup de choses en Algérie, pendant la présence française, mais certainement pas de génocide !
Le piquant de l’histoire vient de ce qu’en réalité, et puisqu’il tient tant à parler des crimes du passé, il semble oublier que lui et les siens sont les héritiers des conquérants musulmans qui, au septième siècle, ont envahi l’Afrique du Nord, qui ont liquidé l’Empire Romain et qui ont, par la force, remplacé le christianisme par l’Islam, et la romanité par l’arabisme. Et qui ont donc imposé à des populations jusque là profondément romanisées et christianisées un changement radical que l’on peut, pour le coup, qualifier de « génocide culturel ». Car si aujourd’hui il y avait en quelque sorte parité entre l’Islam et le Christianisme dans ces contrées jadis exclusivement chrétiennes (1) on pourrait tenir la conquête musulmane du septième siècle pour un fait historique comme un autre.
Mais voilà, comme en Turquie, comme en Egypte, la victoire militaire de l’Islam a signifié la disparition pure et simple de tout ce qu’il y avait « avant« , et son remplacement par la langue, la religion, les moeurs des envahisseurs. Et c’est pourquoi Bouteflika et les siens ne sont évidemment pas crédibles lorsqu’ils accusent la France: on voit bien le terrifiant monolithisme, la désolante uniformité -ou si l’on préfère l’absence totale de réelle diversité: religieuse, culturelle, linguistique…- dans des pays comme la Turquie ou l’Algérie (2). Il est clair que s’il y a eu un « génocide culturel » en Afrique du Nord, c’est bien celui que les envahisseurs arabo-musulmans ont fait subir à la partie sud de l’Empire Romain !….
Et si la France avait « fait pareil » à partir de 1830, eh bien, justement, Bouteflika et sa clique ne seraient pas là pour pérorer ainsi qu’il le font: ils seraient tous chrétiens aujourd’hui, comme on l’était en Afrique du Nord au temps de Saint Augustin et de sa mère Sainte Monique; au temps de Saint Cyprien…. Les modernes « africains » auraient retrouvé leurs antiques racines, leur antique appartenance culturelle et spirituelle du temps où ils faisaient partie intégrante du grand ensemble romain….
Plutôt que de débiter ses sempiternelles sornettes, Bouteflika ferait mieux de se remettre en cause, lui et son action; mais aussi son parti et son idéologie politique; et enfin sa société, sa religion, ses moeurs…. Il ferait mieux d’ouvrir les yeux sur la trilogie infernale qui ravage les pays d’Islam –arbitraire, nonchalance, corruption– pour reprendre l’expression de Benoist-Méchin. Et il ferait mieux de se demander pourquoi un pays grand et riche comme l’est l’Algérie vit dans l’oppression, la violence, et (pour une très large part de sa population) la plus extrême pauvreté, pour ne pas dire la misère.
Et pourquoi les Algériens s’en vont par milliers vers la France, cette France que lui critique tant, mais qu’eux regardent comme un pays de cocagne, comme une « terre promise »….. (3)
(1): la remarque vaut aussi pour tous les pays musulmans « recouvrant » d’anciennes terres chrétiennes, comme la Turquie ou l’Egypte…..
(2): qu’on ne vienne pas citer l’Egypte avec sa forte population copte: on sait le martyre quotidien dans lequel vit cette héroïque communauté depuis la conquête musulmane….
(3): voir la note « Qui attire et qui repousse ? » dans la Catégorie « Islam, Christianisme et France Chrétienne ».
« Al-gerie Fran-cai-se………..