Au journaliste de Pélerin (n° 6649, 6 mai 2010) qui l’interroge sur ces sujets, le Président fait ces deux réponses:
– L’Union Européenne a toujours refusé d’inscrire ses racines chrétiennes dans ses textes. Comment expliquez-vous cette difficulté à reconnaître une telle évidence ?
Lorsque le débat faisait rage en 2003, je n’ai pas compris pourquoi les auteurs du futur traité constitutionnel (ndlr: rejeté par la France, en 2005) s’onstinaient à gommer les sources, entre autres chrétiennes de l’Europe. Ce grotesque effort de falsification a finalement disparu avec le Traité de Lisbonne (2007). Celui-ci institue un dialogue « ouvert, transparent et régulier » avec les Eglises. C’est là un point capital.
–Quel peut être le rôle des Eglises au niveau européen ?
Les évêques m’ont, eux-même, posé la question. Mon constat, qui est partagé par beaucoup de non-croyants, c’est que les Eglises ont un rôle majeur à jouer dans une société atomisée par l’individualisme et la rupture des liens traditionnels: famille, vie associative… Ce n’est pas un hasard si les Eglises orthodoxes remplissent à l’Est le vide laissé par l’effondrement du communisme…
On remarquera qu’Herman Van Rompuy est, sur ce point, aux antipodes de l’esprit Chirac. Ce Chirac, homme de gauche, qui a lutté avec acharnement pour que l’on ne fasse mention des racines chrétiennes de l’Europe dans aucun texte officiel, alors que beaucoup de pays souhaitaient au contraire qu’on les mentionnât…. Le journaliste se trompe lorsqu’il parle de « l’Union Européenne » qui a refusé d’inscrire ses racines chrétiennes dans ses textes. Sans l’acharnement de Jacques Chirac, qui se voulait le gardien du temple de la nouvelle religion républicaine, il est fort probable, au contraire, que la mention des racines chrétiennes de l’Europe aurait figuré dans les textes….
Très bien votre article, car ce « détail » est peu connu des français …