Voici le note de lecture proposée par Stéphanie Poupard (1) sur les Mémoires de Charlotte Corday, fiction historique de Catherine Decours.
Rien de fondamentalement nouveau, bien sûr, ni dans le livre, ni dans la note, mais une confirmation supplémentaire de ce que nous avons déjà noté plusieurs fois: la Vérité se fait enfin jour, de plus en plus et, dirait-on bien cette fois-ci, d’une façon irrésistible. Un processus qui ne pourra certainement pas, à terme, rester sans conséquence(s)…
L’intérêt principal, pour nous, de l’ouvrage est donc là: non dans des nouveautés qu’il ne peut apporter sur un sujet archi-connu, mais en ceci qu’il détricote encore un peu plus le mythe de la Révolution, qu’il la fait bien apparaître pour l’horreur absolue qu’elle a été, qu’il rétablit la vérité « tuée ou travestie par nos livres d’Histoire » et qu’il est ainsi, lui aussi, dans son genre et à sa façon, le cri: « Le Roi est nu ! »….
« C’est à un passionnant voyage au coeur de la Révolution française que nous invite la talentueuse biographe Catherine Decours, avec ces Mémoires de Charlotte Corday, fictives, mais très solidement documentées.
Loin de l’image d’Epinal, nous découvrons une jeune aristocrate provinciale intelligente, et suivons, depuis la ville de Caen où elle habitait, le processus révolutionnaire juqu’à ses outrances absurdes et sanguinaires. Un jeune homme lynché pour n’avoir pas arboré sa cocarde, un conseiller innocent victime de la rage aveugle de la foule, et surtout de nombreux prêtres persécutés à mort, autant d’exactions qui ont indigné le coeur et la raison de la chrétienne Charlotte.
Mais l’élément déclencheur fut les délirants appels de Marat à la haine. Elle se met à haïr la tyrannie révolutionnaire avec la violence des amoureuses déçues. Cette Révolution, qui avait suscité en elle des espoirs, lui fait désormais horreur, et l’incite à agir. Pour fair etaire « l’ami du peuple », elle ne voit que la mort et part, avec un incroyable courage, mettre sa décision à exécution. Judith moderne, elle témoigne, par son geste fou, de la folie de son temps.
Un épisode historique captivant qui rétablit la vérité sur la Révolution, tuée ou travestie par nos livres d’Histoire.
Voici pour la note de lecture de Stéphanie Poupard.
Or, il se trouve que, il n’y a pas si longtemps (le 5 mai 2009, pour être précis) nous avons publié une note sur Michel Onfray et sa nouvelle passion: Charlotte Corday. On nous permettra donc de la redonner ici, afin d’apprécier l’ouvrage d’Onfray (« La religion du poignard ») en parallèlle avec celui de Catherine Decours:
Une simple question à Michel Onfray…..
Voici comment débute « La religion du poignard »,le dernier ouvrage de Michel Onfray, dans lequel il exalte Charlotte Corday et n’a pas de mots assez durs pour Marat, on va y revenir….
En 1789, à Caen, le vicomte Henri de Belzunce, 24 ans, conduit un convoi de blé jusqu‘au château de Guillaume le Conquérant. Comme on est en pleine période de famine, la foule s’empare du convoi et tue le comte qui va être décapité puis dépecé. On lui arrache le coeur, qui passe de main en main, et les morceaux du corps sont grillés en plein air…
Elle est pas belle, la Révolution ? Ce n’est pas nous qui inventons, c’est Onfray qui le raconte. Il doit savoir de quoi il parle, il est de la région…..
Après ce début vaguement hallucinant, Michel Onfray se laisse aller à sa nouvelle passion : Charlotte Corday, et à sa nouvelle détestation : Marat. Lequel, soit dit en passant, en prend pour son grade. Raté, faux médecin, mythomane, révolutionnaire parce qu’on lui a refusé la particule… Comme entreprise de déboulonnement des idoles, il est bon Onfray, il est même excellent. On devrait faire appel à lui plus souvent. A quand Robespierre, Danton et la clique vus par lui ? Ce serait un savoureux jeu de massacre…
Un exemple, un seul qui suffira, de la façon dont il flingue Marat ? Sa mort est tout simplement le « trépas d’un chien galeux ».Et vlan dans les dents ! Ça, c’est envoyé ! Et comme ce n’est pas par nous…. Non vraiment, il y a des fois, comme ça, où il est super, le Michel. En tout cas, là, on l’aime….
Bon, mais plus sérieusement, pourquoi s’arrêter sur son bouquin, et revenir sur le trépas du chien galeux ? Tout simplement parce qu’il y a quand même autre chose dans le livre, bien sûr. Mais, là, on aimerait bien lui poser une question, une seule question, à Michel Onfray….
Emporté par sa verve, son lyrisme et tout ce qu’on voudra, il pourfend un monde -celui d’ajourd’hui- « où triomphent le vice, l’immoralité et l’impureté »; et il juge l’exemple de cette Charlotte Corday, qu’il porte aux nues, « bien utile en nos temps déraisonnables de nihilisme triomphant ». Au risque d’en surprendre plus d’un, nous serons d’accord avec lui. Et ce n’est pas là-dessus que porte donc la question que nous aimerions lui poser. Ce n’est pas sur le constat qu’il fait. C’est sur la façon dont il peut l’expliquer.
Comment ! Voilà une révolution qui a eu lieu, puis qui, environ un siècle après, a donné naissance à la République, laquelle est toujours là. Révolution et république sont, par définition, pour nos adversaires, les deux plus belles choses du monde. Elles règnent donc, aujourd’hui, depuis plus de cent ans maintenant, leur triomphe est total et leur établissement paraît aussi solide que ne l’était celui de la royauté juste avant qu’elle ne chute.
Nous devrions donc nager dans le bonheur ! Or, et c’est Onfray qui le dit, et c’est ce qu’il faut qu’il nous explique, c’est notre question : comment se fait-il que révolution et république aient apporté « vice, immoralité, impureté » et « nihilisme triomphant » ?
Avec tout ce qu’on a « régénéré » par la guillotine et le génocide ! Avec toutes ces lumières qu’on nous a apportées ! Nous sommes dans l’immoralité, le vice, l’impureté et le nihilisme ? Tout çà pour çà ?….
(1): Famille Chrétienne n° 1670, du 16 au 22 janvier 2010;
Henri sur Journal de l’année 14 de Jacques…
“D’abord nous remercions chaleureusement le Prince Jean de ses vœux pour notre pays et de répondre…”