Au titre des conférences-vidéo que nous publions en ce moment, celle-ci figurera parmi les plus marquantes, les plus intéressantes.
Récemment, dans l’admirable conférence que nous avons mise en ligne il y a quelques jours, Pierre BOUTANG créditait MAURRAS d’avoir eu raison en posant les nations comme restant le fait politique majeur de notre temps.
Ici, Pierre de MEUSE* reconnaît le même succès, la même pertinence à sa critique de la démocratie idéologique.
Ceux qui s’intéressent à la politique et à notre royalisme en profondeur, non à leur folklore, écouteront avec bonheur cette réflexion critique** sur l’héritage maurrassien.
« Autrefois, il y avait l’Action française » et, même si ses succès et ses échecs doivent être passés au crible de l’analyse et de l’expérience, ce que fait, ici, Pierre de MEUSE, de façon, d’ailleurs, très maurrassienne, elle fut une grande voix, une grande œuvre de salut national, dont un équivalent manque cruellement à notre triste aujourd’hui.
On peut discuter à l’infini sur les voies et moyens – du moins ceux qui sont raisonnables et sérieux – de faire avancer notre royalisme, si « improbable » que soit aujourd’hui son aboutissement. Mais, d’un autre côté, l’effondrement du « système » apparaît, aujourd’hui, tel que l’on aperçoit tout aussi mal les perspectives de sa survie.
Depuis sa jeunesse, Pierre de MEUSE appartient à « la grande maison », à la famille de ceux qui, même aujourd’hui – se sentent, se reconnaissent, profondément, héritiers, au moins dans sa partie pérenne, de l’Action française. Même si ce doit être, comme il est naturel, sous bénéfice d’inventaire.
On n’est pas obligé d’adhérer à toutes ses analyses, à toutes ses conclusions. Simplement, nous partageons le même royalisme. Et selon l’expression de Pierre BOUTANG, modeste, lucide, mais non sans espérance, simplement le même royalisme, « non encore abouti ».
Première partie:
* Pierre de MEUSE est Docteur en Droit ; spécialiste du Droit des Assurances ; professeur à l’Ecole supérieure de Management ; auteur de plusieurs livres dont les suivants : « Les contradictions de la Droite », « L’Eglise et les cathares » (Tempora), « Droit pratique de l’assurance » (Sudyrama)
* Conférence dans le cadre du CRAF
La monarchie de droit divin étant devenue impensable, pour d’évidentes raisons, la monarchie ne peut plus être aujourd’hui qu’une monarchie constitutionnelle, c’est-à-dire une démocratie couronnée.
Un éventuel rétablissement de la monarchie en France aurait peut-être une valeur symbolique ou (horresco referens !) sentimentale, mais pourrait-elle résoudre les problèmes politiques du moment?
Que leurs institutions soient républicaines ou monarchiques, les sociétés occidentales se ressemblent aujourd’hui de plus en plus. Elles évoluent ensemble à partir de la base, à partir du social, et non plus à partir du haut. Les moeurs précèdent la loi, et non plus l’inverse.
C’est sur cette transformation fondamentale qu’il faudrait s’interroger.
Cher Sebasto,
Tout pouvoir est de « droit divin ». Carl Schmitt l’a parfaitement montré: la souveraineté est une force mystérieuse qui appartient à celui qui prend les décisions ans des circonstances exceptionnelles « . Dès lors, la question de la monarchie « constitutionnelle » devient un problème secondaire. Pour répondre à votre question, si c’est pour garder les « formes actuelles des sociétés occidentales », cela ne vaut pas la peine de chercher à restaurer la monarchie. Elles sont la conséquence d’une décadence qui conduit à la mort de notre monde. Je ne vois pas en quoi il faut s’interroger sur leur maintien. Place au marteau qui renverse les fausses élites et les faux principes.