La déception des naïfs fait sourire: ils y ont cru, aux promesses sur la fin du protectionnisme et autre balivernes du même tonneau. Ils découvrent -mieux vaut tard que jamais !…- que la Chine ou les USA, s’ils parlent bien, agissent non pas en fonction de théories mais exclusivement en fonction de leur intérêt national immédiat. Comment, d’ailleurs, le leur reprocher ?…
Quant à Obama, qu’ils imaginaient tout aussi naïvement être quelqu’un qui allait changer les choses, inaugurer de nouvelles relations et autres rêveries/cingleries… ils découvrent enfin qu’il est, avant tout, le président des États-Unis, et le défenseur, avant tout, des intérêts étasuniens: mais, là aussi, qui pourrait le lui reprocher ?
Les naïfs et les niais n’ont qu’à sen prendre à eux-mêmes s’ils se sont laissés duper… par leur propre niaiserie et leur propre naïveté !….
Aujourd’hui, c’est l’affaire Boeing qui vient, en effet, de sonner le glas de certaines illusions… Il n’est pas inutile de la raconter (1), dans ses grandes lignes, en commençant par le commencement, qui éclaire la suite: Boeing a son siège à Chicago, fief du président démocrate Barack Obama….
Armée de l’air américaine: Boeing seul en lice après le retrait de Northrop/Airbus
La fourniture de 179 avions ravitailleurs à l’armée américaine est un contrat évalué à 35 milliards de dollars. La balance commerciale entre l’UE et les Etats-Unis, pour ce qui est de la défense, est traditionnellement favorable aux Américains qui exportent deux fois plus de matériel militaire vers l’Europe qu’ils n’en importent: 5 milliards de dollars contre 2,2 milliards en 2008.
Signe de son caractère très sensible, le contrat a déjà fait l’objet de deux appels d’offres. Il a été attribué une première fois à Boeing en 2003, une deuxième à Airbus et son allié américain Northrop Grumman en 2008. Et à chaque fois annulé….
Sept ans après avoir remporté ce contrat dans des conditions contestées qui ont conduit à son annulation, Boeing devrait donc être assuré de remporter le méga-contrat de 35 milliards de dollars pour la livraison de 179 avions ravitailleurs.
Northrop Grumman a en effet mis à exécution sa menace plusieurs fois brandie de ne pas répondre à l’appel d’offres du Pentagone, officiellement présenté le mois dernier et qu’il estime biaisé.
« Nous avons pris cette décision au vu de la structure de l’appel d’offres..qui privilégie clairement le ravitailleur plus petit de Boeing et ne reconnaît pas comme il le faudrait les avantages d’un ravitailleur plus grand », a expliqué le groupe américain dans un communiqué.
« EADS confirme que l’équipe Northrop Grumman/EADS ne répondra pas à l’appel d’offres pour remplacer les avions ravitailleurs américains, à la suite de l’annonce par son partenaire Northrop Grumman de sa décision de ne pas être candidat », a indiqué la maison-mère d’Airbus.
Un peu plus tard, un porte-parole d’EADS en Amérique du Nord, Guy Hicks, a précisé: « Notre option préférée, lorsque nous nous sommes engagés dans le concours (pour les ravitailleurs), était de faire équipe avec Northrop Grumman…. Northrop Grumman a décidé de ne pas concourir et cela réduit de façon importante les options », a-t-il dit.
Northrop Grumman a précisé qu’il ne protesterait pas contre les conditions de l’appel d’offres. Les militaires américains « devraient attendre trop longtemps » le résultat d’une procédure d’appel, a expliqué le groupe – or cette saga dure depuis 2001.
« Nous sommes déçus par la décision de Northrop de ne pas soumettre d’offre pour le programme de remplacement des avions ravitailleurs de l’armée de l’air américaine », a déclaré le vice-secrétaire américain à la Défense, William Lynn. Mais la compétition était « structurée de façon équitable » et Boeing et Northrop « pouvaient être en véritable concurrence », a-t-il assuré.
Boeing avait annoncé la semaine dernière qu’il proposerait au Pentagone une version modifiée de son 767, plus petit que l’A330. Les offres doivent officiellement être déposées auprès du Pentagone d’ici au 10 mai. Une décision est attendue durant l’été. Le constructeur américain a réaffirmé lundi soir qu’il entendait soumettre une proposition « transparente et compétitive ».
Le groupe a assuré que son avion permettrait aux contribuables américains d’économiser 10 milliards de dollars en coûts de carburant sur 40 ans, et noté qu’il est « conçu et construit par des Américains ».
Northrop Grumman a souligné pour sa part qu’en 2008, le Pentagone avait conclu un accord pour un prix départ d’usine de 184 millions de dollars par avion pour les 68 premiers ravitailleurs livrés. « Avec la décision d’acheter un appareil bien plus petit et moins performant, le contribuable doit certainement attendre une facture bien inférieure », a ajouté le groupe.
Le sénateur républicain de l’Alabama (sud des Etats-Unis), Richard Shelby, n’a pas caché son amertume: son Etat devait bénéficier de l’installation d’une usine d’assemblage Northrop/Airbus, avec 1.500 emplois directs à la clé.
« Cette supposée compétition n’était pas conçue pour déboucher sur le meilleur résultat pour nos hommes et femmes en uniforme, elle était conçue pour déboucher sur le meilleur résultat pour Boeing », s’est-il emporté, regrettant qu' »une fois de plus la politique l’emporte sur les besoins de nos militaires ».
Le constructeur aéronautique américain Boeing semble assuré de remporter le méga-contrat des avions ravitailleurs de l’armée de l’air américaine, après le retrait annoncé -le lundi 8 mars- de son compatriote Northrop Grumman allié à l’Européen Airbus.
(1) : source: fil AOL
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