A bon droit, toutes les chaînes télé, toutes les radios, tous les journaux en ont parlé; et nous ont montré des gens de tous âges, toutes conditions, dire leur effarement, leur indignation, leur révolte etc… en découvrant ces monstruosités que, pour beaucoup, ils découvraient.
Tout cela est bel et bon, et c’est une bonne chose que l’on condamne ainsi, tous azimut, les horreurs du génocide cambodgien dû à Pol Pot (étudiant formé à Paris, soit dit en passant, par notre Université, aux mains de qui, déjà ?…) et à ses séides.
Mais on attend encore, et toujours, que les mêmes chaînes découvrent enfin, et fassent découvrir, « le » génocide premier, modèle et matrice de tous les autres : celui méthodiquement voulu et programmé par une certaine Convention nationale, en 1793. Et qu’ainsi soit rendu justice à la Vendée, qui ne demande ni vengeance ni réparation(s) mais, tout simplement, cela : la Vérité, la Justice…
En attendant, on pense irrésistiblement à Rousseau : « Tel philosophe aime les Tartares pour se dispenser d’aimer ses voisins ».
C’est tellement facile : on condamne un génocide lointain, pour mieux dormir sur ses deux oreilles, bien fermées à la plainte d’outre-tombe qui continue de sourdre de la cicatrice, jamais fermée, de la Vendée et du Génocide vendéen…
La condamnation du tortionnaire khmer ne nous laisse pas indifférent . Mais que dire de libération , dont la UNE de ce 17 avril 75, se réjouissait de l’entrée des khmers rouges dans Phnom Penh: » le drapeau de la résistance flotte sur Phnom Penh » et l’article qui suivait faisait l’apologie de cette journée historique. Soyons juste … le 13 février 85 le m^eme journal esquissait un vague mea culpa.
Nous ne sommes pas des donneurs de leçons, mais je pense que ce fait est à méditer.
Tout à fait d’accord avec la remarque sur Libération.Ce journal dans les années 70 a passé sous silence les pires crimes contre l’humanité au Cambodge. Libé soutenait d’ailleurs le régime de Mao (20 millions de morts pour le Grand Bond en avant et 35 millions de morts pour la révolution culturelle)J ‘avais 14 ans en 1976 et j’avais un ami cambodgien réfugié qui m’a raconté les massacres à cette époque.Cela m’a marqué Ce que je savais à 14 ans, Libé ne le savait pas?.Les articles du journal Libération entérinées par la rédaction forment une tache indélébile.