Ceux qui écouteront la conférence que nous publions aujourd’hui – qui a été prononcée, à Marseille, le 31 mars 1988 – y trouveront ou y retrouveront la personnalité de Pierre BOUTANG dans sa totalité.
Normalien, agrégé de philosophie à 20 ans, grand métaphysicien, universitaire, il terminera sa carrière – interrompue par la guerre et les conséquences qui s’en suivirent pour lui, notamment à raison de sa fidélité à Charles MAURRAS – comme professeur émérite à la Sorbonne, titulaire de la chaire de métaphysique, où, malgré les turbulences nées du sectarisme de l’intelligentsia de gauche, il succédait à LEVINAS, qui, d’ailleurs, s’en félicitait.
Pierre BOUTANG, c’est aussi le jeune lecteur de l’Action française quotidienne, le militant royaliste, le collaborateur et l’ami de Charles MAURRAS, qu’il remplaça, parfois, à la Revue de Presse du quotidien, alors qu’il avait vingt-quatre ans … Qu’il retrouva, ensuite, après le désastre de l’année 40, pour de longs entretiens, dans les dernières années de sa vie.
Pierre BOUTANG, c’est le commentateur érudit et profond de Charles MAURRAS et le royaliste à l’espérance raisonnable, toujours maintenue, toujours renaissante d’époque en époque.
Cette conférence se situe à la veille de l’élection présidentielle de 1988 et BOUTANG indique : « Tout le monde s’occupe justement de ce qui n’est pas mon souci ». Son souci, c’est l’horizon du prince chrétien, né pour unir, non pour diviser. Il le désigne, déjà. Le prince chrétien s’incarne dans la personne du prince Jean de France qu’il décrit – déjà – avec une précision remarquable, sous les traits que nous lui connaissons aujourd’hui.
Par bien des côtés, cette admirable conférence – non préparée, dit-il – reste d’une remarquable actualité. Qu’il s’agisse des évolutions qui peuvent nous paraître positives, comme des illusions, des « risques majeurs » que court notre société nationale et, d’ailleurs, aussi, européenne.
Mille remerciements pour ce document exceptionnel, offrant à ceux qui, le lisant avec passion, ne purent cependant personnellement le connaître, la joie de découvrir physiquement, en mouvement, le grand Pierre Boutang !
Jean-Luc