Quand on écoute Florence Aubenas présenter son bouquin à la radio, et quand on le lit, ce bouquin, on est assez consterné du tableau qui nous est proposé. Et une question vient à l’esprit, lorsqu’on découvre avec la journaliste, ces horreurs qu’elle décrit de l’intérieur et par le menu: mais dans quelle société, dans quel système sommes-nous, qui ont accouché de situations pareilles ?
Si on se réfère aux promesses des origines, de la Grande Révolution de 1789, qui devait apporter -entre autres merveilles- « le bonheur », cette « idée neuve en Europe », qu’est-ce qui a foiré, pour qu’on en soit arrivé là, aujourd’hui, deux siècles après ?
Et 130 ans après que la République idéologique, héritière évidemment directe de ces immortels principes, soit installée ? Et disposant, bien entendu, de tous les pouvoirs, pour appliquer ces fameux principes édictés par la Révolution libératrice et émancipatrice, principes parfaits nous assurait-on, puisque basés sur la Raison ?
C’est au nom de la perfection de ces principes que les révolutionnaires ont d’ailleurs justifié leur(s) incessante(s) monstruosité(s): « Une nation ne se régénère que sur un tas de cadavres »expliquait doctement Saint Just. A qui Carrier faisait écho: » « Nous ferons un cimetière de la France plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière et de manquer le but que nous nous sommes proposé ».
Régénérer: il est là la maître mot des révolutionnaires. Or, deux siècles après, et 130 ans après, sommes-nous dans un état de choses à ce point « régénéré »? Nageons-nous dans le bonheur ? Il semblerait que non… Du moins si on lit Florence Aubenas….
Mais, pourquoi ? Puisque les principes étaient parfaits, et qu’on les a appliqués pendant 130 ans ?
Maurras a passé sa vie a démontrerla Monarchie. Bernanos lui a, d’ailleurs, reproché de s’en tenir assez exclusivement à des démonstrations… Et si, aujourd’hui, on se passait un peu, de temps en temps, de démonstrations, pour, tout simplement, constater les réalités; et, les ayant constatées, demander des comptes aux tenants du merveilleux système ?
Quand on voit comment il a vieilli, terriblement vieilli, et surtout terriblement mal vieilli. Et quand on voit comment il n’a, tout simplement, pas tenu ses promesses. Pour cela, pas besoin de démonstrations: les accusations sont portées, non par nous, et non d’une façon idéologique, mais par toutes ces personnes qui, d’Emmaüs à Florence Aubenas dressent le tableau de la situation parfois apocalyptique dans laquelle se débat une partie non négligeable de la population.
Oui, comment cela est-il possible, quand on se réfère aux promesses des origines ?…..
220 pages 18 euros
Cording1 sur Ce crime impuni, contre l’honneur paysan
“Le monde paysan selon Gustave Thibon est mort depuis longtemps. Les paysans sont plus entrepreneurs de…”