C’est une bonne nouvelle que nous apprend l’AFP dans l’une de ses dépêches récentes. Bonne, parce qu’elle montre que le bon sens et le réalisme d’un nombre croissant de jeunes français sont, finalement, le meilleur remède aux errements dûs à l’idéologie.
Et que, si les illusions -et les mensonges…- peuvent être officiellement maintenus sur l’état réel de notre enseignement, les jeunes étudiants en tout cas -eux qui sont les premiers concenés- sont de moins en moins dupes.
Et ils le font savoir, en votant avec leurs pieds. C’est-à-dire en quittant ces facs souvent bidons. C’est leur variable d’ajustement à eux, la seule arme qui leur reste pour protester contre le gâchis qu’on leur sert et qu’on voudrait continuer à leur imposer: ils s’en vont….
Mais commençons par lire la dépêche:
« La désaffection pour les études à l’université entamée en 2004 se poursuit. C’est ce que révèle une note d’information du ministère de l’Enseignement supérieur. Les effectifs universitaires diminuent de 1,1 % en 2008-2009 par rapport à l’année précédente, pour un total de 1 203 300 étudiants. Le cursus en sport (Staps) et les disciplines littéraires sont les plus affectées par la baisse : respectivement 6,5 % et 4,7 % d’étudiants en moins en 2008, un recul toutefois moins marqué que ceux des années précédentes. Les sciences sont moins concernées par la baisse (-1,5 %)…..
Toutes les autres formations de l’enseignement supérieur profitent de ce déclin de l’université depuis dix ans. Les écoles paramédicales et sociales, les écoles artistiques et culturelles, d’architecture, les classes préparatoires aux grandes écoles ont connu des hausses d’effectifs atteignant, cas extrême, jusqu’à 94,6 % pour les écoles de commerce ! De fait, alors que l’enseignement public fait grise mine, l’enseignement supérieur privé prospère et rassemble désormais 370 300 étudiants. De 1998 à 2008, le nombre d’étudiants du secteur privé a augmenté de 46,6 % ! »
D’autres notes -émanant du Ministère celles-là…- constatent avec tristesse et déchirement que… les filières sélectives attirent maintenant un bachelier sur deux ! Et la tendance ne fait que se confirmer : de plus en plus de lycéens, après le bac, évitent soigneusement l’université, dans laquelle le taux d’inscription est en baisse régulière, singulièrement dans les facultés les plus contestataires: pour Rennes II et Toulouse Le Mirail -championne toutes catégories de la contestation (!)- les pertes ont pu aller ces derniers temps, et selon les années, jusqu’au quart de la population estudiantine, d’après Educpros !-
Certains, au Ministère, avouent leur perplexité, car cela revient tout simplement à voir le sjeunes choisir -horresco referens…- l’horreur des horreurs, la monstruosité la plus épouvantable que la terre ait jamais portée, l’abomination de la désolation: la sélection !
Cachez cette sélection que je ne saurais voir !…. Tel n’est-il pas, et depuis des décennies, « le » credo majeur et incontournable de tous ces démagogues et pédagogistes de salon, le fondement de toutes leurs rêveries insensées, qui aboutissent au désastre que l’on constate quotidiennement ? Alors que la vie, précisément, est sélection, qu’elle est un combat (et un dur combat) de tous les instants, les idéologues du Ministère de l’Education ont imaginé un faux monde, mensonger et faussement rassurant pour l’enfant, dans lequel la sélection n’existait pas.
Elle qui existe au contraire à chaque instant, chaque seconde, dans la dure et parfois cruelle réalité, l’enfant qui entre en maternelle ne la rencontrera quasiment pas jusqu’à son bac ! « On » a tout fait pour le faire vivre dans une fausse vie, ce qui est précisément le contraire de l’éducation, non ? « On » a tout fait pour qu’il ne soit surtout jamais brimé, jamais contredit, jamais empêché dans ses rêves (!!!!!!!). Bref, qu’il soit bien « au centre », bien « le roi »: mais « au centre » de quoi ? Et « le roi » de quoi ? Au final, de l’Anpe, après tant de temps perdu, de capacités irrémédiablement gâchées, d’argent gaspillé….
Oui mais voilà: les faits sont têtus, et les gens, à la longue, finissent par ouvrir les yeux. Et c’est tant mieux. Le bon sens et le réalisme d’un nombre de plus en plus grand de jeunes…- sont en train de devenir en quelque sorte la limite des idéologies mortifères. Et comme la variable d’ajustement, si l’on peut dire, des ados au sortir du bac, des jeunes en quête d’un avenir vrai.
Evidemment, c’est un dur réveil pour les idéologues du ministère qui ont choyé ces poupons tout au long d’une scolarité appauvrie, déformante et des-éduquante. Les voilà lâchés par ces mêmes enfants qu’ils couvent de leur(s) idéologie(s) depuis si longtemps ! Pour eux, qui perdent là tous leurs repères, il faut avouer que c’est dur à vivre.
Pensez : ces enfants, ces ados « ils » veulent de la sélection ! Les ingrats ! Tout çà, pour cà ? C’est plus que dur à admettre: c’est une révolution copernicienne…..
Mais c’est tant mieux ! Vive le bon sens et le réalisme !….
VERDU sur Éloquence : Tanguy à la tribune,…
“Il est bon !!”