Pour donner envie à celles et ceux qui ne l’ont pas encore lu, ou acheté… ou qui se demandent si cela vaut le coup…
Pour nous, c’est sûr, il vaut le coup d’être acheté et lu, car c’est un bon livre…
Quelques mises en bouche ?…..
237 pages, 19,50 euros
Quelles réformes préconisez-vous pour relancer l’économie française ?
Il y a trois grands axes d’action: réformer le marché du travail, réformer l’Etat et investir dans la recherche. Si nous tardons encore, ce sont nos enfants qui paieront le prix de notre imprévoyance.
La réforme du marché du travail doit insuffler aux Français une culture du risque et de la responsabilité. Sur les 2,2 millions de postes de travail créés ces vingt dernières années en France, 60% l’ont été dans les administrations publiques. Ce n’est pas normal. Pour moi, la priorité, c’est que nous produisions des richesses marchandes et que nous réduisions la sphère de « l’économie administrée ».
Comment y parvenir ? Chacun le sait. Simplifier le droit du travail: c’est indispensable pour favoriser l’embauche des salariés. Remettre à plat notre système fiscal: il est si complexe que personne n’y comprend rien ! Alléger les charges qui pèsent sur les entreprises, donc sur l’emploi. Promouvoir les innovations scientifiques et techniques qui seront au XXIème siècle le facteur déterminant de la richesse et de la puissance des nations. Redonner, enfin, toute sa dignité au travail.
Pour réformer le marché du travail, il faut aider les salariés à développer leurs compétences, d’où l’importance de la formation. Chaque année, des dizaines de milliers de postes ne sont pas pourvus, faute de personnels formés ! C’est ce que m’expliquait Jean-Claude George lors d’un déplacement à Nice: ce chef d’entreprise, « patron » d’une PME spécialisée dans la maintenance d’ascenseurs, est obligé de rechercher ses techniciens en Europe centrale, comme l’ensemble de la profession. Ce n’est pas normal.
La qualité de la main d’oeuvre est capitale si nous voulons préserver nos emplois. Les délocalisations ne sont pas irréversibles. Je connais des entreprises qui ont rapatrié leurs centres d’appel téléphonique en France. Parce que le coût du travail ne fait pas tout: il faut tenir compte aussi de la compétence des salariés, dont dépend la qualité du service rendu au client. Pour que la France redevienne le modèle économique qu’elle a longtemps été, il me paraît necéssaire d’investir massivement dans les systèmers d’éducation professionnelles et de les rapprocher des besoins et des filières de formation des entreprises. L’apprentissage mérite d’être développé. Ces réformes sont indispensables pour préserver nos industrie de main d’oeuvre. (Chapitre 8, Economie, pages 162/163).
La production des richesses marchandes ne relève pas de la seule initiative privée, qui bien souvent pense à court terme et recherche le profit immédiat, dans des secteurs qui ne correspondent pas nécessairement à l’intérêt national.
N’ayons pas peur de notre tradition colbertiste, avec ce qu’il peut y avoir de bon dans une économie mixte « administrée » où l’Etat pense et agit sur le long terme en étant capable de réunir les moyens financiers nécessaires pour de grands projets industriels, techniques et scientifiques producteurs de solides richesses marchandes.
« N’ayons pas peur de notre tradition colbertiste » : tout à fait d’accord avec DC.
Je crains, toutefois, que ce qu’il « peut y avoir de bon dans une économie mixte administrée » soit, si je puis dire, strictement dépendant de la qualité, de la compétence, de la capacité de l’Etat à remplir ce devoir.
Pouvons-nous faire comme si, aujourd’hui, l’Etat était réellement capable de penser et agir sur le long terme, en vue de l’intérêt national ?
Le colbertisme ne suppose-t-il pas des conditions sociales et institutionnelles qui ne sont pas, aujourd’hui, réunies ? Et peut-on faire, impunément, comme si elles l’étaient ? Le choix ne se réduit-il pas, plutôt, en ce moment, entre le productivisme aveugle du monde marchand et la gabegie de l’Etat ?
Pour affligeante que soit une situation peut-on raisonner en termes abstraits, comme si elle ne l’était pas ?
Je ne vous le fais pas dire JACO, je suis tout à fait d’accord, mais il est nécessaire de préparer l’avenir et d’affirmer que l’Etat n’est pas un mal en soi, bien au contraire, cela dépend de ce que l’on en fait et bien entendu de ceux qui s’y trouvent à la tête.
Gageons que si notre Prince parvenait aux destinées qui lui sont ouvertes, il en ferait un instrument puissant tout comme ses ancêtres capétiens, non pas pour s’approprier un monopole sur l’économie mais pour la canaliser, lui assigner des règles saines et justes, l’orienter et favoriser toutes les initiatives d’intérêt national publiques et privées.
Le monde du profit, aujourd’hui lancé dans la folle course en avant de la croissance indéfinie et de la transformation de la richesse réelle en richesse spéculative et pécuniaire (avec le résultat que l’on saitaujourd’hui), est celui qui consacre un type de société, précisément définie par sa propension à d’abord rechercher le profit en toutes circonstances.
L’homme de l’idéologie du profit est un homme qui, fondamentalement, n’est mû que par le désir de maximiser son meilleur intérêt, qui ne s’engage dans une direction donnée qu’en fonction de résultats escomptés, qui ne prend d’initiatives que pour autant que celles-ci puissent lui rapporter.
L’histoire des idées, tout autant que l’expérience historique, nous montre fort heureusement qu’il n’en est rien. Merci à JACO et DC pour ce rappel.