La dernière page de Libération, toute entière consacrée au Prince Jean, le 14 juillet dernier, a suscité de nombreux commentaires et réflexions.
Parmi ceux-ci, l’article, particulièrement bienvenu, pour donner une exacte définition du positionnement des Princes par rapport à la pensée maurrassienne, de Michel FROMENTOUX, dans Action Française 2000 d’août 2010.
Nous croyons utile de le publier ici :
« Le 14 juillet dernier, alors que la République célébrait la Fédération, le quotidien Libération nous a surpris en consacrant une page au prince Jean de France, duc de Vendôme. Aperçu.
Pour son numéro daté du 14 juillet, Libération a offert à ses lecteurs un cadeau que certains ont pu trouver insolite mais qui offrait une excellente cure de « libération » des esprits intoxiqués par les « nuées » conformistes. Christophe Forcari, semblant, un tel jour, jouer au farceur, s’est tout simplement entretenu avec le prince Jean, duc de Vendôme, héritier du trône de France.
Aussitôt réglées les questions d’étiquette, on est passé au « portrait presque dynastique » : le prince, posant avec son fils le petit prince Gaston, montre « son ambition de réintroduire la famille de France », et non un individu épris d’aventure politique, « dans le débat public ». Il se veut le porteur de « valeurs que certains peuvent effectivement juger anachroniques, au-delà des clivages politiques ». Il s’agirait d’incarner « une France rassemblée » et « des repères dans une société qui n’en a plus ». Christophe Forcari commente avec justesse : « Des principes qui font du souverain le garant de l’unité nationale, le visage de tous les Français et la conscience morale contre certaines dérives de la société… »
Le prince ajoute : « la royauté, oui mais pas la monarchie », se défendant, dit Christophe Forcari, « de mener le combat d’un Charles Maurras ». Des esprits trop systématiques seront peut-être étonnés par ce propos, mais à qui viendrait-il l’idée de se demander si Hugues Capet, Philippe Auguste, saint Louis, Charles V, Henri IV, Louis XVIII étaient maurrassiens ? Ce sont eux et les autres rois de la lignée qui, sans plan ou système préétabli, ont réalisé autour d’eux l’unité et la continuité nationales. Et c’est en étudiant leur pratique éprouvée que Maurras a dégagé les grandes lois du salut de la France, notamment celle de l’empirisme organisateur. L’actuel héritier de la couronne recueille dans son héritage même sa formation ; la question de savoir s’il se réfère à une doctrine n’est pas l’essentiel. Il lui suffit d’être, et d’être à la place où il est, pour être bienfaisant, parce qu’alors il agira au seul nom du bien commun et dans l’intérêt de sa descendance qui se confond avec celui de l’avenir de la France. Cela dit, Maurras reste essentiel pour créer un état d’esprit royaliste dans la France d’aujourd’hui, mais lui-même n’aurait pour rien au monde revendiqué un roi qui fût celui des maurrassiens.
Michel FROMENTOUX »
Action Française 2000 n° 2799 d’août 2010
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