« En réalité, la démarche du Snes a pour objectif d’exclure de la culture des lycéens français toute forme de littérature qui ne serait pas en conformité avec les idées de gauche de ce syndicat sectaire » dit Philippe Reinhard.
Et, rappelant « le désastreux Meyrieu », Plunkett remarque que « …Si, en 2010, certains refusent la qualité littéraire aux écrits du général de Gaulle, c’est qu’à leurs yeux il n’y a de littérature que véhiculant les valeurs globales » de cette « nouvelle gauche »…. ou « gauche américaine »…. (qui, dans les années 1990) s’est substituée à la vraie…. (et) a infiltré largement l’Education nationale…
C’est parce que nous pensons exactement la même chose que, dans notre quête habituelle des convergences tous azimuts, et sur tous les sujets, et sans chercher à redire ce qui a été bien dit ailleurs, nous donnons les deux billets de Philippe Reinhard (dans La Provence) et de Patrice de Plunkett (sur son Blog), sur ce sujet à mi chemin entre les guerres picrocholines et la manifestation révélatrice d’un esprit véritablement tordu, sectaire jusqu’au trognon, et extrêmement dangereux.
A dénoncer et à combattre comme tel…..
Voici le billet de Philippe Reinhard : de gaulle au bac.jpg
Et voici le billet de Plunkett : Proposer de Gaulle aux élèves est une négation de notre discipline.pdf
Et pour ces sots (ignares ? incultes ?…) dont on se demande finalement s’ils ne sont pas -peut-être…- plus à plaindre qu’à blâmer, voici les lignes de conclusion des Mémoires de guerre…..
« A mesure que l’âge m’envahit, la nature me devient plus proche. Chaque année, en quatre saisons qui sont autant de leçons, sa sagesse vient me consoler.
Elle chante, au printemps : « Quoi qu’il ait pu, jadis, arriver, je suis au commencement ! Tout est clair, malgré les giboulées ; jeune, y compris les arbres rabougris ; beau, même ces champs caillouteux. L’amour fait monter en moi des sèves et des certitudes si radieuses et si puissantes qu’elles ne finiront jamais ! »
Elle proclame, en été : « Quelle gloire est ma fécondité ! A grand effort, sort de moi tout ce qui nourrit les êtres. Chaque vie dépend de ma chaleur. Ces grains, ces fruits, ces troupeaux, qu’inonde à présent le soleil, ils sont une réussite que rien ne saurait détruire. Désormais, l’avenir m’appartient ! »
En automne, elle soupire : « Ma tâche est près de son terme. J’ai donné mes fleurs, mes moissons, mes fruits. Maintenant, je me recueille. Voyez comme je suis belle encore, dans ma robe de pourpre et d’or, sous la déchirante lumière. Hélas ! les vents et les frimas viendront bientôt m’arracher ma parure. Mais, un jour, sur mon corps dépouillé, refleurira ma jeunesse ! »
En hiver, elle gémit : « Me voici, stérile et glacée. Combien de plantes, de bêtes, d’oiseaux, que je fis naître et que j’aimais, meurent sur mon sein qui ne peut plus les nourrir ni les réchauffer ! Le destin est-il donc scellé ? Est-ce, pour toujours, la victoire de la mort ? Non ! Déjà, sous mon sol inerte, un sourd travail s’accomplit. Immobile au fond des ténèbres, je pressens le merveilleux retour de la lumière et de la vie. »
Vieille Terre, rongée par les âges, rabotée de pluies et de tempêtes, épuisée de végétation, mais prête, indéfiniment, à produire ce qu’il faut pour que se succèdent les vivants !
Vieille France, accablée d’Histoire, meurtrie de guerres et de révolutions, allant et venant sans relâche de la grandeur au déclin, mais redressée, de siècle en siècle, par le génie du renouveau !
Vieil homme, recru d’épreuves, détaché des entreprises, sentant venir le froid éternel, mais jamais las de guetter dans l’ombre la lueur de l’espérance ! » ( Conclusion des Mémoires de guerre, t. 3, p. 290. )
Merci de vérifier vos sources. La pétition dont vous faites état n’est pas une pétition du SNES. Cette pétition n’est pas sur le site du SNES, elle ne comporte pas le logo du SNES et le SNES n’en a pas écrit une ligne. Cette publication erronée, diffusée le 2 juin dans le Figaro a ensuite été relayée par de nombreux journaux qui n’ont pas pris la peine de vérifier leurs sources. S’il y a de quoi s’inquiéter dans cette affaire, c’est surtout pour la déontologie de l’information.
