Une hirondelle ne fait pas le printemps ? Non, certes, mais elle l’annonce…..
On va encore, peut-être et probablement, se faire taxer d’ « optimistes », à lafautearousseau. Ce qui d’ailleurs, ne nous gêne nullement, nous l’avons déjà dit, car c’est tout à fait vrai.
A cette seule nuance -mais de taille tout de même…- qu’au mot d’optimisme nous préférons évidemment celui d’Espérance…
Le motif d’espérance cette fois-ci ? La chronique de France info sur la prochaine Expo Universelle de Shangaï -qui débute le premier mai prochain- au cours de laquelle José Frèches, maître d’oeuvre du Pavillon de la France, présente la participation française et, voulant expliquer dans quel esprit il va à Shangaï, définit par deux fois « la France »…..
On s’attend évidemment au pire, et à ré-entendre pour la énième fois les poncifs les plus éculés sur la Patrie des droits de l’Homme – alors que la République idéologique est plutôt la patrie du Génocide, mais bon…; on écoute, donc, presque résigné…
Mais non: après avoir carrément posé la question « Qu’est-ce que la France ? » José Frèches répond: « …C’est le pays du romantisme, du raffinement et de l’art de vivre, du glamour… bref, le pays où l’on aimerait passer son voyage de noces… » (on est, en effet, bien loin, des fureurs -et des horreurs…- révolutionnaires…); puis il poursuit: « …. La France, c’est aussi l’avenir, et les technologies; oui, c’est la peinture impressionniste du Musée d’Orsay, la mode, la haute couture et la gastronomie… mais c’est aussi l’informatique française, Airbus le Collège de France…. »
S’ensuit une longue tirade sur la beauté du Pavillon français….
Le Pavillon de la France à Shangaï (maquette)
On se dit qu’on a échappé au pire, c’est-à-dire aux habituelles niaiseries droitsdel’hommistes, faussetés et autres travestissements historiques; à tous ces mensonges purs et simples, mais mille fois répétés, de la fausse vérité officielle, faisant passer presque pour un temps idyllique le moment le plus sinistre de notre Histoire millénaire…
On est donc un peu inquiet quand le journaliste -probablement dépité…- tend une deuxième fois la perche à José Frèche, en lui redemandant -puisque la France va se montrer, à Shangaï- de redire précisément ce que c’est, justement, la France. Plus lourd que le journaliste, tu meurs !…
Et José Frèche remet ça ! Pour ceux qui n’auraient pas compris, la première fois, il le redit: « Qu’est-ce que la France ? C’est le pays du raffinement, de l’équilibre…. »…. Et c’est reparti, mais sans le moindre mot ni pour les grands ancêtres, ni pour les immortels principes (!)…..
Il n’y a encore pas si longtemps, on peut être quasiment certain qu’on n’aurait pas échappé aux sempiternelles tirades idéologiques -et évidemment mensongères- sur la Révolution qui… la République que…. les Droits de l’Homme etc….
On connaît le mot -au demeurant fort juste- de Jaurès sur « le charme séculaire de la royauté ». Aujourd’hui, c’est le charme séculaire de la Révolution qui n’agit plus. Qui s’est pétrifié, dans l’indifférence généralisée. Et, cela, c’est bien la fin d’un cycle. Il n’est pas rare que personne -ou presque…- ne se rende compte, sur le coup, de ce qui se passe, lors de ces fins de cycle; ni que quelque chose vient de se passer. Et pourtant, c’est le premier signe, certes, très discret….. La force de l’idéologie n’agit plus; en tout cas plus comme avant, plus autant qu’avant…
Avons-nous tort de voir dans cette simple chronique de France info autre chose que de l’anecdotique ? D’y voir comme un signe, oui, un signe supplémentaire du reflux de ce gigantesque tsunami qui a démarré en 1789, pour se répandre jusqu’en Extrême-Orient, avant de commencer à refluer: aux extrêmités de la terre, d’abord, comme c’est logique, avant, un jour, de refluer aussi -et surtout- en son coeur, son épicentre, son point de départ, c’est-à-dire chez nous, à Paris ?
Nous assistons à l’épuisement de cette idéologie du mensonge dont on voit bien qu’elle est à bout de souffle. Elle n’a plus de force, hormis la force d’inertie, qui lui permet de rester en place par le simple fait de l’habitude, et par la seule chance qu’étant installée, elle tient debout. Mais, un jour, et pas forcément très lointain, l’habitude elle-même ne suffira plus.
Cette mystique révolutionnaire, cette nouvelle religion, ce nouveau messianisme, tout ce mal et tout ce mensonge sont devenus une coquille vide, pour reprendre l’image de Thomas Molnar, prédisant la disparition prochaine du marxisme, à l’époque où toute la puissance de l’Empire soviétique paraissait intacte et, soyons francs, assurée de durer bien longtemps encore.
Et, comme dans le Conte d’Andersen, notre rôle est de crier Le roi est nu !
Car, c’est sûr, le roi est nu….
Henri sur Journal de l’année 14 de Jacques…
“D’abord nous remercions chaleureusement le Prince Jean de ses vœux pour notre pays et de répondre…”