A ses origines même, la République idéologique a ainsi voulu se placer sous le signe de la violence. Et elle l’a fait en pleine connaissance de cause, en sachant très bien ce qu’elle faisait: quand elle n’existait pas encore, les révolutionnaires – pour l’établir – ont deversé des torrents de haine et d’hystérie (verbale puis physique) sur la Famille Royale; puis sur quiconque s’opposait un temps soit peu à eux, qu’ils soient catalogués fédéralistes ou, carrément, brigands en Vendée: on sait comment tout cela a fini, par le premier Génocide des Temps modernes, initiateur et modèle de tous ceux qui suivront, d’Hitler et Staline à Mao et Pol Pot….
Ainsi, dès avant son avènement, et pour qu’elle puisse exister, la République a-telle eu un besoin vital pourrait-on dire de surenchère, de démagogie, de débordements, de déchaînements, bref de toutes ces choses que l’on condamne en coeur aujourd’hui. On a parlé de maladie infantile du communisme, mais il y a bien une maladie infantile de la république idéologique : sauf qu’elle n’est pas seulement infantile, mais qu’elle est consubstantielle et intrinsèque au régime, né dans et par la violence.
Une violence que certains commencent – enfin !.. – à condamner, si longtemps après. A bon droit, évidemment, sauf que, si l’on ne renie rien, si l’on ne rejette rien, si l’on ne condamne rien de l’héritage républicain… on n’est pas très bien placé pour s’offusquer de toutes ces laideurs, étant donné les conditions de la naissance du régime que l’on accepte aujourd’hui, sans jeter un oeil critique sur son passé.
On peut l’occulter, organiser autour de cette naissance honteuse une très efficace « conspiration du silence », n’en parler jamais et tout faire pour qu’à aucun moment, personne n’aille voir et renifler de ce côté là, mais c’est ainsi…
La réalité, la vérité vraie, c’est que « Le chant de guerre de l’Armée du Rhin », devenu, hélas, hymne national, est bel et bien un chant belliqueux et carrément haineux. Là où la Grande Bretagne, l’Allemagne, l’Espagne et tant d’autres pays ont choisi des hymnes solennels, majestueux, nobles, la république idéologique a choisi un air guerrier et violent.
Mais, comme le disait le roi Louis XV: « Le sang de nos ennemis est aussi le sang des hommes. La vraie gloire c’est de l’épargner. » Évidemment, on n’est pas, là, au même niveau que les brailleurs. On est bien loin de la pensée (?) qui consiste a aller « abreuver nos sillons » du sang des autres !….
Alors « anachronique » « aberrant » notre hymne national ? Oui, bien sûr, mais surtout, et essentiellement, nocif et pernicieux, et à jeter et rejeter en tant que tel.
Il ne s’agit pas de le ré-écrire, mais d’en changer…..
Comment concilier la révolution « pure et dure » de 1789 avec toutes les dictatures qu’elle a inspirées? A qui la faute si Pol Pot, Lénine, Staline ou Mao sont des inconditionnels des « immortels principes »de 1789?
De toutes parts des voix s’élèvent, textes solides et preuves à l’appui, pour affirmer que le génocide vendéen était en germe dans les intentions des pères de la Révolution.
Quand on réclame à tue tête, au coeur du bocage, « qu’un sang impur abreuve nos sillons » et quand on se taille des culottes dans la peau tannée des aristocrates, il ne faut pas s’attendre à recevoir la prix Nobel de la Paix.
On sait la force du mot « génocide » dans la seconde moitié du XXème siècle. La République a fait un procès au lieutenant Barbie, mais elle à donné à ses avenues et à ses lycées le nom de monstrueux bouchers, coupables des pires crimes contre l’humanité.