Les chiffres sont tombés: si quelques évadés fiscaux sont rentrés en France, le nombre de ceux qui se sont enfuis a augmenté par rapport à l’an passé.
La raison en est simple : le Système impose trop. Il n’impose d’ailleurs plus, il tond, et les moutons les plus rapides ou les plus fûtés – ou qui le peuvent… – s’en vont avant.
On ne peut que leur donner tort pour leur incivisme. Mais on ne peut que donner tort également à un État inconscient et gaspilleur dont l’une des rares compétences est l’art de spolier les gens…
L’Etat spolie avant tout les salariés pour permettre à une petite minorité de s’exonérer de ses contributions fiscales.
Ce site mérite mieux que de justifier honteusement l’évasion fiscale. L’Etat ne se dote pas des moyens de contrôles suffisants pour empêcher cette fuite des capitaux, tant il est soumis à l’oligarchie financière. Telle est la juste réalité.
Les royalistes ont plutôt le devoir de dénoncer cet état de fait, au nom de l’intérêt général et du bien commun, plutôt que de compatir sur la situation de « pauvres » délinquants.
Mon cher DC, ce dont il est question en fait, c’est de la compétitivité de nos entreprises.
Le taux d’imposition français de 50% (un des plus élevé du monde) est très certainement confiscatoire et pèse lourdement sur les coûts.
Quant à l’évasion fiscale, il ne vous aura pas échappé que nous sommes dans une économie mondialisée dont la plus grosse partie du chiffre d’affaire de nos entreprise est réalisé hors de notre pays.
Vouloir bloquer la fuite des capitaux est une illusion qui aurait pour conséquence de marginaliser notre économie, si tant est qu’elle puisse techniquement se réaliser.
Cher Sébasto,
L’économie mondialisée dont vous parlez doit être relativisée.
Plus des deux tiers du commerce extérieur de la France se fait avec les pays de l’Union européenne.
Or, comme vous le savez, non seulement celle-ci ne nous protège pas, mais en plus aucune harmonisation des politiques fiscales, tout au moins pour les entreprises n’est à l’ordre du jour, contrairement à l’ânerie de soi-disante « concurrence libre et non faussée ! ».
Si le contrôle des capitaux se faisait aux frontières de l’Union, si une politique fiscale plus harmonieuse pour les entreprises était mise en place, si des Etats comme la Suisse, le Luxembourg, Monaco et le Lichstenstein, au moins pour l’Europe étaient plus coopératifs, et si l’Europe pratiquait la préférence communautaire (Traité de Rome) en taxant ses importations aux frontières sur des normes environnementales et sociales, l’illusion et le défaitisme dont vous parlez, n’auraient plus cours.
Il n’y a pas de fatalité, seulement un manque de volonté politique ou pire, une entente parfaitement consentie entre nos politiques et l’oligarchie financière, cela ne devrait pas non plus vous échapper.
Mon cher DC, je souscris tout à fait à votre commentaire. L’Europe possède aujourd’hui tous les atouts nécessaires pour s’imposer sans complexe comme la première puissance du monde. Mais elle ne veut pas — pas encore — en assumer la responsabilité historique.
Elle offre sa richesse à l’emprise prédatrice des firmes multinationales et des marchés financiers. Elle laisse partir ses élites vers les Etats- Unis qui, privés de cet apport de cerveaux, seraient relégués au rang de puissance moyenne en termes de créativité scientifique et technologique.
Elle gomme en quelques générations son identité et sa civilisation multimillénaire dans la société de consommation et la société du spectacle. Elle se bâtit enfin de manière confuse, à travers une Union européenne qui n’ose pas s’affirmer comme ce qu’elle est — le socle d’un Etat fédéral à vocation continentale — et qui se résume trop souvent, pour l’opinion publique, à un Parlement de politiciens fantômes et à une Commission de technocrates omnipotents.