« Never explain, never complain », c’est la devise des hommes … sages.
Or, le blogmestre – on peut le comprendre – s’est vexé que l’on remette en question son sérieux, le sérieux de ses sources. Et nous voilà dans les chamailleries à propos de ce qui n’importe pas.
Lilou ou pas Lilou, c’est une querelle d’Allemands … ou de profs. Ce qui revient un peu au même, ces derniers étant souvent querelleurs, discuteurs à l’infini sur des détails dont l’importance n’est perçue que d’eux seuls.
Or Lilou, le SNES, leurs petites querelles n’intéressent pas la nation.
Ce qui importe, ce qui est clair, ce qui devra faire, un jour, si notre monde ne veut pas mourir idiot, ce vers quoi, pourtant, il tend de toutes ses forces, l’objet d’un grand chantier de reconstruction, est d’une cruelle et totale évidence:
L’ensemble du système éducatif français, et, plus généralement, « occidental », s’est effondré;
sa situation est un désastre; à quelques brillantes exceptions près, l’inculture des élèves, des étudiants, des profs eux-mêmes, est générale; et ce désastre s’inscrit, lui-même, dans un contexte ou, selon le constat d’Alain Finkielkraut, notre société est la première, du moins depuis fort longtemps, dont les « élites » sont sans culture.
Nous voici bien loin de la querelle Lilou
en défense du SNES, dont la France réelle n’a que faire, sinon, si elle le pouvait, s’en débarrasser …
Constater le désastre n’a d’ailleurs d’utilité que s’il en résulte l’envie, l’intention, la volonté de rompre, un jour, avec le déclin et d’entamer le lent processus de reconstruction de l’Intelligence, de la société française toute entière (notamment française, car nous ne pourrons pas nous sortir seuls du « désastre »), sans quoi nous nous enfoncerons inéluctablement, pour quelques siècles dans une ère d’obscurité …
De Gaulle n’a pas caché ce qu’il devait à l’admirable Péguy, qui fut à la fois socialiste et chantre mystique du nationalisme français, et se voulait héritier de l’héroïsme de la Commune comme du sacre de Reims : » Aucun écrivain n’a eu sur moi pareille influence. Je lisais tout ce qu’il publiait […] Un style. Une culture. Des jugements. Des réactions. Une pensée à la fois d’une extraordinaire continuité, où l’on retrouve sans cesse les mêmes principes, les mêmes idées forces ; et d’une grande mobilité, puisqu’il l’exerce sur des situations changeantes, et qu’il aime aussi changer d’optique « .
Continuité, changement d’optique : des mots à méditer.
Sébasto a bien raison, je crois, de citer ces propos qui donnent, par une bien cruelle comparaison, la nostalgie d’un temps où, certains de nos modernes Chefs d’Etat, chacun à sa manière, étaient pétris de littérature.
Qouiqu’on puisse penser de lui par ailleurs, c’était évidemment le cas de De Gaulle. Ce fut aussi, dans un autre régistre, celui de Pompidou; plus tard de François Mitterand, grand lecteur, aux fréquentations électiques et très éloignées de son « engagement » politique, si l’on se souvient que l’un de ses auteurs préférés était Jacques Chardonne …
A lire le commentaire de Sébasto, qui va au delà de la passion littéraire et débouche sur la pratique politique, l’on peut aussi regretter que les circonstances, sans-doute, et l’âpreté des luttes du moment, aient détourné Maurras de certaines grandes rencontres, qui auraient pu être profondes et utiles au pays, sans, d’ailleurs, qu’il lui soit nécessaire, pour autant, de modérer ou renier les éléments qui constiuaient la « continuité » de sa propre pensée.
Maurras a passé beaucoup de temps et usé beaucoup de patience à de longs dialogues avec Marc Sangnier, Paul-Boncour ou Marcel Sembat, figures bien oubliées depuis, qui comptèrent en son temps et qu’il a toujours fort bien traitées. Un dialogue avec Péguy eût été, en effet, d’une autre envergure… Faut-il « blâmer le destin » qu’il n’ait pas eu lieu, comme quelques autres de première importance ? Je ne le crois pas. Les occasions manquées composent aussi l’histoire des idées comme l’histoire politique. De Gaulle, à l’évidence, a connu les siennes …