Il est toujours intéressant à lire ou à écouter, mais parfois il se surpasse, en proposant des billets d’une concision extrême, où il croque avec talent l’essentiel: tels ces deux récents articles du Figaro Magazine, l’un sur Strauss-Kahn (le 15 mai), et l’autre sur le gouvernement mondial (du 3 juillet)…
Nous avions déjà relevé le billet sur Philippe Séguin (Un remords nommé Séguin), les deux sur l’assimilation (Liberté, égalité, « identité » et Encore un effort monsieur le Président !), ou sur l’enseignement (La scyzophrénie des profs).
Ses deux récents sur Stauss-Kahn et sur le gouvernement mondial valent également qu’on les place dans son florilège…
1 : Ô, mânes de Jaurès ! Ou : qu’est le socialisme devenu !…
Appelez-le DSK, comme JFK
Il est président du FMI, chef d’Etat parmi les chefs d’Etat ; Obama est son cousin ; le chinois l’appelle par son prénom ; il dicte leur conduite aux Islandais, aux Péruviens et aux Congolais ; il donne ses ordres en toutes les langues ; il est le chantre des budgets bien tenus, des suppressions de postes de fonctionnaires, des coupes dans les budgets sociaux ; les « marchés » l’adorent ; il est le géant Atlas, la Terre repose sur ses épaules ; entre deux travaux d’Hercule, il sauve l’Europe, tance les Grecs tricheurs, houspille les Allemands pingres, exhorte les technocrates bruxellois pusillanimes …
Appelez-le Dominique comme sur les marchés de Sarcelles. Il n’est qu’un modeste élu local ; ancien maire d’une ville de banlieue, qui n’aime rien tant que d’inaugurer une école du nom d’une vieille amie ; il comprend « la colère de la population grecque » ; aucunement responsable de l’austérité qui lui est imosée : « Il est accompagnateur. Le plan en Grèce est un plan qui procède à la fois de Madame Merkel et de Nicolas Sarkozy » (Jean-Christophe Cambadélis, sur RTL …)
DSK a épousé une ancienne star de la télé ; il vit entre un riad somptueux à Marrakech, un superbe appartement parisien et son confortable logement de fonction à Washington. Il est l’incarnation chaleureuse des élites mondialisées ; n’a que deux ennemis : le protectionnisme et le populisme …
Dominique fut le ministre des Finances de la gauche plurielle dirigée par Lionel Jospin. Il fut le véritable inventeur des 35 heures, cette grande et généreuse idée gâchée par la rigidité technocratique de sa collègue des Affaires sociales. Une inconnue nommée Martine …
Je suis oiseau, voyez mes ailes ; je suis souris, vivent les rats !
Signé : Jean de La Fontaine, communiquant-stagiaire chez Publicis.
2 : Et, paru dans Le Figaro Magazine du 3 juillet, ce travers récurrent du Pays Légal français -de notre république idéologique– qui préfère toujours ses chimères -qui n’intéressent personne sur terre- là où tous les dirigeants de tous les pays du monde entier font passer en premier leurs intérêts nationaux…
