Pour donner envie à celles et ceux qui ne l’ont pas encore lu, ou acheté… ou qui se demandent si cela vaut le coup…
Pour nous, c’est sûr, il vaut le coup d’être acheté et lu, car c’est un bon livre…
Quelques mises en bouche ?…..
237 pages, 19,50 euros
– Vous répétez souvent que l’identité d’une Nation est liée à son patrimoine. La question culturelle est-elle, selon vous une question politique ?
–Oui, je le crois profondément. Chez les Capétiens, culture et politique ont toujours été intimement liées. La création de l’Académie française, par exemple, témoignait, au XVIIème siècle, de la volonté royale de marier l’une et l’autre. Il y a un art français profondément politique – ou, du moins, il y en avait un. Nos rois ont permis la constitution d’un patrimoine original qui séduit encore aujourd’hui les Français comme les étrangers. Cet art traduisait, notamment dans la pierre, des valeurs d’ordre et de majesté auxquelles adhéraient les Français. La beauté de ces monuments mais aussi leur audace novatrice – je pense évidemment aux châteaux de Versailles ou de Lunéville – ont contribué à les rassembler autour d’un projet politique en fortifiant le sentiment national. Ils y ont contribué en fondant la citoyenneté, telle que la concevait l’Ancien Régime, sur les sentiments d’appartenance et d’enracinement. Sur une fierté commune. » (Chapitre VII, Culture, page 134)
Rendons à César…
Nul doute que la Manufacture des Glaces de Miroirs créée par Colbert – où Saint Gobain revendique ses racines – n’ait eu son rôle à jouer dans la fin de la construction de Versailles…
Mais de là à en faire le fournisseur originel (nous dirions aujourd’hui l’équipementier) de la trop fameuse Galerie des Glaces il y a un pas que la chronologie se refuse à franchir.
Il existe dans le nord Cotentin – aujourd’hui banlieue sud de Cherbourg – sur l’ancien territoire de la paroisse de Tourlaville – un petit village dénommé La Glacerie où naîtra une manufacture de verre, au XVIIe siècle, à la lisière de la forêt de Brix qui fournira le bois pour chauffer les fours. Vauban nous la décrit en 1686 : « le milieu du pays est bossu et couvert de bois fort épais… lesquelles s’étendent jusqu’à un quart de lieue de Cherbourg et font une suite de bois qui a 7 à 8 lieues de long sur 4 de large. » Seule la route reliant Cherbourg à Brix traverse cette forêt de Brix.
C’est là qu’en 1655, Richard Lucas de Néhou, crée, dans la vallée du Trottebec, une fabrique de verre et de glaces, qui fournira notamment… Versailles, en pleine construction, dont la fameuse la Galerie des Glaces !
Nous disons bien en 1655 soit 10 avant la création de la Manufacture des Glaces de Colbert et 30 ans avant la fameuse commande de miroirs de 1684 où Saint Gobain voit ses racines !
Un village dit « des Verriers » puis village de « la Glacerie » se formera autour de cette manufacture cotentinoise. Le nom en est resté jusqu’à nos jours…
(Fermée en 1834, les bâtiments de la manufacture, alors encore visibles et en bon état, furent totalement détruits, comme nombre d’éléments du patrimoine normand, grâce aux bombardements alliés de 1944: il ne reste à La Glacerie que la chapelle reconvertie en habitation.)
En fait, la Manufacture des Glaces de Miroirs éclipsera la Verrerie pour de simples considérations géographiques: 93 lieues séparent Versailles de ce nord Cotentin – c’est ce que mesurera Cassini pour sa carte – et on imagine les coûts, les délais et les aléas du transport de miroiterie sur une telle distance à l’époque…
Mais n’oublions pas La Verrerie qui montre que le génie d’entreprise français s’exerçait partout dans le Royaume…
Même dans des zones reculées et alors peu accessibles…
(A Claude Timmerman).
Allez à l’Ephéméride du 15 novembre…..